« Je n'ai pas fait le buzz, ils m'ont fait buzzer »
Mes photos font le tour du monde des médias depuis un an et demi. Il aura fallu une première impulsion (un article dans le Huffington Post) pour lancer la machine. Ce premier papier a été repris, partagé, d'autres ont été écrits, le tout à une vitesse fulgurante. Certains me parlaient de robot-journalisme, rapport à la cadence des publications mais surtout de leur diffusion à droite à gauche. J'ai appris par la suite que ce sont bien des humains qui se cachent derrière les buzz, une poignée qui choisit de mettre en lumière tel ou tel artiste, cause, ou information. Ma page Les Photos de François m'a permis de côtoyer ce milieu. Je me suis entretenu avec certaines de ces personnes afin de mieux comprendre celles et ceux qui font/défont nos fils d'actualités... les petits princes du web. Cette semaine:
Alex Quilghini, Nomade digital
![2014-10-15-alexcopie.jpg]()
Alex n'a que 27 ans et a déjà fondé des sites comme www.voyagerloin.com, www.buzzly.fr, il gère les pages facebook de films mythiques comme « Retour vers le futur » et d'autres qui ont beaucoup fait parler d'elles à l'époque: « Soutien au lapin qui a tué un chasseur ». Il souhaite cependant garder l'anonymat sur le reste de son empire 2.0.
Ce jeune mania de l'internet a grandi sur la côte d'azur dans le quartier HLM du Cannet Rocheville. « Un HLM sur la cote d'azur c'est un vrai paradoxe social... les strass et les paillettes sous nos yeux, le balai de Ferraris et les"descentes" de milliardaires sont légion ce qui est assez déstabilisant pour nous"les sans dents". Ce monde peut fasciner. »
« Philosophe, pas businessman »
Mention très bien au bac. « J'adorais la philosophie, j'ai même eu 19 à l'examen avec comme sujet " L'échange favorise t-il la cohésion humaine ?". Evidemment !" ». Accepté partout, Alex refuse d'entrer dans les prestigieuses écoles de commerce parisiennes. « J'avais besoin d'un big bang dans ma vie ». Il sort du système scolaire pour s'adonner pleinement à sa passion : Internet.
Le community management
À l'époque (il y a une dizaine d'années) sur internet, le choix est plus restreint : développeurs, programmateurs ou webmarketeurs. Avec l'avènement des réseaux sociaux, un petit nouveau fait son apparition dans le World Wide Web : Le community manager. Le gestionnaire de communauté ou le CM anime et fédére des communautés sur Internet pour le compte d'une société, d'une marque, d'une célébrité ou d'une institution. Des pages et des comptes en somme.
« J'ai pris mon pied en créant des communautés qui me ressemblent. Apres avoir passé des mois entiers à analyser Facebook et Twitter, après avoir mangé des heures de tutoriels, je me suis formé sur le terrain. Cinq ans après, on me considère comme un expert dans ce que je fais. » Le travail est quotidien, le marché change tous les jours, pas le temps de se reposer sur ses lauriers. La journée type ? « analyse de stats, modération, création de contenus ».
Comment crée-t-on un buzz ?
Tout commence par une histoire qu'il faut optimiser pour les réseaux sociaux. L'histoire fait selon Alex 50% du buzz, les 50 restant sont liés à la manière de la présenter (photo, vidéo, texte...). Le message doit être très clair le destinataire doit tout de suite savoir pourquoi il « consomme » ce contenu. « Les titres sont travaillés mais derrière, si tu ne respectes pas le membre qui va cliquer, le buzz est mort. Il faut tenir sa promesse ».
Dernier buzz en date, le soutien au paysan Philippe Layat dont les terres sont menacées par la construction d'un nouveau stade a Lyon. « Avec mon pote Guillaume Adam, nous avons voulu mettre en lumière le combat d'un homme face à la justice. On avait sa vidéo, il fallait juste trouver les bons mots en rapport avec les communautés que nous animons pour susciter l'envie de la partager. En 48h et après le soutien de plusieurs tetes d'affiche comme Rémi Gailard, c'est plus de 140 000 fans qui sont venus soutenir ce monsieur et plus d'1 millions de personnes qui ont vu cette vidéo. Il en aura besoin pour la suite de son combat. Pourquoi on a fait ça ? Parce que notre savoir faire doit rester utile et qu'on prend plaisir à faire buzzer les histoires qui comptent vraiment. Nous sommes les premiers relais, les premiers "sur le coup" et on utilise nos réseaux pour faire connaitre tel ou tel sujet.
