La Turquie vient de clarifier sa position à l'égard de Daesh. Un grand cri de soulagement parcourt la région puisque la Turquie, pays frontalier de cette grande crise régionale, ne pouvait observer la moindre neutralité. Et pourtant depuis que la communauté internationale a pris la décision stratégique de livrer une guerre d'éradication à Daesh, une grande suspicion plane sur la Turquie.
Sa décision de ne pas s'inscrire spontanément dans la coalition internationale contre Daesh a provoqué de nombreuses interrogations. Certains sont allés jusqu'à comparer les autorités d'Ankara avec les autorités pakistanaises dans leur relations troubles avec le mouvement des Talibans, lorsque les services secrets pakistanais entretenaient des relations organiques avec les têtes pensantes des Talibans, leur garantissant dans l'ombre aides et couvertures. Sans doute sans avoir atteint ce stade d'empathie avec L'Etat Islamique, La Turquie avait généreusement ouvert ses frontières aux militants de Daesh venus d'Europe et des pays arabes pour faire tomber Bachar El Assad.
Les autorités turques ont balayé d'un revers méprisant ces accusations, les mettant sur le compte d'une volonté manifeste de les contraindre à intervenir militairement. Il n'est pas certain que les dernières déclarations de Joe Biden, vice président américain sur ces alliés régionaux, dont la Turquie, qui aveuglés par leur désir de faire tomber Bachar El Assad, leur ont fourni des centaines de millions de dollars et des dizaines de millier de tonnes d'armes, facilite le dialogue, pourtant stratégique entre Washington et Ankara.
Tayeb Erdogan qui vient de recevoir le feu vert de on parlement pour intervenir en Syrie a eu le dent dure et la posture véhémente."Personne, dit-il indigné, ne peut accuser la Turquie d'avoir soutenu une quelconque organisation terroriste en Syrie, y compris l'Etat islamique". Cette attitude indignée ne peut à elle seule dissimuler le grand embarras turc dans le démantèlement annoncée de Daesh. Cette mission sur le terrain est confiée aux peschmergas kurdes irakiens dont l'agenda à termes déplaît souverainement à la Turquie.
La polémique continue d'enfler après les déclarations de Joe Biden. Après le haut-le-cœur de la Turquie, c'est autour des Émirats arabes unis de verser dans l'indignation. Leur ministre des affaires étrangères a demandé aux américains des explications sur les propos de Biden. Pour les Émirats, les propos de Joe Biden ont "donné une fausse impression sur le rôle des Emirats (...) au moment où ils soutiennent politiquement et effectivement les efforts destinés à venir à bout" des jihadistes. Les Emirats participent en effet, aux raids contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie dans le cadre de la coalition conduite par les Etats-Unis.
Ce langage de vérité américain a semé une grande zizanie au sein de la coalition. Les pays qui se sont sentis visés par de telles déclarations, ont réagi et demandé des comptes. Il n'est pas certain que les excuses diplomatiques présentées par Joe Biden puisse éteindre le feu, calmer les aigreurs et laver les affronts. Des alliés ont ouvertement subi l'accusation d'avoir enfanté, nourri un monstre nommé Daesh qu'il s'agit aujourd'hui d'abattre et d'éradiquer. Des pays du golfe comme la Turquie, visés par de telles accusations auront à démontrer par des actes la non pertinence des accusations de Joe Biden.
Parallèlement à cela et maintenant que Tayeb Erdogan a les mains libres pour intervenir en Syrie, Bachar El Assad a des raisons de s'inquiéter d'avantage pour son sort. Le leader turc est un de ceux qui réclament le plus sa chute et aurait conditionné sa participation à la coalition à ce que la finalité de cette guerre soit sanctionnée par le départ du dictateur de Damas. Certains n'ont pas hésité à écrire que la stratégie des turcs à l'égard de la coalition n'est qu'une ruse pour fixer le prix de leur engagement militaire au sein de la coalition. Ce prix serait l'inscription du départ de Bachar Al Assad comme un but de guerre. Cette insistance turque aurait été contrariée par l'agenda de certaines puissances pour qui, après une période de rupture avec le régime de Damas, commencent à envisager l'idée du maintien de Bachar El Assad pour la séquence post-Daesh. Certains pays de la région dont la Turquie avaient élaboré la totalité de leur stratégique politique et médiatique avec un Bachar El Assad en dehors de la photo régionale.
Les déclarations de Joe Biden sur l'implication de certains pays de la région dans le financement et la croissance d'une organisation terroriste comme Daesh alors que la communauté internationale est mobilisée pour en finir, ont surpris par leur étonnante tonalité de vérité. Même s'il s'est rétracté après et présenté des excuses aux turcs, la sortie de Biden laissera des traces au sein d'une coalition qui peine à affirmer son homogénéité et à clarifier une ligne de conduite.
La question qui se pose est la suivante: s'agissait-il d'une gaffe diplomatique commise par un homme sans doute non rompu à la langue de bois comme pourrait l'être un John Kerry et qui avait répété à haute voix ce qui se murmure dans les cénacles capitonnés du pouvoir américain? Ou s'agissait-il justement d'un message de vérité que l'administration Obama a chargé Joe Biden pour le faire passer aux alliés avec la force que lui donne la stature du vice président et protéger par la même occasion le canal diplomatique classique?. En tous cas, cet épisode laissera des traces et sera dans le meilleur des cas lourdement exploité par les adversaires de la stratégie américaine dans la région, russes et iraniens.
