En proposant de « renforcer les contrôles » concernant les chômeurs, François Rebsamen s'est attiré les foudres des syndicats et d'une partie de la gauche. Le ministre du travail s'appuie, pour justifier cette décision, sur le chiffre de 350.000 emplois qui ne seraient pas pourvus. Outre le fait que ce chiffre n'a pas été vérifié, l'initiative du ministre appelle quelques remarques.
Tout d'abord, si certains secteurs se retrouvent en déficit de salariés, c'est tout simplement que la formation professionnelle est en priorité réservée à ceux qui ont déjà un emploi et non aux chômeurs qui en ont le plus besoin. Voilà également des années que les filières professionnelles sont le parent pauvre de l'éducation nationale et qu'elles sont laissées à l'abandon. En privilégiant l'enseignement universitaire au détriment de ces dernières, c'est une génération de chômeurs en puissance que nous ont légué les gouvernements successifs.
Ensuite, François Rebsamen semble ignorer que la précarisation du travail ne cesse de s'accroître. Le recours systématique à l'intérim et au CDD touche 14% des salariés. Comment reprocher à ces derniers de ne pas rechercher en priorité un emploi pérenne sachant que l'obtention d'un crédit ou la location d'un appartement sont le plus souvent conditionnés à un emploi stable? Doit-on vivre dans un monde où les salariés ne seraient plus réduits qu'à être une simple variable d'ajustement?
Ce sur quoi le ministre semble également faire l'impasse, c'est que la précarité de l'emploi touche les jeunes, 55,1% des actifs âgés de 15 à 29 ans ont un CDD, tout autant que les seniors. Le nombre de demandeurs d'emploi de plus de 50 ans a augmenté de 11,5% en un an. C'est à croire que le salarié idéal serait un trentenaire ayant au moins 20 ans d'expérience !
Si il est vrai que certains exploitent le système à outrance, cela ne concerne qu'une infime minorité des demandeurs d'emploi. Le fait est que l'immense majorité de ces derniers sont loin de se complaire entre les petits boulots et les aides sociales et ne demandent qu'à trouver un travail stable, denrée devenue bien rare de nos jours. Si le ministre veut s'en réellement lutter contre les aux abus, il devrait plutôt commencer par s'en prendre aux multinationales qui privilégient ce que l'on nomme pudiquement «l'optimisation fiscale».
Le récent rapport du Sénateur Eric Bocquet met en avant une perte minimale de 30 à 36 milliards d'euros pour l'état et évoque même un préjudice pouvant atteindre 50 milliards. On est bien loin de ce que peuvent coûter les indemnisations abusives aux Assedic.
Si le ministre pense que faire la chasse aux demandeurs d'emploi constitue un moyen efficace de faire baisser la courbe du chômage, libre à lui. Libre également aux citoyens que nous sommes de croire qu'il est plus facile de casser le thermomètre que de guérir le malade.
Tout d'abord, si certains secteurs se retrouvent en déficit de salariés, c'est tout simplement que la formation professionnelle est en priorité réservée à ceux qui ont déjà un emploi et non aux chômeurs qui en ont le plus besoin. Voilà également des années que les filières professionnelles sont le parent pauvre de l'éducation nationale et qu'elles sont laissées à l'abandon. En privilégiant l'enseignement universitaire au détriment de ces dernières, c'est une génération de chômeurs en puissance que nous ont légué les gouvernements successifs.
Lire aussi:
• Chômage: Pôle Emploi doit renforcer les contrôles, demande le gouvernement
• Contrôles à Pôle emploi : S'attaquer aux chômeurs pour faire baisser le chômagne, une vieille recette politique
• Chômage : quand François Hollande était mal à l'aise avec la chasse aux demandeurs d'emploi
Ensuite, François Rebsamen semble ignorer que la précarisation du travail ne cesse de s'accroître. Le recours systématique à l'intérim et au CDD touche 14% des salariés. Comment reprocher à ces derniers de ne pas rechercher en priorité un emploi pérenne sachant que l'obtention d'un crédit ou la location d'un appartement sont le plus souvent conditionnés à un emploi stable? Doit-on vivre dans un monde où les salariés ne seraient plus réduits qu'à être une simple variable d'ajustement?
Ce sur quoi le ministre semble également faire l'impasse, c'est que la précarité de l'emploi touche les jeunes, 55,1% des actifs âgés de 15 à 29 ans ont un CDD, tout autant que les seniors. Le nombre de demandeurs d'emploi de plus de 50 ans a augmenté de 11,5% en un an. C'est à croire que le salarié idéal serait un trentenaire ayant au moins 20 ans d'expérience !
Si il est vrai que certains exploitent le système à outrance, cela ne concerne qu'une infime minorité des demandeurs d'emploi. Le fait est que l'immense majorité de ces derniers sont loin de se complaire entre les petits boulots et les aides sociales et ne demandent qu'à trouver un travail stable, denrée devenue bien rare de nos jours. Si le ministre veut s'en réellement lutter contre les aux abus, il devrait plutôt commencer par s'en prendre aux multinationales qui privilégient ce que l'on nomme pudiquement «l'optimisation fiscale».
Le récent rapport du Sénateur Eric Bocquet met en avant une perte minimale de 30 à 36 milliards d'euros pour l'état et évoque même un préjudice pouvant atteindre 50 milliards. On est bien loin de ce que peuvent coûter les indemnisations abusives aux Assedic.
Si le ministre pense que faire la chasse aux demandeurs d'emploi constitue un moyen efficace de faire baisser la courbe du chômage, libre à lui. Libre également aux citoyens que nous sommes de croire qu'il est plus facile de casser le thermomètre que de guérir le malade.
Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.
Pour suivre les dernières actualités en direct, cliquez ici.