EMPLOI - Peu de chances que l'opération déminage de François Hollande de mercredi matin suffise à faire oublier l'annonce tombée en fin d'après-midi: les chiffres catastrophiques du chômage pour le mois de février.
Selon les données publiées ce mercredi par le ministère du Travail, la hausse est de 0,9% pour les personnes n'ayant aucune activité. Cela signifie que 31.500 chômeurs de plus sont venus grossir le rangs de Pole Emploi le mois dernier, en France métropolitaine. Michel Sapin reconnaît lui-même "une progression marquée" qui se confirme aussi en englobant les personnes ayant connu une faible activité (+7900 soit +0,2%). Le chiffre est encore moins bon qu'en janvier quand le nombre de demandeurs d'emploi avait augmenté de 8900 (+0,3%).
Hormis les mois d'aout 2013 -bug SFR- et octobre dernier, le chômage a toujours progressé depuis l'élection de François Hollande, très loin de son objectif d'inverser la courbe. C'est une fois encore un record historique à 3 347 700 demandeurs d'emploi inscrits à Pole Emploi en France métropolitaine.
Autre mauvaise nouvelle pour le gouvernement: le chômage des jeunes de moins de 25 ans qui avait amorcé une nette décrue en 2013 connaît une deuxième augmentation consécutive. En février, il a augmenté de 1700.
Sapin s'étonne de la différence avec les chiffres de l'Insee
"Même si on a réussi à ralentir les choses" sur le chômage, "on ne l'a pas inversé, chacun le sait (...) c'est normal que les Français soient dans une forme de colère", prévenait dès mardi Michel Sapin, évoquant les résultats du premier tour en forme de désaveu pour le gouvernement. Il faut entendre ce "mécontentement vis-à-vis de la situation économique et sociale qui n'est pas aujourd'hui à la hauteur de ce que les uns et les autres peuvent espérer", a-t-il ajouté.
Mais à la lecture de ces mauvais chiffres, le ministère du Travail se permet une réflexion: "il apparaît désormais une divergence grandissante entre l’évolution du nombre des inscrits à Pôle emploi, donnée administrative, et celle du nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT)", dénonce Michel Sapin, en référence aux bons chiffres annoncés il y a quelques jours par l'Insee.
Le gouvernement ne se contente cependant pas de cette explication et il espère toujours stabiliser la courbe d'ici à la fin de l'année
Le pacte de responsabilité pour faire mentir les experts
A l'Elysée, on mise désormais sur le pacte de responsabilité et ses 30 milliards de baisse des charges en faveur des entreprises, pour relancer la machine. Il doit être présenté dans la première quinzaine d'avril en conseil des ministres et aussitôt discuté au Parlement.
Mais aucun expert ne fait le pari d'une véritable reprise de l'emploi en 2014, faute d'une croissance suffisamment vigoureuse. Tout au mieux les économistes envisagent-ils une stabilisation du chômage, avec le coup de pouce des emplois aidés. D'après l'Unédic (assurance chômage), 63.200 chômeurs sans activité supplémentaires devraient donc encore venir grossir les rangs de Pôle emploi en 2014.
Selon les dernières prévisions de Bruxelles, la France, deuxième économie de la zone euro, devrait rester cette année à la traîne derrière l'Allemagne, avec 1% de croissance contre 1,8% pour sa voisine. Une croissance annuelle de 1,5% est généralement considérée comme nécessaire pour inverser la tendance en matière d'emploi.
L'opposition appelle à une sanction dans les urnes
L'opposition a aussitôt sauté sur l'occasion de ces mauvais chiffres pour appeler à une sanction du gouvernement lors des municipales. "Il s'agit d'un énième coup de semonce pour ce gouvernement. Depuis des mois, l'UMP tire le signal d'alarme et exige un changement de politique. Depuis des mois, François Hollande fait la sourde oreille et s'entête dans une politique contreproductive et anti-compétitive. Ce déni de la réalité et ce refus d'entendre la colère des Français nous conduisent dans le mur. J'appelle les Français à amplifier la sanction infligée au premier tour des municipales à la gauche. J'appelle les Français à se mobiliser en votant pour les candidats UMP", a ainsi lancé le président de l'UMP Jean-François Copé.
Idem pour Florian Philippot, vice-président du FN et favori du second tour à Forbach (Moselle). Il demande une "sanction très sévère" dans les urnes.
Retrouvez tous les chiffres du chômage pour le mois de février dans ce document communiqué par le ministère du Travail.
