Nous vous avions déjà parlé de cette appellation de la vallée méridionale du Rhône, Grignan-les-Adhémar, anciennement Coteaux du Tricastin. Depuis la création de l'INAO (Institut national de l'origine et de la qualité) par le décret-loi du 30 juillet 1935, c'est la première fois qu'une appellation est autorisée à changer de nom. On n'est pas le gardien du temple pour rien. Nous avons rencontré Henri Bour, le Président de l'Organisme de défense et de gestion de grignan-les-adhémar (également à la tête du domaine Grangeneuve), afin d'en savoir plus sur cette appellation et les défis à venir.
1. Monsieur le Président, en 2010, votre appellation change de nom. De Coteaux du Tricastin vous devenez Grignan-les-Adhémar. C'est une première dans l'histoire de l'INAO. Comment expliquer cette opération ?
L'INAO a bien compris que nous avions un grave problème d'image causé par l'homonymie avec le centre nucléaire. Le changement de nom a été obtenu en deux ans, délai très court à l'INAO. Cela démontre que les problèmes énoncés ont été pris très au sérieux avec une volonté de résolution rapide.
2. Au-delà du changement de nom, y a-t-il un positionnement produit qui est différent ? Quel est le cœur de gamme des vins de Grignan-les-Adhémar (en terme de prix notamment) ? Quels sont les consommateurs visés ?
Bien sûr nous avons voulu repositionner notre appellation (AOC/AOP) dont l'image était sérieusement entachée. Nous avons tout basé sur la qualité, en changeant notre cahier des charges pour entrainer les vignerons dans cette direction : réduction de la production par hectare, commission de contrôle qualité interne chargée de valider la production à l'origine, augmentation de l'encépagement de syrah et de viognier pour marquer notre typicité, interdiction du désherbage total, ... Nous visons les consommateurs à la recherche de "vins découvertes" avec un bon rapport qualité prix.
3. Quels sont les caractéristiques organoleptiques essentielles des vins de l'appellation (rouges et blancs) ? Comment les différencier d'un côtes-du-rhône ? Y a-t-il un développement possible pour les vins rosés ?
Au fil des années, le style et la personnalité de nos vins ce sont affirmés. Nous avons des vins équilibrés, élégants, au tanins fondus, souples et ronds. Nous avons plus de finesse mais moins de structure et d'alcool qu'en côtes-du-rhône .
4. Après le changement de nom et la stabilisation, y a-t-il des défis importants qui vous attendent dans les années qui viennent ? Ambitionnez-vous de devenir un "cru" de la Vallée du Rhône à l'instar de châteauneuf-du-pape ?
Tout cela peut et doit s'organiser dans le temps. Nous sommes encore une "jeune" AOC de 40 ans à peine. Nous venons seulement de décider une nouvelle stratégie. Donc, soyons sages, et procédons étape par étape. Je pense que nous devons poursuivre dans la voir choisie et nous pourrons parler de "cru" dans une dizaine d'années.
5. On parle beaucoup de l'accord entre les vins rouges de Grignan-les-Adhémar et les truffes. C'est un accord "régional", au sens que ce sont deux produits de la région. Peut-on expliquer cet accord autrement ? Y a-t-il des goûts particuliers qui s'associent particulièrement bien entre les truffes de Grignan et les vins de l'appellation ?
Les rouges de Grignan s'accorderont mieux avec les truffes que bien d'autres vins rouges car ils sont à la fois "terroir" mais avec beaucoup de finesse, ce qui permettra de "respecter" la truffe et ses arômes, de ne pas lui voler la vedette ! Je choisirais volontiers un Grignan avec une base de 50% syrah et 50 % grenache, avec déjà un peu d'évolution afin d'avoir moins d'arômes de fruits mais plus d'arômes secondaires ou tertiaires qui se marieront mieux avec la truffe. Le côté sous-bois ou champignon nous amènera vers une belle harmonie.
1. Monsieur le Président, en 2010, votre appellation change de nom. De Coteaux du Tricastin vous devenez Grignan-les-Adhémar. C'est une première dans l'histoire de l'INAO. Comment expliquer cette opération ?
L'INAO a bien compris que nous avions un grave problème d'image causé par l'homonymie avec le centre nucléaire. Le changement de nom a été obtenu en deux ans, délai très court à l'INAO. Cela démontre que les problèmes énoncés ont été pris très au sérieux avec une volonté de résolution rapide.
2. Au-delà du changement de nom, y a-t-il un positionnement produit qui est différent ? Quel est le cœur de gamme des vins de Grignan-les-Adhémar (en terme de prix notamment) ? Quels sont les consommateurs visés ?
Bien sûr nous avons voulu repositionner notre appellation (AOC/AOP) dont l'image était sérieusement entachée. Nous avons tout basé sur la qualité, en changeant notre cahier des charges pour entrainer les vignerons dans cette direction : réduction de la production par hectare, commission de contrôle qualité interne chargée de valider la production à l'origine, augmentation de l'encépagement de syrah et de viognier pour marquer notre typicité, interdiction du désherbage total, ... Nous visons les consommateurs à la recherche de "vins découvertes" avec un bon rapport qualité prix.
3. Quels sont les caractéristiques organoleptiques essentielles des vins de l'appellation (rouges et blancs) ? Comment les différencier d'un côtes-du-rhône ? Y a-t-il un développement possible pour les vins rosés ?
Au fil des années, le style et la personnalité de nos vins ce sont affirmés. Nous avons des vins équilibrés, élégants, au tanins fondus, souples et ronds. Nous avons plus de finesse mais moins de structure et d'alcool qu'en côtes-du-rhône .
4. Après le changement de nom et la stabilisation, y a-t-il des défis importants qui vous attendent dans les années qui viennent ? Ambitionnez-vous de devenir un "cru" de la Vallée du Rhône à l'instar de châteauneuf-du-pape ?
Tout cela peut et doit s'organiser dans le temps. Nous sommes encore une "jeune" AOC de 40 ans à peine. Nous venons seulement de décider une nouvelle stratégie. Donc, soyons sages, et procédons étape par étape. Je pense que nous devons poursuivre dans la voir choisie et nous pourrons parler de "cru" dans une dizaine d'années.
5. On parle beaucoup de l'accord entre les vins rouges de Grignan-les-Adhémar et les truffes. C'est un accord "régional", au sens que ce sont deux produits de la région. Peut-on expliquer cet accord autrement ? Y a-t-il des goûts particuliers qui s'associent particulièrement bien entre les truffes de Grignan et les vins de l'appellation ?
Les rouges de Grignan s'accorderont mieux avec les truffes que bien d'autres vins rouges car ils sont à la fois "terroir" mais avec beaucoup de finesse, ce qui permettra de "respecter" la truffe et ses arômes, de ne pas lui voler la vedette ! Je choisirais volontiers un Grignan avec une base de 50% syrah et 50 % grenache, avec déjà un peu d'évolution afin d'avoir moins d'arômes de fruits mais plus d'arômes secondaires ou tertiaires qui se marieront mieux avec la truffe. Le côté sous-bois ou champignon nous amènera vers une belle harmonie.
Henri Bour, président de l'appellation Grignan-les-Adhémar
Retrouvez Fabrizio Bucella dans la Revue du Vin de France:
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