INTERNATIONAL - Ira, ira pas? Alors que les Etats-Unis ont intensifié leurs frappes en Syrie contre l'Etat islamique (appelé aussi Daech), visant notamment des raffineries de pétroles, la question des frappes françaises en Syrie se pose. La France participe aux frappes en Irak, pourquoi pas en Syrie?
L'expression est du ministre de la Défense lui-même. Invité de RTL ce jeudi 25 septembre, Jean-Yves Le Drian a exclu de telles frappes. "Nous avons une cible privilégiée qu'est l'Irak", a-t-il indiqué avant d'ajouter que la question de bombardements en Syrie était "posée". "C'est une opportunité qui ne se présente pas aujourd'hui", a-t-il toutefois précisé. Pourquoi une telle réticence à intervenir en Syrie? Revue de détail des arguments avancés.
Devant les Nations Unies, François Hollande a lui aussi balayé mercredi l'éventualité de frappes françaises en Syrie. "On ne peut pas tout faire, et il convient de bien faire", a-t-il déclaré en faisant remarquer que la France répondait aux demandes de l'Etat irakien. "[Les Irakiens] nous ont demandé l'appui aérien, on les aide en organisant des frappes sur des lieux stratégiques et en formant leurs soldats", a renchéri Le Drian ce jeudi. "Il faudra poursuivre ces frappes, il faut empêcher la destruction de l'Irak", a-t-il poursuivi.
Le fait qu'un Etat demande de l'aide militaire n'est pas anodin. En effet, cela permet aux pays sollicités d'agir dans les règles du droit international. Cela veut-il dire que si la Syrie demandait à son tour de bombarder le groupe jihadiste, la France accepterait? Un communiqué de l'Elysée envoyé à l'issue du Conseil de défense indique en tout cas que "la France est prête à apporter son soutien à tous les Etats qui en feraient la demande afin de permettre la mise en œuvre rapide des mesures nécessaires".
Faut-il le rappeler, la France est toujours ouvertement hostile à Bachar al-Assad et à son régime. Interpellé par France Info sur le fait que la France ne va pas Syrie parce qu'elle est contre al-Assad, Jean-Yves Le Drian n'a pas démenti cette position. "Tout le monde est contre Bachar. Il n'y a pas que la France. On ne peut pas choisir entre une dictature sanguinaire et un terrorisme sanguinaire", a-t-il lâché.
L'autre argument (assez facile) avancé par la France pour une non-intervention en Syrie, c'est le partage des tâches. En effet, François Hollande comme Jean-Yves Le Drian ont indiqué que la France et les Etats-Unis s'étaient répartis les rôles.
"Nous avons ce devoir d'être d'abord en Irak dans le cadre du partage des tâches qui ont été décidées avec nos alliés", a lâché sans plus de détails le président français à la tribune des Nations unies. "Si certains interviennent en Irak et d'autres en Syrie, c'est une coalition qui fait bien son travail", s'est quant à lui justifié Jean-Yves Le Drian.
Enfin, si la France ne bombarde pas les jihadistes en Syrie , c'est parce qu'elle les combat déjà sur place mais autrement, avance-t-on au sommet de l'Etat. "En Irak, nous participons à l'opération de soutien aérien (pour lutter contre les djihadistes), en Syrie nous aidons l'opposition. C'est notre position et elle ne change pas", expliquait le 22 septembre le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. "Il est possible d'agir en Syrie mais, d'une part, la France ne peut pas tout faire et, d'autre part, nous considérons que soutenir l'opposition modérée est une nécessité" pour lutter à la fois contre Daesh et le régime du président syrien Bachar el-Assad, a-t-il dit.
Un message réaffirmé ce jeudi par l'Elysée à l'issue du Conseil de défense. "La France poursuivra également et intensifiera son soutien aux forces de l’opposition syrienne qui combattent aujourd’hui les groupes jihadistes", indique le communiqué de la présidence. Lutter contre les jihadistes en passant par les forces de l'opposition syrienne permet ainsi à la France de poursuivre son but sans collaborer avec le régime de Bachar al-Assad.