Selon les données publiées ce mercredi par le ministère du Travail, la hausse est de 0,9% pour les personnes n'ayant aucune activité. Cela signifie que 31.500 chômeurs de plus sont venus grossir le rangs de Pole Emploi le mois dernier, en France métropolitaine. Michel Sapin reconnaît lui-même "une progression marquée" qui se confirme aussi en englobant les personnes ayant connu une faible activité (+7900 soit +0,2%). Le chiffre est encore moins bon qu'en janvier quand le nombre de demandeurs d'emploi avait augmenté de 8900 (+0,3%).
LIRE AUSSI: Notre baromètre de l'emploi en février
Hormis les mois d'aout 2013 -bug SFR- et octobre dernier, le chômage a toujours progressé depuis l'élection de François Hollande, très loin de son objectif d'inverser la courbe. C'est une fois encore un record historique à 3 347 700 demandeurs d'emploi inscrits à Pole Emploi en France métropolitaine.
Autre mauvaise nouvelle pour le gouvernement: le chômage des jeunes de moins de 25 ans qui avait amorcé une nette décrue en 2013 connaît une deuxième augmentation consécutive. En février, il a augmenté de 1700.
Sapin s'étonne de la différence avec les chiffres de l'Insee
"Même si on a réussi à ralentir les choses" sur le chômage, "on ne l'a pas inversé, chacun le sait (...) c'est normal que les Français soient dans une forme de colère", prévenait dès mardi Michel Sapin, évoquant les résultats du premier tour en forme de désaveu pour le gouvernement. Il faut entendre ce "mécontentement vis-à-vis de la situation économique et sociale qui n'est pas aujourd'hui à la hauteur de ce que les uns et les autres peuvent espérer", a-t-il ajouté.
Mais à la lecture de ces mauvais chiffres, le ministère du Travail se permet une réflexion: "il apparaît désormais une divergence grandissante entre l’évolution du nombre des inscrits à Pôle emploi, donnée administrative, et celle du nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT)", dénonce Michel Sapin, en référence aux bons chiffres annoncés il y a quelques jours par l'Insee.
Le gouvernement ne se contente cependant pas de cette explication et il espère toujours stabiliser la courbe d'ici à la fin de l'année
Le pacte de responsabilité pour faire mentir les experts
A l'Elysée, on mise désormais sur le pacte de responsabilité et ses 30 milliards de baisse des charges en faveur des entreprises, pour relancer la machine. Il doit être présenté dans la première quinzaine d'avril en conseil des ministres et aussitôt discuté au Parlement.
Mais aucun expert ne fait le pari d'une véritable reprise de l'emploi en 2014, faute d'une croissance suffisamment vigoureuse. Tout au mieux les économistes envisagent-ils une stabilisation du chômage, avec le coup de pouce des emplois aidés. D'après l'Unédic (assurance chômage), 63.200 chômeurs sans activité supplémentaires devraient donc encore venir grossir les rangs de Pôle emploi en 2014.
Selon les dernières prévisions de Bruxelles, la France, deuxième économie de la zone euro, devrait rester cette année à la traîne derrière l'Allemagne, avec 1% de croissance contre 1,8% pour sa voisine. Une croissance annuelle de 1,5% est généralement considérée comme nécessaire pour inverser la tendance en matière d'emploi.
L'opposition appelle à une sanction dans les urnes
L'opposition a aussitôt sauté sur l'occasion de ces mauvais chiffres pour appeler à une sanction du gouvernement lors des municipales. "Il s'agit d'un énième coup de semonce pour ce gouvernement. Depuis des mois, l'UMP tire le signal d'alarme et exige un changement de politique. Depuis des mois, François Hollande fait la sourde oreille et s'entête dans une politique contreproductive et anti-compétitive. Ce déni de la réalité et ce refus d'entendre la colère des Français nous conduisent dans le mur. J'appelle les Français à amplifier la sanction infligée au premier tour des municipales à la gauche. J'appelle les Français à se mobiliser en votant pour les candidats UMP", a ainsi lancé le président de l'UMP Jean-François Copé.
Idem pour Florian Philippot, vice-président du FN et favori du second tour à Forbach (Moselle). Il demande une "sanction très sévère" dans les urnes.
Nouvelle accélération du chômage, mais les gouvernements s'obstinent : une sanction très sévère s'impose dimanche pour être entendus.
— Florian Philippot (@f_philippot) 26 Mars 2014
Retrouvez tous les chiffres du chômage pour le mois de février dans ce document communiqué par le ministère du Travail.
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