Les députés écologistes ont eu beau faire un travail remarquable, n'économiser ni leur temps ni leurs nuits lors du débat sur la loi sur la transition énergétique, ils n'ont pas pu remonter la pente: le grand écart est total entre les ambitions affichées en matière d'écologie et la réalité du terrain.
L'exemple de l'Alsace est édifiant.
Ainsi la ministre de l'écologie Ségolène Royal annonce tranquillement la remise en question de la fermeture de Fessenheim, plus vieille centrale de France. Cette annonce est inadmissible. C'était une promesse de campagne du candidat Hollande. C'est sur, nous n'en sommes plus à une promesse non tenue près mais pour les écologistes les mots ont un sens et cet engagement est devenu un marqueur symbolique dans ce contexte de discussion de la loi sur la transition énergétique. Mais la centrale de Fessenheim est tout sauf symbolique.
C'est la plus vieille centrale de France. Elle est située sur une zone sismique, inondable de surcroît. Les incidents se multiplient si bien que les deux réacteurs doivent régulièrement être arrêtés. Si un accident survenait la plus grande nappe phréatique d'Europe serait menacée, raison pour laquelle les élus du Bade-Wurtemberg et de Suisse demandent sa fermeture.
Le bon sens commande de cesser cet acharnement thérapeutique sur la doyenne du parc nucléaire français. Mais alors que toutes les parties prenantes (salariés de la centrale, CGT...) avaient bon gré mal gré accepté le principe de la fermeture de la centrale alsacienne et se préparaient à la reconversion du site pour mettre en œuvre des savoir-faire et des technologies innovantes générateurs d'emplois, les déclarations de la ministre ont tout mis par terre et redonné espoir au lobby du nucléaire.
Mais Fessenheim n'est malheureusement pas le seul exemple des reculs du gouvernement en matière d'environnement. Prenez Stocamine, un projet d'enfouissement de déchets ultimes, lancé malgré les avertissements des écologistes. Depuis son arrêt il y a 10 ans, les élus de tous bords, les riverains, les associations réclament le déstockage complet des 44.000 tonnes de déchets contenant cadmium, mercure, antimoine, amiante et autres produits chimiques toxiques. Las, notre ministre de "l'écologie" de choc ne compte déstocker que les déchets mercuriels, laissant ainsi une véritable bombe à retardement dans les sous-sols alsaciens.
Sans compter le recul sur la taxe poids lourds, la mal nommée écotaxe. Entre la perte de recettes et les cadeaux faits aux transporteurs, on estime le coût pour le contribuable à près de 3 milliards d'euros. Pour l'Alsace en particulier, c'est une catastrophe: l'Allemagne ayant instauré une taxe poids lourds, l'Alsace est congestionnée par les cohortes de camions qui préfèrent emprunter les routes françaises. Là encore, les élus de tous bords se battent depuis dix ans pour que cette taxe soit mise en place: le gouvernement freine alors que les citoyens sont prêts depuis longtemps.
L'Alsace n'est qu'un exemple, toutes les régions sont touchées par l'aberration des politiques de ce gouvernement. Que penser de la sincérité de l'objectif de 50% d'énergie nucléaire en 2025 alors qu'il n'y a pas d'objectif chiffré de baisse de la consommation d'énergie, et donc aucune garantie de la baisse de l'énergie nucléaire? Quant au fait que la loi acterait qu'après 40 ans d'existence une centrale nucléaire devrait faire des démarches spécifiques pour continuer son exploitation, de qui se moque-t-on? Comment qualifier le tour de force le fait de présenter comme une avancée ce feu vert aux 40 ans et plus quand les centrales nucléaires étaient prévues pour 30 ans? Que dire de la « conférence » environnementale sensée succéder au Grenelle de l'environnement mais qui se réduit comme peau de chagrin?
Sous Sarkozy, au moins jusqu'au fameux "l'environnement ça commence à bien faire", il y avait l'ambition d'un vrai dialogue. On en est loin. Et comment croire à l'effectivité d'une loi sur la transition énergétique alors que le budget de l'écologie continue de baisser!
Dans un peu plus d'un an, nous accueillons au Bourget la conférence climat qui doit permettre de sauver notre climat en engageant nos économies sur la voie des énergies renouvelables. Mais ces jours ci, c'est l'industrie du nucléaire qui s'offre son salon mondial au Bourget. Le contraste est cruel et résume l'écart entre le discours du gouvernement et ses actes: pour le gouvernement, l'écologie et les générations futures ne font pas le poids face aux lobbys.
