GOUVERNEMENT - L'entourage de Manuel Valls a déclaré dimanche 24 août à l'AFP qu'une "ligne jaune" avait été "franchie" et que le Premier ministre était "décidé à agir" après les critiques du ministre Arnaud Montebourg contre la politique économique du gouvernement.
"On considère qu'une ligne jaune a été franchie dans la mesure où un ministre de l'Economie ne peut pas s'exprimer dans de telles conditions sur la ligne économique du gouvernement et sur un partenaire européen comme l'Allemagne. Donc le Premier ministre est décidé à agir", a affirmé cette source. Cette réaction pourrait intervenir dans les heures qui viennent, selon une journaliste de BFMTV:
Arnaud Montebourg, rejoint par son homologue à l'Education Benoît Hamon, a multiplié les critiques contre la politique économique d'austérité du gouvernement, dimanche à la Fête de la Rose à Frangy-en-Bresse. Des attaques déjà lancées samedi dans une interview du ministre au Monde.
Mais pour les proches de Manuel Valls, ces propos sont tout simplement "inacceptables". Ainsi le député Carlos Da Silva a jugé qu'Arnaud Montebourg avait "dépassé les bornes", avec des "déclarations insensées". Mais en prononçant des mots aussi forts, ces fidèles du premier ministre accentuent la pression sur ce dernier et sur le chef de l'Etat. Ils semblent en effet condamnés à réagir fortement.
L'opposition met la pression sur l'exécutif
Le couple exécutif y est aussi largement invité par l'opposition, trop contente de pouvoir confronter une nouvelle fois le chef de l'Etat a son soi-disant manque d'autorité. Tel est le risque si François Hollande décide de conserver Arnaud Montebourg dans son gouvernement. "C'est une situation dont on connaît exactement les règles: une opposition à l'intérieur du gouvernement de ministres aussi puissants ne peut se trancher que par une décision, du président de la République qui leur dit: -Messieurs si vous n'êtes pas d'accord avec la politique suivie, vous vous en allez- (...) C'est l'autorité même du président de la République et du chef de gouvernement qui sont en jeu", a déclaré François Bayrou lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.
"Si le gouvernement a un peu de dignité, Montebourg qui est ministre d'une politique qu'il combat devrait être viré dans l'heure", abonde le député UMP de l'Oise Eric Woerth. Reprenant l'expression de "la ligne jaune", l'ancien ministre des Transports Dominique Bussereau a lui aussi sous-entendu que les deux têtes de l'exécutif devaient prendre leurs responsabilités.
Le précédent Delphine Batho
L'Elysée et Matignon sont d'autant plus sous pression que ce quinquennat a déjà connu un précédent. C'était au début de l'été 2013. En pleine préparation du budget, Delphine Batho avait osé déclarer sur RTL que le budget de son ministère était "mauvais". Convoquée sur le champ chez le premier ministre Jean-Marc Ayrault, elle avait refusé de se dédire, se faisant limoger sur le champ.
Pour beaucoup, les déclarations d'Arnaud Montebourg et de Benoît Hamon sont aujourd'hui beaucoup plus graves. Et devraient logiquement conduire aux même effets, même si le ministre de l'Education semble moins dans le viseur que son collègue de l'Economie.
Une majorité au bord de l'explosion
Mais pour l'heure, aucune réaction à l'Elysée où l'ont dit le président de la République occupé à préparer les commémorations de demain: il sera dans la matinée sur l'île de Sein avant de participer dans la soirée à un grand spectacle pour le 70e anniversaire de la libération de Paris.
Il faut dire que la réponse qu'apporteront François Hollande et Manuel Valls sera lourde de conséquence. En limogeant les ministres frondeurs, c'est un autre risque qu'ils prendraient: celui de faire exploser leur majorité. Alors qu'une bonne partie des écologistes ont fait part de leurs doutes sur le cap gouvernemental, la sortie d'un (ou deux) poids lourds du gouvernement donnerait à coup sûr du baume au coeur aux dizaines de députés frondeurs.
"Jusqu'à maintenant nous avions le principe de ne pas mêler nos voix à celles de l'UMP ou des communistes pour faire chuter le gouvernement. C'est pourquoi nous nous sommes abstenus lors du vote du pacte de responsabilité car nous ne voulions pas nous arroger le droit à trente de faire tomber la majorité", expliquait il y a quelques jours un député au HuffPost. Mais à l'automne, "la donne pourrait être différente, ajoutait-il aussitôt, surtout si les signaux envoyés d'ici là sont mauvais".
Le voilà le dilemme pour François Hollande. Faire comme si de rien n'était et abîmer encore un plus son costume présidentiel ou envoyer le signal à une partie des siens que rien, absolument rien, ne bougera, libérant ainsi des forces qui pourraient s'avérer destructrices pour tous. En attendant, l'agenda hebdomadaire d'Arnaud Montebourg reste le même: mardi, il a une réunion sur le financement de l'Economie, présidée par... François Hollande.
