POLITIQUE - Arnaud Montebourg avait déjà une certaine liberté de parole lorsqu'il était au gouvernement. Une liberté qui a fini par trouver ses limites lorsqu'il a ouvertement critiqué la politique de François Hollande et Manuel Valls, conduisant à la démission du gouvernement le 25 août puis à son éviction.
Depuis, l'ancien ministre du Redressement productif ne s'est pas arrêté. Peu amène avec le chef de l'Etat dans sa biographie "Montebourg, moi président", il a encore tancé le gouvernement dans une interview aux Inrockuptibles début septembre, déclarant que "les Français ont voté pour la gauche et qu'ils se retrouvent avec le programme de la droite allemande". Des propos réitérés dans un entretien accordé à Die Zeit.
Tonalité sombre voire alarmiste
Dans cette longue interview parue jeudi 18 septembre dans l'hebdomadaire social-libéral allemand, Arnaud Montebourg se fait sombre, voire alarmiste, pour évoquer l'avenir de la France et de l'Union européenne. "La gauche française n'est pas arrivée au pouvoir pour faire la même politique que la droite allemande", déclare-t-il d'emblée..
Mais le gouvernement français n'est pas sa seule cible: il éreinte surtout l'Allemagne, estimant que les "différences de point de vue" entre les deux pays augmentent "dangereusement" et imputant la faute à la politique de rigueur menée outre-Rhin. "Vous avez moins besoin de croissance que nous, explique-t-il. L'Allemagne ne s'appauvrit pas avec une croissance nulle mais la France si, parce que nous avons plus de bouches à nourrir et que les jeunes attendent du travail".
Mettant en cause la politique de réduction des déficits chère à Angela Merkel et actuellement dominante en Europe, Arnaud Montebourg se montre menaçant, rappelant que cette politique a un "coût", "la montée du Front national" qu'il qualifie de "xénophobe et ultranationaliste" mais aussi favorable à la "destruction de l'Union européenne". Autrement dit, si l'Allemagne n'infléchit pas sa politique de rigueur, elle prépare la victoire du FN lors des prochaines élections, la "destruction de la zone euro" et la "rupture des traités européens".
Vers un remake du "scénario allemand des années 1930"?
"Pour l'Europe, ce serait une catastrophe. C'est pourquoi je veux prévenir nos amis allemands. Ils doivent reconnaître le risque", insiste Arnaud Montebourg, qui évoque l'hypothèse d'un deuxième tour opposant Nicolas Sarkozy à Marine Le Pen en 2017. Dans la même veine que Manuel Valls, qui affirmait en juin que la gauche pouvait "mourir" et que la présidente du FN risquait d'arriver au pouvoir, l'ancien ministre de l'Economie fait part de son pessimisme.
Selon lui, "une grande majorité des électeurs de gauche" risque de s'abstenir, ce qui donnerait de "réelles chances de victoires" au FN. Arnaud Montebourg compare cette hypothèse au "scénario allemand des années 1930", qui vit l'accession au pouvoir d'Adolf Hitler, et appelle l'Allemagne à "aider" la "République française en danger."
Attendu à Berlin lundi 22 et mardi 23 septembre pour sa première visite officielle en Allemagne, Manuel Valls aura fort à faire pour rassurer Angela Merkel et la convaincre d'assouplir sa politique en faveur de la relance. Et il devra sans doute employer une autre rhétorique que celle de son ancien ministre pour y parvenir...
Depuis, l'ancien ministre du Redressement productif ne s'est pas arrêté. Peu amène avec le chef de l'Etat dans sa biographie "Montebourg, moi président", il a encore tancé le gouvernement dans une interview aux Inrockuptibles début septembre, déclarant que "les Français ont voté pour la gauche et qu'ils se retrouvent avec le programme de la droite allemande". Des propos réitérés dans un entretien accordé à Die Zeit.
Tonalité sombre voire alarmiste
Dans cette longue interview parue jeudi 18 septembre dans l'hebdomadaire social-libéral allemand, Arnaud Montebourg se fait sombre, voire alarmiste, pour évoquer l'avenir de la France et de l'Union européenne. "La gauche française n'est pas arrivée au pouvoir pour faire la même politique que la droite allemande", déclare-t-il d'emblée..
Mais le gouvernement français n'est pas sa seule cible: il éreinte surtout l'Allemagne, estimant que les "différences de point de vue" entre les deux pays augmentent "dangereusement" et imputant la faute à la politique de rigueur menée outre-Rhin. "Vous avez moins besoin de croissance que nous, explique-t-il. L'Allemagne ne s'appauvrit pas avec une croissance nulle mais la France si, parce que nous avons plus de bouches à nourrir et que les jeunes attendent du travail".
Mettant en cause la politique de réduction des déficits chère à Angela Merkel et actuellement dominante en Europe, Arnaud Montebourg se montre menaçant, rappelant que cette politique a un "coût", "la montée du Front national" qu'il qualifie de "xénophobe et ultranationaliste" mais aussi favorable à la "destruction de l'Union européenne". Autrement dit, si l'Allemagne n'infléchit pas sa politique de rigueur, elle prépare la victoire du FN lors des prochaines élections, la "destruction de la zone euro" et la "rupture des traités européens".
Vers un remake du "scénario allemand des années 1930"?
"Pour l'Europe, ce serait une catastrophe. C'est pourquoi je veux prévenir nos amis allemands. Ils doivent reconnaître le risque", insiste Arnaud Montebourg, qui évoque l'hypothèse d'un deuxième tour opposant Nicolas Sarkozy à Marine Le Pen en 2017. Dans la même veine que Manuel Valls, qui affirmait en juin que la gauche pouvait "mourir" et que la présidente du FN risquait d'arriver au pouvoir, l'ancien ministre de l'Economie fait part de son pessimisme.
Selon lui, "une grande majorité des électeurs de gauche" risque de s'abstenir, ce qui donnerait de "réelles chances de victoires" au FN. Arnaud Montebourg compare cette hypothèse au "scénario allemand des années 1930", qui vit l'accession au pouvoir d'Adolf Hitler, et appelle l'Allemagne à "aider" la "République française en danger."
Attendu à Berlin lundi 22 et mardi 23 septembre pour sa première visite officielle en Allemagne, Manuel Valls aura fort à faire pour rassurer Angela Merkel et la convaincre d'assouplir sa politique en faveur de la relance. Et il devra sans doute employer une autre rhétorique que celle de son ancien ministre pour y parvenir...
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