Des nomades digitaux.
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« Avec mes potes plus petit on s'était juré de faire un tour du monde ensemble. Grace à Partir Loin, collectif que j'ai fondé en 2010 avec Lancelot Feral, c'est chose faite. C'est notre plus belle communauté, notre plus belle réussite. Aujourd'hui c'est plus de 500 000 membres qui ont rejoint le mouvement. Grâce à eux c'est cinq personnes qui travaillent à plein temps autour du monde. Nous sommes des nomades digitaux. »
Avec son équipe, Alex ne s'arrête pas là. « On a développé et crée d'autres concepts web toujours sur la même logique : Une communauté forte pour créer une marque forte. On la reproduit sur Buzzly.fr et sur d'autres projets sur lesquels nous bossons H24 7/7 aux quatre coins du monde ! Internet et seul internet peut te donner autant de liberté. Une destination cool ? On y va ! On fait nos itinéraires en fonction de la qualité de la connexion du pays qui va nous accueillir. On prend notre pied et je confirme, c'est bien la vie de rêve... pendant un temps. »
Certes nomade, Alex n'en reste pas moins un entrepreneur. Cette vie a ses limites, le besoin de stabilité commence à pointer le bout de son nez, « les proches me manquent, mon lit me manque, ma petite routine française me manque. » Alex sait qu'il va devoir un jour rentrer et rester sur Paris pour faire grandir ce qu'il a construit. « L'étape Paris, boulot, dodo reste une étape indispensable pour tout webentrepreneur. J'en connais qui n'auront jamais besoin de rentrer car ils sont et resteront en freelance, ils ne dirigent ni les hommes ni l'entreprise. Je dois avouer que je les envie mais c'est ainsi. Pour moi, il est temps de rentrer. »
Mes photos font le tour du monde des médias depuis un an et demi. Il aura fallu une première impulsion (un article dans le Huffington Post) pour lancer la machine. Ce premier papier a été repris, partagé, d'autres ont été écrits, le tout à une vitesse fulgurante. Certains me parlaient de robot-journalisme, rapport à la cadence des publications mais surtout de leur diffusion à droite à gauche. J'ai appris par la suite que ce sont bien des humains qui se cachent derrière les buzz, une poignée qui choisit de mettre en lumière tel ou tel artiste, cause, ou information. Ma page Les Photos de François m'a permis de côtoyer ce milieu. Je me suis entretenu avec certaines de ces personnes afin de mieux comprendre celles et ceux qui font/défont nos fils d'actualités... les petits princes du web. Cette semaine:
Alex Quilghini, Nomade digital

Alex n'a que 27 ans et a déjà fondé des sites comme www.voyagerloin.com, www.buzzly.fr, il gère les pages facebook de films mythiques comme « Retour vers le futur » et d'autres qui ont beaucoup fait parler d'elles à l'époque: « Soutien au lapin qui a tué un chasseur ». Il souhaite cependant garder l'anonymat sur le reste de son empire 2.0.
Ce jeune mania de l'internet a grandi sur la côte d'azur dans le quartier HLM du Cannet Rocheville. « Un HLM sur la cote d'azur c'est un vrai paradoxe social... les strass et les paillettes sous nos yeux, le balai de Ferraris et les"descentes" de milliardaires sont légion ce qui est assez déstabilisant pour nous"les sans dents". Ce monde peut fasciner. »
« Philosophe, pas businessman »
Mention très bien au bac. « J'adorais la philosophie, j'ai même eu 19 à l'examen avec comme sujet " L'échange favorise t-il la cohésion humaine ?". Evidemment !" ». Accepté partout, Alex refuse d'entrer dans les prestigieuses écoles de commerce parisiennes. « J'avais besoin d'un big bang dans ma vie ». Il sort du système scolaire pour s'adonner pleinement à sa passion : Internet.
