POLITIQUE - Le Parlement a adopté définitivement mercredi 12 février une proposition de loi centriste visant à faire reconnaître le vote blanc. "Une avancée dans la transparence [...] qui répond aux attentes de nombreux Français depuis de nombreuses années", a certifié le rapporteur, François Zocchetto (UDI).
Cette prise en compte du vote blanc est en effet un véritable serpent de mer de la vie politique française: 30 textes parlementaires ont été déposés en 20 ans sur le sujet. L'un d'eux avait été adopté à l'Assemblée nationale en 2003 avant de voir son parcours législatif interrompu dans une navette au Sénat
Mais cette loi que certains annoncent comme une véritable marque de progrès changera-t-elle vraiment la façon dont nous voterons dans de futur? Et si oui, comment? Le HuffPost vous apporte quelques éléments de réponse ci-dessous.
Non. Chacun pouvait déposer dans l’urne un bulletin dépourvu d'un nom de candidat mais lors du dépouillement ces votes blancs étaient comptabilisés en même temps que les votes nuls et n'apparaissaient pas dans le résultat officiel (où ne sont mentionnés que le nombre des électeurs inscrits, le nombre de votants, les suffrages réellement exprimés).
Oui. Cette proposition de loi qui était examinée au Parlement depuis juillet 2012 a justement pour objectif de faire reconnaître le vote blanc comme un acte citoyen qui se distingue de l’abstention ou d'une erreur.
L'un ou l'autre, vous aurez le choix. Le Sénat avait considéré en première lecture qu'une enveloppe vide ne saurait être assimilée à un bulletin blanc mais les députés ont finalement estimé que "mettre des bulletins blancs à la disposition des électeurs serait coûteux et inciterait à voter blanc".
Si et c'est là que l'on mesure la portée limitée de cette loi. Jusqu'à présent, bulletins blancs et bulletins nuls étaient mélangés lors du dépouillement, et comptabilisés ensemble. Là, ils seront comptés séparément, sans toutefois être comptabilisés dans les suffrages exprimés.
Non. Alain Vidalies, le ministre des relations avec le Parlement, a regretté que la mise en oeuvre dès les prochaines municipales "pose des problèmes pratiques, d'ordre informatique notamment" et ne soit pas possible. Cela sera en fait effectif à partir du 1er avril 2014 et les électeurs pourront voter blanc dès les élections européennes de mai.
Non. Ce vote blanc ne sera reconnu ni aux élections présidentielles, ni aux référendums locaux parce qu'il faudrait une loi organique. Un texte que le rapporteur espère voir avant "la prochaine échéance présidentielle".
Pour tenter de faire diminuer l'abstention en transformant le vote blanc en message à la classe politique. Cette loi pourrait aussi permettre à chacun de ne plus voter par défaut et d'exprimer ainsi son mécontentement. "Mieux vaut voter blanc que bleu marine", estime, de son côté, l'écologiste Hélène Lipietz.
Pour rappel, le vote blanc et nul avait attiré plus de deux millions d'électeurs aux élections législatives de 1993 et au référendum de 1972 sur l'élargissement de la communauté européenne.
Si les bulletins blancs avaient été comptabilisés lors du second tour de la présidentielle de 1995, aucun des deux candidats n'aurait eu la majorité absolue. Jacques Chirac, qui l'avait emporté face à Lionel Jospin, n'aurait obtenu que 49,5% des suffrages.
Cette prise en compte du vote blanc est en effet un véritable serpent de mer de la vie politique française: 30 textes parlementaires ont été déposés en 20 ans sur le sujet. L'un d'eux avait été adopté à l'Assemblée nationale en 2003 avant de voir son parcours législatif interrompu dans une navette au Sénat
Mais cette loi que certains annoncent comme une véritable marque de progrès changera-t-elle vraiment la façon dont nous voterons dans de futur? Et si oui, comment? Le HuffPost vous apporte quelques éléments de réponse ci-dessous.
- Le vote blanc n'était-il pas déjà reconnu?
Non. Chacun pouvait déposer dans l’urne un bulletin dépourvu d'un nom de candidat mais lors du dépouillement ces votes blancs étaient comptabilisés en même temps que les votes nuls et n'apparaissaient pas dans le résultat officiel (où ne sont mentionnés que le nombre des électeurs inscrits, le nombre de votants, les suffrages réellement exprimés).
- Les votes blancs et les votes nuls seront donc maintenant différents?
Oui. Cette proposition de loi qui était examinée au Parlement depuis juillet 2012 a justement pour objectif de faire reconnaître le vote blanc comme un acte citoyen qui se distingue de l’abstention ou d'une erreur.
- Faudra-t-il utiliser un bulletin blanc ou une enveloppe vide?
L'un ou l'autre, vous aurez le choix. Le Sénat avait considéré en première lecture qu'une enveloppe vide ne saurait être assimilée à un bulletin blanc mais les députés ont finalement estimé que "mettre des bulletins blancs à la disposition des électeurs serait coûteux et inciterait à voter blanc".
- Le total entre les candidats ne fera plus 100% dans ce cas ?
Si et c'est là que l'on mesure la portée limitée de cette loi. Jusqu'à présent, bulletins blancs et bulletins nuls étaient mélangés lors du dépouillement, et comptabilisés ensemble. Là, ils seront comptés séparément, sans toutefois être comptabilisés dans les suffrages exprimés.
- Il sera donc possible de voter blanc au municipales ?
Non. Alain Vidalies, le ministre des relations avec le Parlement, a regretté que la mise en oeuvre dès les prochaines municipales "pose des problèmes pratiques, d'ordre informatique notamment" et ne soit pas possible. Cela sera en fait effectif à partir du 1er avril 2014 et les électeurs pourront voter blanc dès les élections européennes de mai.
- Pourra-t-on voter blanc à toutes les élections ?
Non. Ce vote blanc ne sera reconnu ni aux élections présidentielles, ni aux référendums locaux parce qu'il faudrait une loi organique. Un texte que le rapporteur espère voir avant "la prochaine échéance présidentielle".
- Pourquoi une telle mesure au final?
Pour tenter de faire diminuer l'abstention en transformant le vote blanc en message à la classe politique. Cette loi pourrait aussi permettre à chacun de ne plus voter par défaut et d'exprimer ainsi son mécontentement. "Mieux vaut voter blanc que bleu marine", estime, de son côté, l'écologiste Hélène Lipietz.
Pour rappel, le vote blanc et nul avait attiré plus de deux millions d'électeurs aux élections législatives de 1993 et au référendum de 1972 sur l'élargissement de la communauté européenne.
Si les bulletins blancs avaient été comptabilisés lors du second tour de la présidentielle de 1995, aucun des deux candidats n'aurait eu la majorité absolue. Jacques Chirac, qui l'avait emporté face à Lionel Jospin, n'aurait obtenu que 49,5% des suffrages.
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