Quantcast
Channel: Le Huffington Post
Viewing all articles
Browse latest Browse all 121847

Affaire Méric: dans un SMS, un skinhead dit avoir utilisé un poing américain, Serge Ayoub conteste

$
0
0
FAIT-DIVERS - L'enquête sur la mort du militant antifasciste Clément Méric se poursuit. Selon des sources proches du dossier citées par l'AFP, l'un des deux skinheads écroués a affirmé dans un SMS au soir des faits qu'il avait utilisé un poing américain lors de la rixe. Ce qu'il a nié devant les enquêteurs.

Mis en examen pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, Samuel Dufour a toujours nié avoir frappé Clément Méric lors de cette rixe, le 5 juin 2013. Il a de fait toujours nié avoir utilisé un poing américain.

Or, selon les récents résultats d'une expertise sur son téléphone, Samuel Dufour a affirmé le soir-même, dans un SMS envoyé à un proche, qu'il avait utilisé cette arme durant la bagarre mettant aux prises plusieurs militants d'extrême droite et d'extrême gauche. L'utilisation d'un poing américain, considérée comme une arme de 6e catégorie (dont le port et le transport sans motif légitime est interdit), peut constituer une circonstance aggravante.

D'après ces mêmes sources, les déclarations de Samuel Dufour sur le fait qu'il n'a pas frappé Clément Méric ont été confortées durant l'enquête par le témoignage d'un autre militant antifasciste. Ce dernier a affirmé qu'il avait eu Samuel Dufour en face de lui durant toute la rixe et qu'il ne pouvait, de ce fait, avoir frappé la victime.

"Mdr, j'ai frappé avec ton poing américain"

Selon Libération, qui a pu consulter ces SMS, les messages envoyés par Samuel Dufour ne laissent pourtant pas place à l'équivoque. "Mdr" comme [mort de rire] écrit-il, "J'ai frappé avec ton poing américain", écrit-il à un proche de Serge Ayoub, le leader des groupuscules d'extrême droite Troisième voie et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), précisant "Ba il est parti à l'hôpital".

L'interlocuteur lui demande combien de personnes ont pris part à la rixe : "Cinq contre trois", répond Samuel Dufour, précisant "on les a défoncés". Dans un autre SMS resté sans réponse, le skin explique : « J'ai plein de sang sur mon bombers mais c'est le mien, demande à Serge [Ayoub, leader du groupe dont étaient issus les deux skinheads, ndlr] si je dois le nettoyer".


Par ailleurs, Libération révèle également que les membres du groupe d'extrême-droite n'ont cessé de s'appeler dans les heures suivant la rixe. Serge Ayoub et Esteban Morillo seraient ainsi entrés en contact 34 fois, dont plusieurs appels dans la nuit. Le leader du groupe aurait également contacté entre 4 et 22 fois les autres militants présents, dont 9 fois Samuel Dufour.

"Si cet élément tend à confirmer l'utilisation d'un poing américain, ça ne remet pas en cause le fait que Samuel Dufour n'a pas eu de contact avec Clément Méric", a affirmé à l'AFP son avocat, Me Antoine Vey. "De plus, les expertises médicales ne concluent pas à l'utilisation d'un poing américain à l'encontre de Clément Méric", a-t-il insisté. Dans une récente expertise, les médecins restent prudents sur ce point mais n'excluent pas l'hypothèse, selon des sources proches du dossier.

Même son de cloche du côté de Serge Ayoub. Lundi matin, il a publié plusieurs messages sur Twitter :







L'autre skinhead en détention, Esteban Morillo, a reconnu dès sa garde à vue avoir porté deux coups, à mains nues, au visage de Clément Méric. Son décès, à 18 ans, avait suscité une forte émotion.

Les enquêteurs cherchent à déterminer comment a démarré la rixe, après que les deux groupes se soient croisés lors d'une vente privée de vêtements dans le quartier de la gare Saint-Lazare. D'autres questions restent en suspens, notamment celle de savoir si Esteban Morillo a été le seul à frapper le jeune étudiant de Sciences-Po et s'il a utilisé un poing américain, ce qu'il nie, même si des témoins l'ont vu enfiler une telle arme. Deux autres skinheads, mis en examen pour violences, avaient été placés sous contrôle judiciaire.

Les cinq personnes mises en examen dans cette affaire, dont Esteban Morillo étaient sympathisants ou membres des groupuscules d'extrême droite fondés par Serge Ayoub, Troisième Voie et son service d'ordre les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR). Ces mouvements avaient annoncé leur auto-dissolution en juin 2013. Ils avaient été définitivement dissous quelques semaines plus tard en Conseil des ministres. Le gouvernement avait peu après dissous deux autres groupes, l'Oeuvre française et Jeunesses nationalistes.



Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.


Pour suivre les dernières actualités en direct, cliquez ici.

Viewing all articles
Browse latest Browse all 121847


<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>