"On considère qu'une ligne jaune a été franchie dans la mesure où un ministre de l'Economie ne peut pas s'exprimer dans de telles conditions sur la ligne économique du gouvernement et sur un partenaire européen comme l'Allemagne. Donc le Premier ministre est décidé à agir", a affirmé cette source. Cette réaction pourrait intervenir dans les heures qui viennent, selon une journaliste de BFMTV:
"Le Premier ministre est décidé à agir dans les heures qui viennent" explique #Matignon #Montebourg #Hamon #frondeurs #frangy
— Pauline de St Remy (@PauSR) 24 Août 2014
Arnaud Montebourg, rejoint par son homologue à l'Education Benoît Hamon, a multiplié les critiques contre la politique économique d'austérité du gouvernement, dimanche à la Fête de la Rose à Frangy-en-Bresse. Des attaques déjà lancées samedi dans une interview du ministre au Monde.
Mais pour les proches de Manuel Valls, ces propos sont tout simplement "inacceptables". Ainsi le député Carlos Da Silva a jugé qu'Arnaud Montebourg avait "dépassé les bornes", avec des "déclarations insensées". Mais en prononçant des mots aussi forts, ces fidèles du premier ministre accentuent la pression sur ce dernier et sur le chef de l'Etat. Ils semblent en effet condamnés à réagir fortement.
L'opposition met la pression sur l'exécutif
Le couple exécutif y est aussi largement invité par l'opposition, trop contente de pouvoir confronter une nouvelle fois le chef de l'Etat a son soi-disant manque d'autorité. Tel est le risque si François Hollande décide de conserver Arnaud Montebourg dans son gouvernement. "C'est une situation dont on connaît exactement les règles: une opposition à l'intérieur du gouvernement de ministres aussi puissants ne peut se trancher que par une décision, du président de la République qui leur dit: -Messieurs si vous n'êtes pas d'accord avec la politique suivie, vous vous en allez- (...) C'est l'autorité même du président de la République et du chef de gouvernement qui sont en jeu", a déclaré François Bayrou lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.
"Si le gouvernement a un peu de dignité, Montebourg qui est ministre d'une politique qu'il combat devrait être viré dans l'heure", abonde le député UMP de l'Oise Eric Woerth. Reprenant l'expression de "la ligne jaune", l'ancien ministre des Transports Dominique Bussereau a lui aussi sous-entendu que les deux têtes de l'exécutif devaient prendre leurs responsabilités.
#Valls #Montebourg Quand on franchit la ligne jaune l'on peut se faire retirer le permis...
— Dominique Bussereau (@Dbussereau) 24 Août 2014
Le précédent Delphine Batho
L'Elysée et Matignon sont d'autant plus sous pression que ce quinquennat a déjà connu un précédent. C'était au début de l'été 2013. En pleine préparation du budget, Delphine Batho avait osé déclarer sur RTL que le budget de son ministère était "mauvais". Convoquée sur le champ chez le premier ministre Jean-Marc Ayrault, elle avait refusé de se dédire, se faisant limoger sur le champ.
Pour beaucoup, les déclarations d'Arnaud Montebourg et de Benoît Hamon sont aujourd'hui beaucoup plus graves. Et devraient logiquement conduire aux même effets, même si le ministre de l'Education semble moins dans le viseur que son collègue de l'Economie.
Une majorité au bord de l'explosion
Mais pour l'heure, aucune réaction à l'Elysée où l'ont dit le président de la République occupé à préparer les commémorations de demain: il sera dans la matinée sur l'île de Sein avant de participer dans la soirée à un grand spectacle pour le 70e anniversaire de la libération de Paris.
Il faut dire que la réponse qu'apporteront François Hollande et Manuel Valls sera lourde de conséquence. En limogeant les ministres frondeurs, c'est un autre risque qu'ils prendraient: celui de faire exploser leur majorité. Alors qu'une bonne partie des écologistes ont fait part de leurs doutes sur le cap gouvernemental, la sortie d'un (ou deux) poids lourds du gouvernement donnerait à coup sûr du baume au coeur aux dizaines de députés frondeurs.
"Jusqu'à maintenant nous avions le principe de ne pas mêler nos voix à celles de l'UMP ou des communistes pour faire chuter le gouvernement. C'est pourquoi nous nous sommes abstenus lors du vote du pacte de responsabilité car nous ne voulions pas nous arroger le droit à trente de faire tomber la majorité", expliquait il y a quelques jours un député au HuffPost. Mais à l'automne, "la donne pourrait être différente, ajoutait-il aussitôt, surtout si les signaux envoyés d'ici là sont mauvais".
Le voilà le dilemme pour François Hollande. Faire comme si de rien n'était et abîmer encore un plus son costume présidentiel ou envoyer le signal à une partie des siens que rien, absolument rien, ne bougera, libérant ainsi des forces qui pourraient s'avérer destructrices pour tous. En attendant, l'agenda hebdomadaire d'Arnaud Montebourg reste le même: mardi, il a une réunion sur le financement de l'Economie, présidée par... François Hollande.
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