Quantcast
Channel: Le Huffington Post
Viewing all articles
Browse latest Browse all 121847

Boko Haram: le Nigeria annonce un accord sur la libération des lycéennes et un cessez-le-feu

$
0
0
NIGERIA - Six mois après, elles vont finalement être libérées. Le Nigeria a annoncé vendredi 17 octobre un accord avec le groupe islamiste Boko Haram sur la libération des 219 lycéennes enlevées, ainsi qu'un cessez-le-feu. Les jeunes filles avaient été enlevées par Boko Haram le 14 avril dernier, dans le nord-est du Nigeria.

Au total, 276 adolescentes âgées de 12 à 17 ans avaient été kidnappées dans leur dortoir par des hommes armés et emmenées à bord de camions dans l'épaisse forêt de Sambisa, l'un des QG de Boko Haram, non loin de la frontière du Cameroun. Plusieurs dizaines d'entre elles ont réussi à échapper à leurs ravisseurs dans les heures et les jours qui ont suivi.

"Un accord de cessez-le-feu a été conclu entre le gouvernement fédéral du Nigeria et Jama'atu Ahlis Sunna Lidda'awati wal-Jihad (groupe pour la prédication et le jihad, plus connu sous le nom de Boko Haram)," a déclaré le chef d'Etat-major de l'armée nigériane Alex Badeh. "J'ai donné des directives aux chefs des différents corps de l'armée afin que l'on s'assure que ces récents développements soient appliqués sur le terrain" a-t-il ajouté.

LIRE AUSSI

»Les lycéennes enlevées au Nigéria par Boko Haram ont été localisées

»Le chef de Boko Haram proclame un "califat islamique"

»Comment Boko Haram a touché les points sensibles de la communauté internationale


En parallèle, le premier secrétaire de la présidence, Hassan Tukur, a affirmé à l'AFP qu'un accord avait été conclu avec le groupe islamiste mettant fin aux violences et prévoyant la libération de 219 jeunes filles toujours portées disparues.

Hassan Tukur affirme avoir représenté le gouvernement nigérian lors de deux rencontres avec les insurgés islamistes au Tchad, sous la médiation du président tchadien Idriss Deby. "Boko Haram a déclaré un cessez-le-feu, à la suite des discussions que nous avons menées avec eux" a déclaré Hassan Tukur, précisant que l'annonce a été faite "hier soir", jeudi.

"Ils ont accepté de libérer les jeunes filles de Chibok", a-t-il ajouté, faisant référence aux 219 adolescentes toujours portées disparues depuis leur enlèvement le 14 avril dernier dans leur lycée de Chibok, dans le nord-est du Nigeria. Selon des propos rapportés par la BBC, il a également déclaré que les derniers détails de cet arrangement seront conclus la semaine prochaine à Ndjamena, capitale du Tchad.

Des doutes sur cet accord

Le porte-parole des services de sécurité nigérians a affirmé vendredi qu'aucun accord n'avait encore été conclu avec Boko Haram pour la libération des lycéennes. Le responsable du Centre national d'information a ainsi répondu: "Non. Cet aspect n'a pas encore abouti mais nous nous en rapprochons de plus en plus".

Certains ont émis des doutes quant à un tel accord, survenant juste au moment où le président nigérian Goodluck Jonathan est censé annoncer sa candidature à sa propre succession, en février prochain, et où les questions de sécurité sont au coeur du débat politique.

On ignore notamment qui est Danladi Ahmadu, celui que Hassan Tukur présente comme son interlocuteur au sein de Boko Haram, et qui a donné une interview à la radio vendredi matin.

"Je n'ai jamais entendu parler de ce Monsieur, et si Boko Haram voulait déclarer un cessez-le-feu, cela viendrait de leur chef, Abubakar Shekau" a estimé Shehu Sani, un spécialiste de Boko Haram qui a négocié à plusieurs reprises avec le groupe islamiste aux côtés du gouvernement nigérian.

Le Tchad refuse de commenter

Ndjamena a refusé de commenter la tenue de pourparlers sur son sol, mais une source sécuritaire tchadienne à affirmé à l'AFP avoir été impliquée dans de telles discussions. Selon cette source, il a bien été question d'un accord de cessez-le-feu ainsi que de la libération de 27 otages, dont 10 Chinois, enlevés dans le nord du Cameroun plus tôt cette année. La libération de ces otages, survenue au cours du week-end, est "un premier signal fort" de la bonne volonté de Boko Haram, a ajouté cette source.

Danladi Ahmadu a donné une interview au service en haoussa de la Voix de l'Amérique, vendredi matin, dans laquelle il s'est présenté comme "chef de la sécurité" du groupe islamiste, en charge de la communication. Il n'a pas parlé de cessez-le-feu et il a été très vague sur le contenu des pourparlers avec les autorités nigérianes. Il a même prétendu ne jamais avoir rencontré Shekau.

Dans une série de messages vidéo publiés depuis 2012, Shekau a toujours nié la tenue de pourparlers avec le gouvernement et il a toujours affirmé que le nord du Nigeria, majoritairement musulman, ne vivrait en paix que le jour où la charia (loi islamique) y serait strictement appliquée.

L'enlèvement des lycéennes a provoqué une indignation internationale et une campagne sur les réseaux sociaux baptisée #Bring back our girls ("Ramenez-nous nos filles"). En France, les anciennes premières dames Carla Bruni et Valérie Trierweiler se sont notamment mobilisées pour cette cause. L'ancienne compagne de François Hollande s'est d'ailleurs réjouie de la nouvelle vendredi:





Hollande a "des informations" sur une libération prochaine

François Hollande, qui avait affirmé dans un premier temps par erreur que les lycéennes avaient été libérées, a affirmé de son côté avoir reçu des infomations sur la libération "dans les heures ou dans les jours qui suivent" des jeunes filles retenues par Boko Haram.

"Boko Haram a annoncé que les jeunes filles allaient être libérées. Nous avons des informations qui laissent penser que ça pourrait venir dans les heures ou dans les jours qui suivent", a-t-il déclaré.

"Boko Haram a annoncé que les jeunes filles allaient être libérées. Nous avons des informations qui laissent penser que ça pourrait venir dans les heures ou dans les jours qui suivent", a-t-il déclaré lors d'une intervention au siège de l'OCDE à Paris. "Pour l'instant, nous n'avons pas encore confirmation qu'elles ont été libérées, mais l'engagement a été pris", a-t-il ajouté.

Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, avait revendiqué l'enlèvement dans un vidéo obtenue par l'AFP le 5 mai, menaçant de marier les captives de force et de les traiter en esclaves. La semaine suivante, une autre vidéo montrait quelques 130 jeunes filles voilées, récitant des versets du Coran.

Shekau exigeait cette fois la libération de prisonniers de Boko Haram en échange de celle des lycéennes de Chibok. Peu après, l'armée nigériane, par la voix de son chef d'état-major Alex Badeh, affirmait avoir localisé les jeunes filles, assurant cependant qu'une opération de sauvetage n'était pas envisageable, car trop dangereuse pour les otages.

Depuis ces déclarations, aucune nouvelle. Ni des jeunes filles, ni des hypothétiques négociations qui seraient menées dans l'ombre avec les islamistes pour obtenir leur libération. Mais les lycéennes pourraient donc rapidement retrouver la liberté.

Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.

Pour suivre les dernières actualités en direct, cliquez ici.

Viewing all articles
Browse latest Browse all 121847

Trending Articles



<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>