L'exemple de l'Alsace est édifiant.
Ainsi la ministre de l'écologie Ségolène Royal annonce tranquillement la remise en question de la fermeture de Fessenheim, plus vieille centrale de France. Cette annonce est inadmissible. C'était une promesse de campagne du candidat Hollande. C'est sur, nous n'en sommes plus à une promesse non tenue près mais pour les écologistes les mots ont un sens et cet engagement est devenu un marqueur symbolique dans ce contexte de discussion de la loi sur la transition énergétique. Mais la centrale de Fessenheim est tout sauf symbolique.
C'est la plus vieille centrale de France. Elle est située sur une zone sismique, inondable de surcroît. Les incidents se multiplient si bien que les deux réacteurs doivent régulièrement être arrêtés. Si un accident survenait la plus grande nappe phréatique d'Europe serait menacée, raison pour laquelle les élus du Bade-Wurtemberg et de Suisse demandent sa fermeture.
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Le bon sens commande de cesser cet acharnement thérapeutique sur la doyenne du parc nucléaire français. Mais alors que toutes les parties prenantes (salariés de la centrale, CGT...) avaient bon gré mal gré accepté le principe de la fermeture de la centrale alsacienne et se préparaient à la reconversion du site pour mettre en œuvre des savoir-faire et des technologies innovantes générateurs d'emplois, les déclarations de la ministre ont tout mis par terre et redonné espoir au lobby du nucléaire.
Mais Fessenheim n'est malheureusement pas le seul exemple des reculs du gouvernement en matière d'environnement. Prenez Stocamine, un projet d'enfouissement de déchets ultimes, lancé malgré les avertissements des écologistes. Depuis son arrêt il y a 10 ans, les élus de tous bords, les riverains, les associations réclament le déstockage complet des 44.000 tonnes de déchets contenant cadmium, mercure, antimoine, amiante et autres produits chimiques toxiques. Las, notre ministre de "l'écologie" de choc ne compte déstocker que les déchets mercuriels, laissant ainsi une véritable bombe à retardement dans les sous-sols alsaciens.
Sans compter le recul sur la taxe poids lourds, la mal nommée écotaxe. Entre la perte de recettes et les cadeaux faits aux transporteurs, on estime le coût pour le contribuable à près de 3 milliards d'euros. Pour l'Alsace en particulier, c'est une catastrophe: l'Allemagne ayant instauré une taxe poids lourds, l'Alsace est congestionnée par les cohortes de camions qui préfèrent emprunter les routes françaises. Là encore, les élus de tous bords se battent depuis dix ans pour que cette taxe soit mise en place: le gouvernement freine alors que les citoyens sont prêts depuis longtemps.
L'Alsace n'est qu'un exemple, toutes les régions sont touchées par l'aberration des politiques de ce gouvernement. Que penser de la sincérité de l'objectif de 50% d'énergie nucléaire en 2025 alors qu'il n'y a pas d'objectif chiffré de baisse de la consommation d'énergie, et donc aucune garantie de la baisse de l'énergie nucléaire? Quant au fait que la loi acterait qu'après 40 ans d'existence une centrale nucléaire devrait faire des démarches spécifiques pour continuer son exploitation, de qui se moque-t-on? Comment qualifier le tour de force le fait de présenter comme une avancée ce feu vert aux 40 ans et plus quand les centrales nucléaires étaient prévues pour 30 ans? Que dire de la « conférence » environnementale sensée succéder au Grenelle de l'environnement mais qui se réduit comme peau de chagrin?
Sous Sarkozy, au moins jusqu'au fameux "l'environnement ça commence à bien faire", il y avait l'ambition d'un vrai dialogue. On en est loin. Et comment croire à l'effectivité d'une loi sur la transition énergétique alors que le budget de l'écologie continue de baisser!
Dans un peu plus d'un an, nous accueillons au Bourget la conférence climat qui doit permettre de sauver notre climat en engageant nos économies sur la voie des énergies renouvelables. Mais ces jours ci, c'est l'industrie du nucléaire qui s'offre son salon mondial au Bourget. Le contraste est cruel et résume l'écart entre le discours du gouvernement et ses actes: pour le gouvernement, l'écologie et les générations futures ne font pas le poids face aux lobbys.
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