Il fut un temps où un ministre de la Vème République savait se soumettre ou se démettre. Il se pliait à la discipline collective, ou décidait de s'en aller, ou bien encore était renvoyé dans ses foyers.
Il était une fois un ministre de l'Economie - déjà !- de Jacques Chirac et Alain Juppé, Alain Madelin, qui avait exprimé des réserves sur les "avantages acquis" menacés, disait-il, par la politique du gouvernement dont il faisait partie, et qui fut congédié sèchement par Alain Juppé : "Les déclarations du ministre de l'Economie et des Finances contrarient la volonté réformatrice du gouvernement fondée sur une politique de justice sociale et fiscale et sur une méthode de concertation large et responsable. Dans ce contexte, Alain Madelin m'a présenté sa démission et je l'ai acceptée." Ça avait le mérite d'être clair.
Arnaud Montebourg a enfreint cette règle simple, théorisée autrefois par Jean-Pierre Chevènement qui se l'appliqua lui-même plusieurs fois. Une règle pour le coup Made in France, qui aurait du plaire au ministre, et à tout prendre plus emblématique que le port de sa fameuse marinière : "Un ministre ça ferme sa gueule. S'il veut l'ouvrir, il démissionne". Non seulement, Arnaud Montebourg a exprimé dans Le Monde samedi toutes ses réserves sur la politique qu'il conduit à Bercy, mais il met en scène dimanche, à Frangy, content de son effet, une gifle au Président et au Premier ministre en compagnie du Ministre de l'Education. Benoît Hamon, qui occupe le fauteuil de Jules Ferry, honneur sacré dans notre République, aurait pu, avant la rentrée scolaire, nous donner un aperçu des espoirs qu'il forme et des mesures qu'il prend pour que l'Education Nationale en France retrouve son niveau de jadis, et assure aux petits Français une meilleure insertion dans la société.
Non, c'est rigolard, qu'il a nargué, aux côtés de son ami Montebourg, ceux qui les ont fait princes, sinon rois, avec le "soutien sans participation" comme on disait aussi autrefois, d'Aurélie Filipetti, souhaitant par tweet une bonne journée à ses camarades de Frangy.
Comment ne pas être choqué par ce qui est une posture politicienne de responsables de la conduite du gouvernement de la France? Comment ne pas voir la stratégie présidentielle - obsession du ministre à effets de manche - qui se profile derrière une attitude dont la prochaine étape sera la sortie volontaire du gouvernement, à la date qu'il choisira, si personne aujourd'hui ne lui demande de le faire.
Peu importe ce qu'il pense ou ce qu'il dit de la politique de Bruxelles, des déficits, ou de l'Allemagne. Peut-être a-t-il raison, peut-être a-t-il tort. Mais quelques jours après que le Chef de l'Etat et son Premier ministre ont solennellement déclaré que la politique choisie ne varierait pas, comment peut-il se présenter demain au Conseil des Ministres européens de l'Economie, en défendant une politique avec laquelle il vient de se désolidariser? Comment François Hollande peut-il aller au Conseil Européen du week-end prochain avec un des ses principaux ministres qui lui jette son gant au visage?
Que les opinions soient discordantes dans la majorité, que les frondeurs frondent, soit. Le débat est légitime dans un parti majoritaire en démocratie. Mais la garde rapprochée, le gouvernement de la République, ne se rend pas devant les sondages : elle plie, se bat ou s'en va.
Il était une fois un ministre de l'Economie - déjà !- de Jacques Chirac et Alain Juppé, Alain Madelin, qui avait exprimé des réserves sur les "avantages acquis" menacés, disait-il, par la politique du gouvernement dont il faisait partie, et qui fut congédié sèchement par Alain Juppé : "Les déclarations du ministre de l'Economie et des Finances contrarient la volonté réformatrice du gouvernement fondée sur une politique de justice sociale et fiscale et sur une méthode de concertation large et responsable. Dans ce contexte, Alain Madelin m'a présenté sa démission et je l'ai acceptée." Ça avait le mérite d'être clair.
Arnaud Montebourg a enfreint cette règle simple, théorisée autrefois par Jean-Pierre Chevènement qui se l'appliqua lui-même plusieurs fois. Une règle pour le coup Made in France, qui aurait du plaire au ministre, et à tout prendre plus emblématique que le port de sa fameuse marinière : "Un ministre ça ferme sa gueule. S'il veut l'ouvrir, il démissionne". Non seulement, Arnaud Montebourg a exprimé dans Le Monde samedi toutes ses réserves sur la politique qu'il conduit à Bercy, mais il met en scène dimanche, à Frangy, content de son effet, une gifle au Président et au Premier ministre en compagnie du Ministre de l'Education. Benoît Hamon, qui occupe le fauteuil de Jules Ferry, honneur sacré dans notre République, aurait pu, avant la rentrée scolaire, nous donner un aperçu des espoirs qu'il forme et des mesures qu'il prend pour que l'Education Nationale en France retrouve son niveau de jadis, et assure aux petits Français une meilleure insertion dans la société.
Non, c'est rigolard, qu'il a nargué, aux côtés de son ami Montebourg, ceux qui les ont fait princes, sinon rois, avec le "soutien sans participation" comme on disait aussi autrefois, d'Aurélie Filipetti, souhaitant par tweet une bonne journée à ses camarades de Frangy.
Comment ne pas être choqué par ce qui est une posture politicienne de responsables de la conduite du gouvernement de la France? Comment ne pas voir la stratégie présidentielle - obsession du ministre à effets de manche - qui se profile derrière une attitude dont la prochaine étape sera la sortie volontaire du gouvernement, à la date qu'il choisira, si personne aujourd'hui ne lui demande de le faire.
Peu importe ce qu'il pense ou ce qu'il dit de la politique de Bruxelles, des déficits, ou de l'Allemagne. Peut-être a-t-il raison, peut-être a-t-il tort. Mais quelques jours après que le Chef de l'Etat et son Premier ministre ont solennellement déclaré que la politique choisie ne varierait pas, comment peut-il se présenter demain au Conseil des Ministres européens de l'Economie, en défendant une politique avec laquelle il vient de se désolidariser? Comment François Hollande peut-il aller au Conseil Européen du week-end prochain avec un des ses principaux ministres qui lui jette son gant au visage?
Que les opinions soient discordantes dans la majorité, que les frondeurs frondent, soit. Le débat est légitime dans un parti majoritaire en démocratie. Mais la garde rapprochée, le gouvernement de la République, ne se rend pas devant les sondages : elle plie, se bat ou s'en va.
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