INTERNATIONAL - Selon la presse internationale, seule Angela Merkel aurait les faveurs de Vladimir Poutine pour tenter de trouver une sortie de crise en Ukraine. Pour preuve, l'unique et maigre concession du président russe depuis l'entrée de ses troupes en Crimée a été la création d'un "groupe de contact" sur proposition de la chancelière allemande.
Barack Obama ? Trop consensuel et déconsidéré par ses "lignes rouges" qui virent au rose. François Hollande ? Plus très crédible depuis ses vraies-fausses menaces de frappes aériennes en Syrie en août dernier.
Lire aussi : EN DIRECT - Les évolutions de la situation en Ukraine
En retrait depuis le début de la crise en novembre dernier, la France a bien du mal à faire entendre sa voix. Un rapide coup d’œil dans le rétroviseur révèle d'ailleurs les insuffisances de la diplomatie française depuis plusieurs semaines. Elle était muette sur le cas Timochenko quand l'Allemagne proposait d’accueillir l'opposante en échange de sa libération. Effacée après le volte-face de Viktor Ianoukovitch quand la Commission européenne tentait de réparer les pots cassés. Lointaine quand la Pologne persuadait l'opposition de négocier avec le président ukrainien. Et timorée quand la Maison-Blanche menaçait le Kremlin de sanctions diplomatiques et économiques.
"Nous espérons vivement que (…) la France ne restera pas à l'écart", écrivait à ce sujet l'ambassadeur d'Ukraine en France le 2 mars. Contactés par Le HuffPost, les services de l'ambassade disent toutefois tout leur "respect" et leur "reconnaissance" à la France pour le soutien qu'elle apporte aux nouvelles autorités de Kiev. Mais toute l'énergie que dépense la diplomatie française en appuyant Arseni Iatseniouk et son gouvernement est autant d'influence qu'elle ne pourra plus exercer auprès de la Russie.
Une diplomatie française qui aurait choisi son camp, celui de la (re-)construction ukrainienne, laissant à l'Allemagne la main-mise sur les négociations avec la Russie.
La France "a manqué de fermeté, de réactivité et de détermination"
Le tableau dressé par les détracteurs de la diplomatie française est sévère: elle serait rendue aphone par les gesticulations européennes et trop soumise à la Maison-Blanche. "La France a joué son rôle à travers l'UE et assez peu au travers d'elle-même", résumait ainsi le député UMP Eric Woerth fin février. Ni diplomatie parallèle ni efforts particuliers, la France semble se contenter donc du strict minimum et des punitions symboliques d'usage. Et les discours de BHL à Maïdan n'y changent rien:
"La diplomatie française est très très en retrait, indique au HuffPost le sénateur UDI Hervé Maurey, président du groupe interparlementaire d'amitié France-Ukraine, elle a manqué de fermeté, de réactivité et de détermination". Selon lui, la France a commis une "erreur d'appréciation" dés les premiers jours de la crise en sous-estimant la révolte pro-européenne en Ukraine.
"Au point où on en est, il faut que les négociations se poursuivent au niveau de l'Europe", poursuit le sénateur, soulignant que la Russie n'a pas daigné répondre à l'offre de médiation formulée par Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française.
Moins dépendante du gaz russe que l'Allemagne, historiquement moins liée au Kremlin que certaines républiques soviétiques aujourd'hui membres de l'Union européenne, la France n'a pourtant pas d'intérêts impérieux qui l'empêcheraient d'affirmer son leadership diplomatique face à la Russie. Ou alors c'est justement cette absence d'intérêts qui expliquerait le silence d'une France déjà très engagée, seule, au Mali et en Centrafrique.
Barack Obama ? Trop consensuel et déconsidéré par ses "lignes rouges" qui virent au rose. François Hollande ? Plus très crédible depuis ses vraies-fausses menaces de frappes aériennes en Syrie en août dernier.
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En retrait depuis le début de la crise en novembre dernier, la France a bien du mal à faire entendre sa voix. Un rapide coup d’œil dans le rétroviseur révèle d'ailleurs les insuffisances de la diplomatie française depuis plusieurs semaines. Elle était muette sur le cas Timochenko quand l'Allemagne proposait d’accueillir l'opposante en échange de sa libération. Effacée après le volte-face de Viktor Ianoukovitch quand la Commission européenne tentait de réparer les pots cassés. Lointaine quand la Pologne persuadait l'opposition de négocier avec le président ukrainien. Et timorée quand la Maison-Blanche menaçait le Kremlin de sanctions diplomatiques et économiques.
"Nous espérons vivement que (…) la France ne restera pas à l'écart", écrivait à ce sujet l'ambassadeur d'Ukraine en France le 2 mars. Contactés par Le HuffPost, les services de l'ambassade disent toutefois tout leur "respect" et leur "reconnaissance" à la France pour le soutien qu'elle apporte aux nouvelles autorités de Kiev. Mais toute l'énergie que dépense la diplomatie française en appuyant Arseni Iatseniouk et son gouvernement est autant d'influence qu'elle ne pourra plus exercer auprès de la Russie.
Une diplomatie française qui aurait choisi son camp, celui de la (re-)construction ukrainienne, laissant à l'Allemagne la main-mise sur les négociations avec la Russie.
La France "a manqué de fermeté, de réactivité et de détermination"
Le tableau dressé par les détracteurs de la diplomatie française est sévère: elle serait rendue aphone par les gesticulations européennes et trop soumise à la Maison-Blanche. "La France a joué son rôle à travers l'UE et assez peu au travers d'elle-même", résumait ainsi le député UMP Eric Woerth fin février. Ni diplomatie parallèle ni efforts particuliers, la France semble se contenter donc du strict minimum et des punitions symboliques d'usage. Et les discours de BHL à Maïdan n'y changent rien:
"La diplomatie française est très très en retrait, indique au HuffPost le sénateur UDI Hervé Maurey, président du groupe interparlementaire d'amitié France-Ukraine, elle a manqué de fermeté, de réactivité et de détermination". Selon lui, la France a commis une "erreur d'appréciation" dés les premiers jours de la crise en sous-estimant la révolte pro-européenne en Ukraine.
"Au point où on en est, il faut que les négociations se poursuivent au niveau de l'Europe", poursuit le sénateur, soulignant que la Russie n'a pas daigné répondre à l'offre de médiation formulée par Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française.
Moins dépendante du gaz russe que l'Allemagne, historiquement moins liée au Kremlin que certaines républiques soviétiques aujourd'hui membres de l'Union européenne, la France n'a pourtant pas d'intérêts impérieux qui l'empêcheraient d'affirmer son leadership diplomatique face à la Russie. Ou alors c'est justement cette absence d'intérêts qui expliquerait le silence d'une France déjà très engagée, seule, au Mali et en Centrafrique.
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