La grève qui a débuté hier à Air France est dure et même très dure. Ce mardi, il y aura encore moins d'avions aux couleurs tricolores dans le ciel et demain mercredi, on parle de 8 vols annulés sur 10. La principale raison est que les cadres qui pilotent actuellement les avions devront se reposer, les règles aéronautique s'appliquant à tous les pilotes.
Revenons en quelques mots sur les causes profondes du conflit. Depuis 2007, date de la création de Transavia France, les syndicats de pilotes ont su imposer de véritables barrières entre les 2 compagnies. D'abord le SNPL avait un droit de regard sur le nombre d'avions utilisés par la filiale low cost, ils sont 14 actuellement ce qui fait ressembler Transavia France à un aéro-club. Ensuite le syndicat avait négocié des primes et pas n'importe lesquelles pour les pilotes d'AIR FRANCE acceptant le détachement pour Transavia : 100 000 euros pour des commandants de bord en fin de carrière, 60 000 euros pour des pilotes moins chevronnés. Alexandre de Juniac, le nouveau patron du groupe Air France-KLM a décidé de mettre un coup d'arrêt à cette cogestion qui n'osait pas dire son nom.
Lequel de Juniac est très offensif. Il explique avec raison qu'une compagnie low cost ne peut pas fonctionner sur le même modèle qu'une compagnie classique et il a abattu 2 sortes de cartes. D'abord il veut porter le nombre d'avions de Transavia France a une centaine d'exemplaires (ce qui dit en passant restera une goutte d'eau compte tenu des 520 avions que Ryanair annonce pour 2024). Il explique ensuite qu'il va créer une autre compagnie Transavia Europe basée dans d'autres pays d'Europe avec des pilotes payés au tarif local. Pour les syndicats c'est évidemment le chiffon rouge dont ils ne veulent pas. La direction d'Air France joue gagnant tant il est vrai que des pilotes portugais (la 1ère base Transavia Europe étant prévue à Porto) ont déjà envoyé des CV à Transavia. Ils auront du travail, ils voleront 750 heures par mois contre 450 pour les pilotes d'Air France. Car un jeune pilote n'est heureux qu'assis dans un cockpit. De plus les avions, des Boeing 737 seront neufs ! Les syndicats ont beau jeu de dire qu'il s'agit d'une délocalisation externe, ils ont raison. Les juristes de la compagnie ont bien bordé leur affaire. Transavia Europe volant avec des pilotes locaux, c'est tout à fait légal sur le plan du marché commun.
Et si l'intersyndicale des personnels navigants commerciaux (PNC) menace de déposer à son tour un préavis de grève, les syndicats des personnels au sol ont pris nettement position contre la grève des pilotes. C'est le cas de la CFDT dont le n°1 Laurent Berger a qualifié la grève des pilotes « d'indécente et de corporatiste ». Il est vrai que c'est le personnel au sol qui a été le plus touché par le 1er plan de réduction des coûts. Quelque 8 000 personnes ont quitté la compagnie sans faire trop de remous et ceux qui restent ont leur salaire bloqué depuis 2 ans. Les pilotes se trouvent donc isolés au sein de leur propre compagnie. Alexandre de Juniac joue sur du velours. Les négociations vont se poursuivre mais il est sûr que la présidence de la compagnie ne cédera pas sur l'essentiel, à savoir le retrait du projet de Transavia Europe. Le rapport de force penche bien actuellement du côté de la direction et s'ils avaient mis le nez à la fenêtre de leurs cockpits, les syndicats auraient pu s'en apercevoir.
Revenons en quelques mots sur les causes profondes du conflit. Depuis 2007, date de la création de Transavia France, les syndicats de pilotes ont su imposer de véritables barrières entre les 2 compagnies. D'abord le SNPL avait un droit de regard sur le nombre d'avions utilisés par la filiale low cost, ils sont 14 actuellement ce qui fait ressembler Transavia France à un aéro-club. Ensuite le syndicat avait négocié des primes et pas n'importe lesquelles pour les pilotes d'AIR FRANCE acceptant le détachement pour Transavia : 100 000 euros pour des commandants de bord en fin de carrière, 60 000 euros pour des pilotes moins chevronnés. Alexandre de Juniac, le nouveau patron du groupe Air France-KLM a décidé de mettre un coup d'arrêt à cette cogestion qui n'osait pas dire son nom.
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