POLITIQUE - Avec de tels amis, qui a encore besoin d'ennemis? Alors que Laurent Wauquiez va tenter d'adoucir son image "clivante" et "cassante" ce jeudi soir sur France2, ses anciens adversaires dans la course à la présidence des Républicains ont brutalement rué dans les brancards dans la matinée en lui reprochant d'avoir évincé leurs proches de la direction du parti.
A l'origine de ce nouveau psychodrame interne à droite, la décision de Laurent Wauquiez de proposer mardi dernier une représentation au Bureau politique des sensibilités de ses rivaux inférieure à leur score lors du scrutin de décembre. "Nous te demandons de bien vouloir reconsidérer ta position" qui met "en danger l'unité de notre famille politique", lui ont écrit dans une lettre rendue publique Florence Portelli et Maël de Calan. "Le premier acte de ta présidence ne peut pas être un acte de division fondé sur le pur rapport de force et le non-respect de la parole donnée", mettent-ils en garde.
Même Nicolas Sarkozy serait inquiet
"Népotisme", "despotisme", "mépris", Les mots employés et assumés publiquement à l'occasion d'une conférence de presse sont autrement plus violents. "Si Laurent Wauquiez est le premier président stalinien de l'histoire de la droite, ce sera sans moi. [...] Vu la façon dont il nous traite, moi je n'irai pas porter la claque à un parti qui fonctionne de manière autocrate et monolithique", a tiré à boulets rouge l'ancienne filloniste Florence Portelli en suggérant qu'elle pourrait à son tour quitter LR après Xavier Bertrand et Alain Juppé.
Moins tranché, le juppéiste Maël de Calan ne dit pas autre chose: "Le rétrécissement politique de la droite, c'est la mort de la droite. Il incombe à Laurent Wauquiez de rassembler et aujourd'hui il fait l'inverse avec la pire des méthodes, c'est-à-dire par le mensonge et le rapport de force."
Avant d'en appeler à la figure d'autorité des Républicains, l'ancien président Nicolas Sarkozy. "Il est très inquiet du rétrécissement politique qui est à l'oeuvre. il a demandé à Laurent Wauquiez d'arrêter cette spirale d'exclusion et de fermeture. Mais tout le monde demande ça à Laurent Wauquiez", a assuré l'ancien conseiller d'Alain Juppé.
Prendre l'opinion à témoin
Forts de leurs 25% réunis au premier tour de scrutin, les deux anciens candidats à la présidence des Républicains réclament autant de places pour leurs proches au sein du Bureau Politique dont la composition doit être validée ce samedi par le parlement de LR.
"Ce n'est pas un problème d'ego, mais juste de respect. Derrière nous, il y a quand même des militants", prévient Florence Portelli qui s'était déjà opposée au choix du président Wauquiez en réunion mardi dernier. "Ce n'est pas parce que quelqu'un fait des bonds de cabri, en criant, en ayant des propos méprisants, voire un peu misogynes, que l'on va s'agenouiller devant les outrances princières", a-t-elle menacé.
Faute d'obtenir satisfaction, "on s'exprimera en dehors des instances", c'est à dire en prenant à témoin l'opinion, prévient Maël de Calan tout en ironisant: "On aimerait qu'il nous explique ce soir à l'Emission politique sa volonté de rassemblement". Nul doute que la question lui sera posée.
Illustration réalisée par Guillaume Helft.
Guillaume dessine sans cesse depuis qu'il sait tenir un crayon. Cependant, issu d'une famille de scientifiques, il suit sa destinée en se lançant dans des études de physique. Après 8 ans d'analyses scientifiques, il décide d'entrer à l'école CESAN pour exprimer ses réflexions par le biais d'un nouveau média : les arts graphiques et narratifs.
Jeudi 25 janvier, à l'occasion de l'ouverture du Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême, toute la une du HuffPost est illustrée par des élèves du CESAN, première école de bande dessinée à Paris.
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