L'expression est du ministre de la Défense lui-même. Invité de RTL ce jeudi 25 septembre, Jean-Yves Le Drian a exclu de telles frappes. "Nous avons une cible privilégiée qu'est l'Irak", a-t-il indiqué avant d'ajouter que la question de bombardements en Syrie était "posée". "C'est une opportunité qui ne se présente pas aujourd'hui", a-t-il toutefois précisé. Pourquoi une telle réticence à intervenir en Syrie? Revue de détail des arguments avancés.
Argument n°1: La Syrie ne l'a pas demandé
Devant les Nations Unies, François Hollande a lui aussi balayé mercredi l'éventualité de frappes françaises en Syrie. "On ne peut pas tout faire, et il convient de bien faire", a-t-il déclaré en faisant remarquer que la France répondait aux demandes de l'Etat irakien. "[Les Irakiens] nous ont demandé l'appui aérien, on les aide en organisant des frappes sur des lieux stratégiques et en formant leurs soldats", a renchéri Le Drian ce jeudi. "Il faudra poursuivre ces frappes, il faut empêcher la destruction de l'Irak", a-t-il poursuivi.
Le fait qu'un Etat demande de l'aide militaire n'est pas anodin. En effet, cela permet aux pays sollicités d'agir dans les règles du droit international. Cela veut-il dire que si la Syrie demandait à son tour de bombarder le groupe jihadiste, la France accepterait? Un communiqué de l'Elysée envoyé à l'issue du Conseil de défense indique en tout cas que "la France est prête à apporter son soutien à tous les Etats qui en feraient la demande afin de permettre la mise en œuvre rapide des mesures nécessaires".
Argument n°2: Difficile de choisir entre Charybde et Scylla
Faut-il le rappeler, la France est toujours ouvertement hostile à Bachar al-Assad et à son régime. Interpellé par France Info sur le fait que la France ne va pas Syrie parce qu'elle est contre al-Assad, Jean-Yves Le Drian n'a pas démenti cette position. "Tout le monde est contre Bachar. Il n'y a pas que la France. On ne peut pas choisir entre une dictature sanguinaire et un terrorisme sanguinaire", a-t-il lâché.
Argument n°3: C'est le travail des Etats-Unis
L'autre argument (assez facile) avancé par la France pour une non-intervention en Syrie, c'est le partage des tâches. En effet, François Hollande comme Jean-Yves Le Drian ont indiqué que la France et les Etats-Unis s'étaient répartis les rôles.
"Nous avons ce devoir d'être d'abord en Irak dans le cadre du partage des tâches qui ont été décidées avec nos alliés", a lâché sans plus de détails le président français à la tribune des Nations unies. "Si certains interviennent en Irak et d'autres en Syrie, c'est une coalition qui fait bien son travail", s'est quant à lui justifié Jean-Yves Le Drian.
Argument n°4 : La France lutte déjà en Syrie
Enfin, si la France ne bombarde pas les jihadistes en Syrie , c'est parce qu'elle les combat déjà sur place mais autrement, avance-t-on au sommet de l'Etat. "En Irak, nous participons à l'opération de soutien aérien (pour lutter contre les djihadistes), en Syrie nous aidons l'opposition. C'est notre position et elle ne change pas", expliquait le 22 septembre le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. "Il est possible d'agir en Syrie mais, d'une part, la France ne peut pas tout faire et, d'autre part, nous considérons que soutenir l'opposition modérée est une nécessité" pour lutter à la fois contre Daesh et le régime du président syrien Bachar el-Assad, a-t-il dit.
Un message réaffirmé ce jeudi par l'Elysée à l'issue du Conseil de défense. "La France poursuivra également et intensifiera son soutien aux forces de l’opposition syrienne qui combattent aujourd’hui les groupes jihadistes", indique le communiqué de la présidence. Lutter contre les jihadistes en passant par les forces de l'opposition syrienne permet ainsi à la France de poursuivre son but sans collaborer avec le régime de Bachar al-Assad.
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