Le community management
À l'époque (il y a une dizaine d'années) sur internet, le choix est plus restreint : développeurs, programmateurs ou webmarketeurs. Avec l'avènement des réseaux sociaux, un petit nouveau fait son apparition dans le World Wide Web : Le community manager. Le gestionnaire de communauté ou le CM anime et fédére des communautés sur Internet pour le compte d'une société, d'une marque, d'une célébrité ou d'une institution. Des pages et des comptes en somme.
« J'ai pris mon pied en créant des communautés qui me ressemblent. Apres avoir passé des mois entiers à analyser Facebook et Twitter, après avoir mangé des heures de tutoriels, je me suis formé sur le terrain. Cinq ans après, on me considère comme un expert dans ce que je fais. » Le travail est quotidien, le marché change tous les jours, pas le temps de se reposer sur ses lauriers. La journée type ? « analyse de stats, modération, création de contenus ».
Comment crée-t-on un buzz ?
Tout commence par une histoire qu'il faut optimiser pour les réseaux sociaux. L'histoire fait selon Alex 50% du buzz, les 50 restant sont liés à la manière de la présenter (photo, vidéo, texte...). Le message doit être très clair le destinataire doit tout de suite savoir pourquoi il « consomme » ce contenu. « Les titres sont travaillés mais derrière, si tu ne respectes pas le membre qui va cliquer, le buzz est mort. Il faut tenir sa promesse ».
Dernier buzz en date, le soutien au paysan Philippe Layat dont les terres sont menacées par la construction d'un nouveau stade a Lyon. « Avec mon pote Guillaume Adam, nous avons voulu mettre en lumière le combat d'un homme face à la justice. On avait sa vidéo, il fallait juste trouver les bons mots en rapport avec les communautés que nous animons pour susciter l'envie de la partager. En 48h et après le soutien de plusieurs tetes d'affiche comme Rémi Gailard, c'est plus de 140 000 fans qui sont venus soutenir ce monsieur et plus d'1 millions de personnes qui ont vu cette vidéo. Il en aura besoin pour la suite de son combat. Pourquoi on a fait ça ? Parce que notre savoir faire doit rester utile et qu'on prend plaisir à faire buzzer les histoires qui comptent vraiment. Nous sommes les premiers relais, les premiers "sur le coup" et on utilise nos réseaux pour faire connaitre tel ou tel sujet.
Des nomades digitaux.

« Avec mes potes plus petit on s'était juré de faire un tour du monde ensemble. Grace à Partir Loin, collectif que j'ai fondé en 2010 avec Lancelot Feral, c'est chose faite. C'est notre plus belle communauté, notre plus belle réussite. Aujourd'hui c'est plus de 500 000 membres qui ont rejoint le mouvement. Grâce à eux c'est cinq personnes qui travaillent à plein temps autour du monde. Nous sommes des nomades digitaux. »
Avec son équipe, Alex ne s'arrête pas là. « On a développé et crée d'autres concepts web toujours sur la même logique : Une communauté forte pour créer une marque forte. On la reproduit sur Buzzly.fr et sur d'autres projets sur lesquels nous bossons H24 7/7 aux quatre coins du monde ! Internet et seul internet peut te donner autant de liberté. Une destination cool ? On y va ! On fait nos itinéraires en fonction de la qualité de la connexion du pays qui va nous accueillir. On prend notre pied et je confirme, c'est bien la vie de rêve... pendant un temps. »
Certes nomade, Alex n'en reste pas moins un entrepreneur. Cette vie a ses limites, le besoin de stabilité commence à pointer le bout de son nez, « les proches me manquent, mon lit me manque, ma petite routine française me manque. » Alex sait qu'il va devoir un jour rentrer et rester sur Paris pour faire grandir ce qu'il a construit. « L'étape Paris, boulot, dodo reste une étape indispensable pour tout webentrepreneur. J'en connais qui n'auront jamais besoin de rentrer car ils sont et resteront en freelance, ils ne dirigent ni les hommes ni l'entreprise. Je dois avouer que je les envie mais c'est ainsi. Pour moi, il est temps de rentrer. »