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La "droitisation des esprits" ne doit pas nous empêcher de continuer le combat

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Le nouveau sondage publié hier par l'institut IPSOS ne l'est pas réellement par son contenu. S'il témoigne évidement des problèmes que rencontrent les Français et de leur exaspération croissante, il démontre aussi une incompréhension totale vis-à-vis des positions tenues par le FN, ainsi que par les partisans de la ligne "Buisson".

Si chacun est libre d'interpréter les sondages comme il l'entend, il est impossible de ne pas constater que la population française n'est pas dupe du leurre que tente d'imposer l'UMP. La confusion est plus que grandissante entre le principal parti d'opposition et le FN. Bien que le second tente de minimiser le virage plus que droitier du premier, les deux formations politiques s'accordent dans leur vision de la France : celle d'un pays replié sur lui-même, où la peur de l'autre est le mot d'ordre, l'eurosceptisme un véritable dogme. Ce jeu de dupes que Marine Le Pen, Jean-François Copé et leurs troupes s'évertuent à faire perdurer est mis à mal par les successives enquêtes d'opinion, et démontre un double mouvement.

Tout d'abord, c'est la confirmation que la digue entre le FN et l'UMP cède de toute part, comme le montre la normalisation du FN chez les sympathisants UMP, qui pour 40% le jugent proches de leurs idées. Préférant l'original à la copie, les électeurs se tourneront bientôt vers le Front national, fuyant le flou que le parti de la rue La Boétie entretient sur son positionnement idéologique.

Ce mouvement est notamment le fruit d'un discours anti-européen que certains dirigeants de l'UMP tiennent depuis 2012, et qui laisse le pays, un an après que la droite ait quitté le pouvoir, avec 85% de Français jugeant la France en déclin... Si les questions légitimes relatives à l'Europe ou à l'intégration figurent en bonne place, ce ne sont pas les principales préoccupations des Français, contrairement à ce que les partisans de la ligne "Buisson" tentent de faire croire.

Car c'est le second grand constat qui découle de cette enquête: celui des préoccupations les plus importantes pour les Français, qui sont le pouvoir d'achat et le chômage, et dont le FN s'est totalement détourné, ne trouvant aucune alternative crédible en dehors d'un discours prophétique. Ces problèmes doivent être traités avec le sérieux et la gravité qu'ils méritent. La conférence de presse du Président de la République (qui s'est déroulée le jour de la clôture de l'enquête), en démontrant la réelle volonté du Gouvernement de s'atteler en priorité à ces dossiers, prouve la volonté d'agir sur les préoccupations réelles des Français, et ce pour les satisfaire, non uniquement pour récupérer leurs voix lors des prochaines échéances électorales.

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La Gauche Forte, qui s'attaque depuis sa création aux dérives idéologiques prônées par certains courants à droite, déconnectés d'une réalité qu'ils ne maîtrisent plus, ainsi qu'à la normalisation d'un parti qui ne l'est pas tant que cela, prend acte de ce sondage et de ses enseignements.

Elle avait déjà à plusieurs reprises alerté sur la nécessité de se concentrer sur les sujets sociaux et sociétaux capitaux, et non de s'enfermer dans un argumentaire stérile et clientéliste, qui, au-delà de l'UMP, discrédite les institutions dans leur ensemble.

C'est pourquoi il nous faut persévérer dans notre combat, comprendre que la France ne peut être compétitive qu'à la tête d'une Europe forte, afin que notre économie puisse sortir du marasme dans lequel la droite l'a plongée.

La voie du pacte de responsabilité proposé par le Président de la République, qui doit recevoir un soutien vigoureux de l'ensemble des forces de gauche, sous réserve d'obtenir les contreparties adéquates de la part du patronat, permettra de remettre en marche les investissements, et donc la croissance et l'emploi.

Enfin, il nous appartient de demeurer irréprochable dans les fonctions qui sont les nôtres : il nous est interdit de laisser la droite imposer sa vision de la politique, rejetée majoritairement par les Français, en dénonçant une pratique des coups bas, qui dénote un singulier manque de droiture politique.
Force de proposition, la Gauche forte continuera la lutte sur le double front du débat des idées et du rejet du fatalisme, auquel certains semblent pourtant à tout prix vouloir adhérer.

par Yann GALUT, député PS du Cher, fondateur
et porte-parole de la Gauche forte

Patricia SCHILLINGER, sénatrice du Haut-Rhin, fondatrice et porte-parole de la Gauche forte
Alexis BACHELAY, député PS des Hauts-de-Seine et porte-parole de la Gauche forte
Colette CAPDEVIELLE, député PS des Pyrénées-Atlantiques et trésorière de la Gauche forte
Marie-Anne-CHAPDELAINE, député PS d'Ille-et-Vilaine et membre de la Gauche forte
Mehdi Thomas ALLAL, délégué général de la Gauche forte


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