"J'ai vraiment l'impression que tout est écrit d'avance, et que le rapport est déjà écrit, que la décision de la semaine prochaine du bureau politique est déjà actée, explique Jérôme Lavrilleux, qui dénonce "une sorte de justice d'exception, avec un peloton d'exécution qui est déjà réuni". Face à cette "mascarade de procédure", l'eurodéputé a annoncé son départ dans une lettre adressée à Luc Chatel, secrétaire général de l'UMP.
La lettre de @jlavrilleux à Luc Chatel où il annonce quitter l'UMP et dénonce la "mascarade" de procédure 1/2 #AFP pic.twitter.com/s8W4XAxJQB
— Guillaume Daudin (@GuillaumeDaudin) 15 Octobre 2014
Attendu mercredi après-midi au siège de l'UMP pour défendre son cas devant une commission spéciale, Jérôme Lavrilleux écrit qu'il "ne participera pas à ce simulacre d'audition".
Il attaque François Fillon et Alain Juppé
"J'ai pris la décision devant cette mascarade de procédure tronquée de me mettre en congé de l'UMP et je ne renouvellerai pas cette année ma cotisation à ce qui a été ma famille politique pendant très longtemps puisque j'ai adhéré au RPR en tant que militant en mars 1989, et je suis à l'UMP depuis sa création", souligne l'ancien bras droit de Jean-François Copé, qui évoque des "mesquineries personnelles pour régler des comptes par personnes interposées", citant François Fillon et "sans doute" Alain Juppé.
Il met d'ailleurs en cause à plusieurs reprises dans sa lettre la direction par intérim qui a remplacé Jean-François Copé à la tête de l'UMP, poussé dehors le 28 mai, en la qualifiant de "quarteron de premiers ministres à la retraite", visant François Fillon, Alain Juppé mais aussi Jean-Pierre Raffarin
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Le 17 septembre, Jérôme Lavrilleux expliquait à Canal + qu'il ne se rendrait pas à sa convocation mais qu'il irait à l'UMP "chaque fois que ce sera possible":
Fin août, il avait averti que s'il était exclu de l'UMP, il "parlerait". "Pour le moment je me tais. Mais si on m'exclut de ce parti auquel j'appartiens depuis vingt-cinq ans, alors je reprendrai ma liberté de parole et je parlerai", avait-il déclaré au Parisien. Et d'ajouter : "si on m'exclut de l'UMP, ça se réglera devant les tribunaux. J'ai déjà pris plusieurs avocats."
La procédure d'exclusion se poursuit
La procédure d'exclusion de l'UMP intentée contre l'eurodéputé Jérôme Lavrilleux "se poursuit", malgré l'annonce par celui-ci qu'il quittait le parti, a annoncé mercredi une source du parti à l'AFP. "Pour l'heure, la direction de l'UMP n'a reçu aucun courrier. Une procédure est engagée et elle se poursuit", a-t-on indiqué à l'UMP.
Une commission spéciale composée de trois parlementaires étudie actuellement la procédure d'exclusion à son encontre. Jérôme Lavrilleux devait être entendu mercredi. Les conclusions devaient être présentées lors du bureau politique du 21 octobre prochain. Mais "ni lui, ni son avocat ne se sont présentés à la commission spéciale aujourd'hui", a ajouté la source à l'UMP.
"Déparage" dans la campagne de Sarkozy en 2012
Jérôme Lavrilleux avait reconnu le 26 mai, en direct à la télévision, que la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 avait donné lieu à "un dérapage sur le nombre" de meetings et qu'un système occulte avait été mis en place pour éviter de dépasser le plafond autorisé des frais de campagne, soit environ 22,5 millions d'euros.
Ce système consistait pour la filiale de Bygmalion, Event and Cie, à facturer indûment à l'UMP des dépenses qui auraient dû entrer dans le compte de campagne de Nicolas Sarkozy, pour 10 à 11 millions d'euros, selon l'avocat de Bygmalion, Me Patrick Maisonneuve, et Jérôme Lavrilleux, qui a déjà été placé en garde à vue pour cette affaire.
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