Surprise! Sur la scène du Grand Théâtre de Provence, lors du Festival de Pâques d'Aix-en-Provence, jeudi dernier, la pianiste Martha Argerich venait d'enchanter le public dans le Concerto n° 1 de Beethoven avec l'Orchestre de chambre d'Europe dirigé Emmanuel Krivine quand elle a réapparu avec... Daniel Barenboïm.
Spontanément, les spectateurs se sont levés en redoublant d'applaudissements et de clameurs. Le pianiste et chef d'orchestre avait profité d'un de ses rares moments de liberté pour rejoindre sa femme, la pianiste Elena Bachkirova, qui jouait dans une schubertiade à 18 h à Aix-en-Provence, et pour assister également au concert de Martha.
Visiblement touché par cet accueil, Daniel Barenboïm a dit: "J'avais préparé un discours, mais je vais juste jouer un bis avec ma bien-aimée et adorée pianiste compatriote." Et ils ont joué à quatre mains le Rondo en la majeur de Schubert, créant un absolu moment de grâce et offrant un beau cadeau aux fondateurs du Festival (Renaud Capuçon, Dominique Bluzet, et Michel Lucas du Crédit Mutuel CIC), au public, aux auditeurs de Radio Classique et aux téléspectateurs de Arte-Live-Web.
C'est Jacques Thélen, l'agent et ami de Martha, qui a eu l'idée de ce bis commun le jour même. Les deux musiciens n'ont pas dit non, mais Daniel Barenboïm a eu peur de froisser Emmanuel Krivine qui, prévenu par Renaud Capuçon, a fait savoir que c'était "une idée formidable". Le temps de trouver la partition, les deux pianistes se sont donc lancés sans même avoir répété. Si Martha Argerich a été charmée par la ville et par l'accueil extraordinaire du personnel du festival, Daniel Barenboïm s'est dit prêt à venir y diriger les trois opéras de Mozart-Da Ponte. D'un cadeau l'autre!
La semaine précédente, les deux musiciens argentins avaient donné un récital triomphal au Staatsoper de Berlin en jouant Mozart à deux pianos, puis Schubert (Variations en la bémol) et Le Sacre du printemps de Stravinski à quatre mains. Martha Argerich a surtout été impressionnée par le jeu de son ami dans la sonate de Mozart. "Pour moi, c'est le plus grand mozartien actuel. Je trouve même que Daniel est encore plus proche de Mozart que de Beethoven." Elle lui a demandé s'il avait toujours eu cette perfection du phrasé, ce naturel du chant en jouant Mozart. "Non, ça m'est venu facilement après avoir dirigé ses opéras", a répondu le maestro. À Berlin, Martha en a profité pour assister à la représentation de Simon Boccanegra de Verdi dirigé par son ami d'enfance.
Car Daniel Barenboïm et Martha Argerich se connaissent depuis le plus jeune âge. Elle avait sept ans et lui six quand ils se sont connus chez M. Rosenthal à Buenos-Aires, riche violoniste amateur qui recevait les grands musiciens de passage dans son bel appartement, mais aussi les enfants prodiges de la ville. Daniel Barenboïm ne se faisait jamais prier pour jouer, mais Martha Argerich, déjà sauvage, se cachait sous la table.
"Nous nous sommes rendu compte, confie Martha Argerich, que nous sommes les deux seuls survivants de cette époque. Cela nous a rapprochés."
Dany et Marthita ne se sont jamais perdus de vue, notamment à Londres, du temps où la pianiste vivait avec Stephen Kovacevich dans une sorte de club musical communautaire et que le chef d'orchestre était marié avec la violoncelliste anglaise Jacqueline Dupré. Mais la carrière de soliste international est peu propice aux amitiés suivies. "Je t'aime plus que tu ne m'aimes", reprochait parfois tendrement Daniel Barenboïm à son aînée. Toutefois, Martha a été impressionnée par son engagement pour la paix au Moyen-Orient au travers de l'orchestre israélo-arabe qu'il a fondé avec son ami palestinien Edward Saïd. Elle le rejoindra les 3 et 5 août prochains pour jouer le Concerto n° 1 de Beethoven sous sa direction à Buenos-Aires, puisque l'East Western Divan Orchestra sera en résidence au Teatro Colon à cette période.
Au programme également: Ravel (Boléro, Rhapsodie, Alborada, Pavane), l'acte II du Tristan et Isolde de Wagner, L'histoire du soldat de Stravinsky et Le Carnaval des animaux de Saint-Saëns.
