C'est un genre de peinture du XVIIIème siècle original qui est exposé au musée Jacquemart-André. Décors champêtres, danses pastorales, récréations dansantes, ces thèmes regroupent un art nouveau pour l'époque: les fêtes galantes. A découvrir.
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Pour ceux qui aiment la peinture "classique", voici une exposition à ne pas manquer, jusqu'au 21 juillet au musée parisien Jacquemart-André, car originale, instructive et agréable, mais mieux vaut y éviter la foule. On y découvre un style particulier: la peinture française du XVIIIème siècle a connu plusieurs étapes, et celle présentée ici couvre une période d'une soixantaine d'années, débutant avec le créateur du genre, Antoine Watteau (1684-1721), s'achevant avec le travail d Honoré Fragonard (1732-1806).
Un genre nouveau et révolutionnaire pour l'époque, "la fête galante". Sous cette appellation se retrouvent des peintures inspirées des pastorales vénitiennes et flamandes des siècles précédents que Watteau transforme avec subtilité, métamorphosant les bals ruraux en cérémonies délicates, les décors rustres en paysages charmants, le tout en des scènes raffinées mettant en avant des plaisirs frivoles et galants. De quoi séduire les amateurs d'art d'alors qui font un triomphe à cette expression artistique plus légère et plus festive que le classicisme régnant jusqu'alors.
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Rêve ou réalité
Watteau est le maître absolu du genre. Remarquable dessinateur, subtil coloriste, peintre délicat, en quelques années il a influencé le monde artistique français, militant pour une peinture présentant la nature sous son aspect le plus charmant aux personnages enamourés, avec une connotation théâtrale, sous-entendant parfois un certain érotisme (pour l'époque!). On ne sait si cela est du rêve ou de la réalité, mais il s'agit alors de sortir du rigorisme imposé par Louis XIV et sa cour.
Encouragés par le succès de ces tableaux auprès de riches commerçants et d'influents notables, nombreux sont les artistes qui adoptent les scènes galantes: Jean Baptiste Pater, seul élève connu de Watteau, Nicolas Lancret qui réinterprête les thèmes du maître, François Lemoyne, Claude Gillot, Gabriel de Saint Aubin ou Antoine Pesne... tous présents ici. Mais ce sont surtout François Boucher, grand amateur de bergères aux compositions fastueuses et Honoré Fragonard aux thèmes extravagants dans des toiles monumentales qui perpétuent le genre, en le rendant plus réaliste, certains lieux et certains personnages étant (re)connus. L'exposition s'achève avec le chef-d'oeuvre de Fragonard, "La fête à Saint-Cloud", un immense tableau, exceptionnellement prêté par la Banque de France, une oeuvre qui marque l'apothéose de la fête galante... mais aussi sa fin, laissant la place à un néoclassisisme à nouveau rigoriste.
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Le siècle des Lumières
Le mérite de cette exposition d'une soixantaine de toiles hors norme (et de quelques rares dessins de Watteau démontrant sa maîtrise artistique) venues aussi bien du Louvre que de Saint Petersbourg, d'Angers que de Washington, est d'avoir mis en scène ce mouvement totalement hexagonal, considéré à tort, la preuve par cette expo, comme quelque peu désuet et badin, mais représentatif d'une expression sociale idéale, illuminant le siècle des Lumières. L'ensemble dégage une atmosphère d'insouciance et de charme poétique. A voir donc.
Seul regret, une fois encore dans ce lieu pourtant magnifique, dans cet hôtel particulier récemment restauré, qui possède quinze salons richement décorés rassemblant plusieurs milliers d'oeuvres du XVIIIème... au rez de chaussée. Hélas, l'exposition se déroule au premier étage, dans des chambres exiguës, au parcours biscornu, qui empêchent de détailler les toiles, notamment lorsque le public est nombreux.

Pour ceux qui aiment la peinture "classique", voici une exposition à ne pas manquer, jusqu'au 21 juillet au musée parisien Jacquemart-André, car originale, instructive et agréable, mais mieux vaut y éviter la foule. On y découvre un style particulier: la peinture française du XVIIIème siècle a connu plusieurs étapes, et celle présentée ici couvre une période d'une soixantaine d'années, débutant avec le créateur du genre, Antoine Watteau (1684-1721), s'achevant avec le travail d Honoré Fragonard (1732-1806).
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Rêve ou réalité
Watteau est le maître absolu du genre. Remarquable dessinateur, subtil coloriste, peintre délicat, en quelques années il a influencé le monde artistique français, militant pour une peinture présentant la nature sous son aspect le plus charmant aux personnages enamourés, avec une connotation théâtrale, sous-entendant parfois un certain érotisme (pour l'époque!). On ne sait si cela est du rêve ou de la réalité, mais il s'agit alors de sortir du rigorisme imposé par Louis XIV et sa cour.
Encouragés par le succès de ces tableaux auprès de riches commerçants et d'influents notables, nombreux sont les artistes qui adoptent les scènes galantes: Jean Baptiste Pater, seul élève connu de Watteau, Nicolas Lancret qui réinterprête les thèmes du maître, François Lemoyne, Claude Gillot, Gabriel de Saint Aubin ou Antoine Pesne... tous présents ici. Mais ce sont surtout François Boucher, grand amateur de bergères aux compositions fastueuses et Honoré Fragonard aux thèmes extravagants dans des toiles monumentales qui perpétuent le genre, en le rendant plus réaliste, certains lieux et certains personnages étant (re)connus. L'exposition s'achève avec le chef-d'oeuvre de Fragonard, "La fête à Saint-Cloud", un immense tableau, exceptionnellement prêté par la Banque de France, une oeuvre qui marque l'apothéose de la fête galante... mais aussi sa fin, laissant la place à un néoclassisisme à nouveau rigoriste.

Le siècle des Lumières
Le mérite de cette exposition d'une soixantaine de toiles hors norme (et de quelques rares dessins de Watteau démontrant sa maîtrise artistique) venues aussi bien du Louvre que de Saint Petersbourg, d'Angers que de Washington, est d'avoir mis en scène ce mouvement totalement hexagonal, considéré à tort, la preuve par cette expo, comme quelque peu désuet et badin, mais représentatif d'une expression sociale idéale, illuminant le siècle des Lumières. L'ensemble dégage une atmosphère d'insouciance et de charme poétique. A voir donc.
Seul regret, une fois encore dans ce lieu pourtant magnifique, dans cet hôtel particulier récemment restauré, qui possède quinze salons richement décorés rassemblant plusieurs milliers d'oeuvres du XVIIIème... au rez de chaussée. Hélas, l'exposition se déroule au premier étage, dans des chambres exiguës, au parcours biscornu, qui empêchent de détailler les toiles, notamment lorsque le public est nombreux.
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