FRONT NATIONAL - Lancé en grande pompe avant les législatives puis en décembre 2012, le Rassemblement Bleu Marine (RBM) devait être le porte-drapeau de la dédiabolisation d'un FN newlook. Son rôle: participer à la normalisation du parti dirigé par Marine Le Pen en offrant une place aux personnalités politiques venues de la droite et de la gauche souverainistes (ex-Villiers, ex-chevénementistes) qui souhaiteraient rallier le FN sans y adhérer.
Des figures d'ouverture ont déjà été élues sous cette étiquette, dont les deux députés du FN, l'avocat Gilbert Collard et la benjamine du clan Marion Maréchal-Le Pen. Autre symbole de ce mouvement, Paul-Marie Coûteaux, ex-conseiller ministériel socialiste passé chez Pasqua puis Philippe de Villiers, devenu enfin recruteur de têtes de liste repenties pour le compte du FN.
Ce logo devrait monter en puissance lors des prochaines élections municipales, les listes FN étant rebaptisées pour la plupart "Paris Bleu Marine", "Rennes Bleu Marine"...
Mais alors que Marine Le Pen et ses lieutenants ne cessent de vanter l'attractivité du RBM, annonçant tous les jours des "records" d'adhésions, Paul-Marie Coûteaux vient d'être surpris en plein "bluff politique" par les reporters de l'émission Le Supplément diffusé sur Canal+.
Dans une séquence tournée à Brest, on y surprend le chasseur de têtes en flagrant délit de mensonge, assurant avoir débauché un "couple de gaullistes" avant que celui-ci n'avoue hors caméra la supercherie. De quoi semer le doute sur le succès réel de l'ouverture façon FN. Regardez à partir de 4m09s:
Présent en plateau, le vice-président du FN, Florian Philippot a eu de la peine à cacher son embarras, d'autant qu'il est lui-même entré au Front national via Paul-Marie Coûteaux.
Désistements et retour de bâton
Le problème est que l'affaire de Brest, aussi anecdotique soit-elle, n'est pas un cas isolé. Quelques repentis venus au Front national ont récemment fait bruyamment demi tour après y avoir observé des comportements qu'ils ne pouvaient tolérer. Le cas du jeune UMP de Gamaches, exclu par Jean-François Copé pour avoir fait alliance avec le FN dans la Somme, a finalement décidé de faire machine arrière, "choqué" après avoir vu des "tatouages de croix nazies" et entendu "des propos xénophobes, homophobes".
Même scénario pour cette candidate d'origine algérienne venue de l'UMP, qui a claqué la porte du FN en s'indignant "des blagues vaseuses sur les arabes et les homos". Idem pour une candidate marseillaise venue du Front de gauche, Anna Rosso-Roig.
Au Front national, on fait le dos rond en relativisant le nombre de ces couacs. Le parti a néanmoins porté plainte en justice pour faire taire ces détracteurs de l'intérieur et accuse désormais l'UMP d'orchestrer ces "coups montés".
La menace de l'entrisme radical
Le Front national se targue par ailleurs d'avoir su attirer des personnalités "irréprochables", dont Philippe Martel, ancien proche de Juppé ou encore le fondateur de l'enseigne Marionnaud, candidat à Clamart (Hauts-de-Seine).
Autre souci, la marque Rassemblement Bleu Marine n'attire pas que des personnalités rassurantes. A Nice, le RBM a évité de justesse un nouveau procès en racisme, en interdisant in extremis l'adhésion de Philippe Vardon, chef de file de Nissa Rebela, groupuscule identitaire local très influent et très virulent sur les questions raciales.
A l'époque, Gilbert Collard, secrétaire général du RBM, s'était expliqué comme il avait pu sur les raisons de ce faux pas. "C'est en raison d'un afflux massif de nouveaux adhérents au RBM que cette inscription est passée au travers du contrôle a priori", justifiait-il alors.
Mais, photo de la carte d'adhérent à l'appui, le RBM ne comptait alors que 967 adhérents. Un bien maigre bilan pour la politique d'ouverture de Marine Le Pen.
Des figures d'ouverture ont déjà été élues sous cette étiquette, dont les deux députés du FN, l'avocat Gilbert Collard et la benjamine du clan Marion Maréchal-Le Pen. Autre symbole de ce mouvement, Paul-Marie Coûteaux, ex-conseiller ministériel socialiste passé chez Pasqua puis Philippe de Villiers, devenu enfin recruteur de têtes de liste repenties pour le compte du FN.
ANALYSE - La base de l'UMP tentée par des accords avec le FN
Ce logo devrait monter en puissance lors des prochaines élections municipales, les listes FN étant rebaptisées pour la plupart "Paris Bleu Marine", "Rennes Bleu Marine"...
Mais alors que Marine Le Pen et ses lieutenants ne cessent de vanter l'attractivité du RBM, annonçant tous les jours des "records" d'adhésions, Paul-Marie Coûteaux vient d'être surpris en plein "bluff politique" par les reporters de l'émission Le Supplément diffusé sur Canal+.
Dans une séquence tournée à Brest, on y surprend le chasseur de têtes en flagrant délit de mensonge, assurant avoir débauché un "couple de gaullistes" avant que celui-ci n'avoue hors caméra la supercherie. De quoi semer le doute sur le succès réel de l'ouverture façon FN. Regardez à partir de 4m09s:
Présent en plateau, le vice-président du FN, Florian Philippot a eu de la peine à cacher son embarras, d'autant qu'il est lui-même entré au Front national via Paul-Marie Coûteaux.
Désistements et retour de bâton
Le problème est que l'affaire de Brest, aussi anecdotique soit-elle, n'est pas un cas isolé. Quelques repentis venus au Front national ont récemment fait bruyamment demi tour après y avoir observé des comportements qu'ils ne pouvaient tolérer. Le cas du jeune UMP de Gamaches, exclu par Jean-François Copé pour avoir fait alliance avec le FN dans la Somme, a finalement décidé de faire machine arrière, "choqué" après avoir vu des "tatouages de croix nazies" et entendu "des propos xénophobes, homophobes".
Même scénario pour cette candidate d'origine algérienne venue de l'UMP, qui a claqué la porte du FN en s'indignant "des blagues vaseuses sur les arabes et les homos". Idem pour une candidate marseillaise venue du Front de gauche, Anna Rosso-Roig.
Au Front national, on fait le dos rond en relativisant le nombre de ces couacs. Le parti a néanmoins porté plainte en justice pour faire taire ces détracteurs de l'intérieur et accuse désormais l'UMP d'orchestrer ces "coups montés".
La menace de l'entrisme radical
Le Front national se targue par ailleurs d'avoir su attirer des personnalités "irréprochables", dont Philippe Martel, ancien proche de Juppé ou encore le fondateur de l'enseigne Marionnaud, candidat à Clamart (Hauts-de-Seine).
Autre souci, la marque Rassemblement Bleu Marine n'attire pas que des personnalités rassurantes. A Nice, le RBM a évité de justesse un nouveau procès en racisme, en interdisant in extremis l'adhésion de Philippe Vardon, chef de file de Nissa Rebela, groupuscule identitaire local très influent et très virulent sur les questions raciales.
A l'époque, Gilbert Collard, secrétaire général du RBM, s'était expliqué comme il avait pu sur les raisons de ce faux pas. "C'est en raison d'un afflux massif de nouveaux adhérents au RBM que cette inscription est passée au travers du contrôle a priori", justifiait-il alors.
Mais, photo de la carte d'adhérent à l'appui, le RBM ne comptait alors que 967 adhérents. Un bien maigre bilan pour la politique d'ouverture de Marine Le Pen.