Sa décision de ne pas s'inscrire spontanément dans la coalition internationale contre Daesh a provoqué de nombreuses interrogations. Certains sont allés jusqu'à comparer les autorités d'Ankara avec les autorités pakistanaises dans leur relations troubles avec le mouvement des Talibans, lorsque les services secrets pakistanais entretenaient des relations organiques avec les têtes pensantes des Talibans, leur garantissant dans l'ombre aides et couvertures. Sans doute sans avoir atteint ce stade d'empathie avec L'Etat Islamique, La Turquie avait généreusement ouvert ses frontières aux militants de Daesh venus d'Europe et des pays arabes pour faire tomber Bachar El Assad.
Les autorités turques ont balayé d'un revers méprisant ces accusations, les mettant sur le compte d'une volonté manifeste de les contraindre à intervenir militairement. Il n'est pas certain que les dernières déclarations de Joe Biden, vice président américain sur ces alliés régionaux, dont la Turquie, qui aveuglés par leur désir de faire tomber Bachar El Assad, leur ont fourni des centaines de millions de dollars et des dizaines de millier de tonnes d'armes, facilite le dialogue, pourtant stratégique entre Washington et Ankara.
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Tayeb Erdogan qui vient de recevoir le feu vert de on parlement pour intervenir en Syrie a eu le dent dure et la posture véhémente."Personne, dit-il indigné, ne peut accuser la Turquie d'avoir soutenu une quelconque organisation terroriste en Syrie, y compris l'Etat islamique". Cette attitude indignée ne peut à elle seule dissimuler le grand embarras turc dans le démantèlement annoncée de Daesh. Cette mission sur le terrain est confiée aux peschmergas kurdes irakiens dont l'agenda à termes déplaît souverainement à la Turquie.
La polémique continue d'enfler après les déclarations de Joe Biden. Après le haut-le-cœur de la Turquie, c'est autour des Émirats arabes unis de verser dans l'indignation. Leur ministre des affaires étrangères a demandé aux américains des explications sur les propos de Biden. Pour les Émirats, les propos de Joe Biden ont "donné une fausse impression sur le rôle des Emirats (...) au moment où ils soutiennent politiquement et effectivement les efforts destinés à venir à bout" des jihadistes. Les Emirats participent en effet, aux raids contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie dans le cadre de la coalition conduite par les Etats-Unis.
Ce langage de vérité américain a semé une grande zizanie au sein de la coalition. Les pays qui se sont sentis visés par de telles déclarations, ont réagi et demandé des comptes. Il n'est pas certain que les excuses diplomatiques présentées par Joe Biden puisse éteindre le feu, calmer les aigreurs et laver les affronts. Des alliés ont ouvertement subi l'accusation d'avoir enfanté, nourri un monstre nommé Daesh qu'il s'agit aujourd'hui d'abattre et d'éradiquer. Des pays du golfe comme la Turquie, visés par de telles accusations auront à démontrer par des actes la non pertinence des accusations de Joe Biden.
Parallèlement à cela et maintenant que Tayeb Erdogan a les mains libres pour intervenir en Syrie, Bachar El Assad a des raisons de s'inquiéter d'avantage pour son sort. Le leader turc est un de ceux qui réclament le plus sa chute et aurait conditionné sa participation à la coalition à ce que la finalité de cette guerre soit sanctionnée par le départ du dictateur de Damas. Certains n'ont pas hésité à écrire que la stratégie des turcs à l'égard de la coalition n'est qu'une ruse pour fixer le prix de leur engagement militaire au sein de la coalition. Ce prix serait l'inscription du départ de Bachar Al Assad comme un but de guerre. Cette insistance turque aurait été contrariée par l'agenda de certaines puissances pour qui, après une période de rupture avec le régime de Damas, commencent à envisager l'idée du maintien de Bachar El Assad pour la séquence post-Daesh. Certains pays de la région dont la Turquie avaient élaboré la totalité de leur stratégique politique et médiatique avec un Bachar El Assad en dehors de la photo régionale.
Les déclarations de Joe Biden sur l'implication de certains pays de la région dans le financement et la croissance d'une organisation terroriste comme Daesh alors que la communauté internationale est mobilisée pour en finir, ont surpris par leur étonnante tonalité de vérité. Même s'il s'est rétracté après et présenté des excuses aux turcs, la sortie de Biden laissera des traces au sein d'une coalition qui peine à affirmer son homogénéité et à clarifier une ligne de conduite.
La question qui se pose est la suivante: s'agissait-il d'une gaffe diplomatique commise par un homme sans doute non rompu à la langue de bois comme pourrait l'être un John Kerry et qui avait répété à haute voix ce qui se murmure dans les cénacles capitonnés du pouvoir américain? Ou s'agissait-il justement d'un message de vérité que l'administration Obama a chargé Joe Biden pour le faire passer aux alliés avec la force que lui donne la stature du vice président et protéger par la même occasion le canal diplomatique classique?. En tous cas, cet épisode laissera des traces et sera dans le meilleur des cas lourdement exploité par les adversaires de la stratégie américaine dans la région, russes et iraniens.
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