En partant pour le Japon, où l'attend le festival qu'elle a créé à Beppu, Martha Argerich a emporté le livre de Daniel Barenboïm La musique éveille le temps pour le lire dans l'avion.
Spontanément, les spectateurs se sont levés en redoublant d'applaudissements et de clameurs. Le pianiste et chef d'orchestre avait profité d'un de ses rares moments de liberté pour rejoindre sa femme, la pianiste Elena Bachkirova, qui jouait dans une schubertiade à 18 h à Aix-en-Provence, et pour assister également au concert de Martha.
Visiblement touché par cet accueil, Daniel Barenboïm a dit: "J'avais préparé un discours, mais je vais juste jouer un bis avec ma bien-aimée et adorée pianiste compatriote." Et ils ont joué à quatre mains le Rondo en la majeur de Schubert, créant un absolu moment de grâce et offrant un beau cadeau aux fondateurs du Festival (Renaud Capuçon, Dominique Bluzet, et Michel Lucas du Crédit Mutuel CIC), au public, aux auditeurs de Radio Classique et aux téléspectateurs de Arte-Live-Web.
C'est Jacques Thélen, l'agent et ami de Martha, qui a eu l'idée de ce bis commun le jour même. Les deux musiciens n'ont pas dit non, mais Daniel Barenboïm a eu peur de froisser Emmanuel Krivine qui, prévenu par Renaud Capuçon, a fait savoir que c'était "une idée formidable". Le temps de trouver la partition, les deux pianistes se sont donc lancés sans même avoir répété. Si Martha Argerich a été charmée par la ville et par l'accueil extraordinaire du personnel du festival, Daniel Barenboïm s'est dit prêt à venir y diriger les trois opéras de Mozart-Da Ponte. D'un cadeau l'autre!
La semaine précédente, les deux musiciens argentins avaient donné un récital triomphal au Staatsoper de Berlin en jouant Mozart à deux pianos, puis Schubert (Variations en la bémol) et Le Sacre du printemps de Stravinski à quatre mains. Martha Argerich a surtout été impressionnée par le jeu de son ami dans la sonate de Mozart. "Pour moi, c'est le plus grand mozartien actuel. Je trouve même que Daniel est encore plus proche de Mozart que de Beethoven." Elle lui a demandé s'il avait toujours eu cette perfection du phrasé, ce naturel du chant en jouant Mozart. "Non, ça m'est venu facilement après avoir dirigé ses opéras", a répondu le maestro. À Berlin, Martha en a profité pour assister à la représentation de Simon Boccanegra de Verdi dirigé par son ami d'enfance.
Car Daniel Barenboïm et Martha Argerich se connaissent depuis le plus jeune âge. Elle avait sept ans et lui six quand ils se sont connus chez M. Rosenthal à Buenos-Aires, riche violoniste amateur qui recevait les grands musiciens de passage dans son bel appartement, mais aussi les enfants prodiges de la ville. Daniel Barenboïm ne se faisait jamais prier pour jouer, mais Martha Argerich, déjà sauvage, se cachait sous la table.
"Nous nous sommes rendu compte, confie Martha Argerich, que nous sommes les deux seuls survivants de cette époque. Cela nous a rapprochés."
Dany et Marthita ne se sont jamais perdus de vue, notamment à Londres, du temps où la pianiste vivait avec Stephen Kovacevich dans une sorte de club musical communautaire et que le chef d'orchestre était marié avec la violoncelliste anglaise Jacqueline Dupré. Mais la carrière de soliste international est peu propice aux amitiés suivies. "Je t'aime plus que tu ne m'aimes", reprochait parfois tendrement Daniel Barenboïm à son aînée. Toutefois, Martha a été impressionnée par son engagement pour la paix au Moyen-Orient au travers de l'orchestre israélo-arabe qu'il a fondé avec son ami palestinien Edward Saïd. Elle le rejoindra les 3 et 5 août prochains pour jouer le Concerto n° 1 de Beethoven sous sa direction à Buenos-Aires, puisque l'East Western Divan Orchestra sera en résidence au Teatro Colon à cette période.
Au programme également: Ravel (Boléro, Rhapsodie, Alborada, Pavane), l'acte II du Tristan et Isolde de Wagner, L'histoire du soldat de Stravinsky et Le Carnaval des animaux de Saint-Saëns.
En partant pour le Japon, où l'attend le festival qu'elle a créé à Beppu, Martha Argerich a emporté le livre de Daniel Barenboïm La musique éveille le temps pour le lire dans l'avion.
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