Assurément, le football est un sport universel, qui traverse et transcende les frontières. Surdéterminé, il est à la fois synonyme de délassement, de symbole, d'immense marché et de spectacle. Preuve de cette résonance planétaire, l'organisation de la Coupe du monde est devenue le dénominateur commun de nombreux fils de dépêches, que ni les supporters ni les politiques ne veulent manquer.
Puisant dans la fabrication symbolique de l'influence et de la réputation, l'invention de Jules Rimet ne pouvait pas longtemps laisser de marbre l'appétit des marques, mais plus encore de certains états qui parallèlement à la quête d'un nouveau statut international, ont saisi l'importance d'envahir nos imaginaires...
Une adhésion au "Produit"
Drainant près de 25 milliards de téléspectateurs cumulés sur quatre semaines, et pas moins d'un milliard rien que pour sa finale, le football, élargit son périmètre d'influence et d'attractivité. Qu'elles soient positives ou non, les diverses occurrences sportives produisent des émotions qui construisent le regard de l'autre, et incarnent le reflet d'un discours protéiforme que des Etats cherchent aujourd'hui à représenter. A l'instar des marques, les états deviennent des opérateurs du "sport-business" et développent des mécanismes multidimensionnels qui combinent théâtralisation territoriale et dynamique de réputation, tout en espérant tirer un profit: Se donner à lire et à voir.
"Asseoir son influence"
De par ses multiples significations, l'emploi du sport dans le cadre diplomatique permet de garantir une politique de sens, impliquant la mobilisation de représentations collectives et de symboles mais aussi le façonnement des opinions publiques, intérieures comme étrangères (Soft power). A l'échelle des Etats du Golfe, ce pouvoir devient l'outil d'une différenciation qui ouvre la voie à "une entreprise de séduction plus large", dans laquelle la dynastie Al Thânî cherche à puiser. Or, si notre époque donne une place particulière à cette forme alternative de pouvoir, force est de constater qu'elle peut se retourner sur les intérêts de l'Etat qu'elle était censée promouvoir.
Irrésistibles, les gains de cet instrument peuvent être aléatoires. Ainsi, les investissements fulgurants du Qatar dans le domaine du sport ont pu à l'échelle de la géographie quotidienne française établir un conflit de représentation, cristallisant passions et mobilisation de l'opinion publique. Ces représentations se trouvant temporairement piégées par une approche désarticulée et polémique, nuisant à l'image de l'émirat du Golfe. Ces ambiguïtés sont également présentes au Brésil, au travers du questionnement sur les inégalités sociales ou la gestion des investissements.
Au final, c'est sur cette maîtrise des multiples mécanismes de l'influence que le Brésil et le Qatar pourront peut être, à l'avenir (les JO au Brésil auront lien dans moins deux ans, et la Coupe du monde au Qatar dans moins de huit ans), prétendre réussir là où d'autres ont échoué. Les enjeux ne sont pas minces. Du rayonnement à l'influence, il n'y a qu'un pas... difficile à réaliser.
Puisant dans la fabrication symbolique de l'influence et de la réputation, l'invention de Jules Rimet ne pouvait pas longtemps laisser de marbre l'appétit des marques, mais plus encore de certains états qui parallèlement à la quête d'un nouveau statut international, ont saisi l'importance d'envahir nos imaginaires...
Une adhésion au "Produit"
Drainant près de 25 milliards de téléspectateurs cumulés sur quatre semaines, et pas moins d'un milliard rien que pour sa finale, le football, élargit son périmètre d'influence et d'attractivité. Qu'elles soient positives ou non, les diverses occurrences sportives produisent des émotions qui construisent le regard de l'autre, et incarnent le reflet d'un discours protéiforme que des Etats cherchent aujourd'hui à représenter. A l'instar des marques, les états deviennent des opérateurs du "sport-business" et développent des mécanismes multidimensionnels qui combinent théâtralisation territoriale et dynamique de réputation, tout en espérant tirer un profit: Se donner à lire et à voir.
"Asseoir son influence"
De par ses multiples significations, l'emploi du sport dans le cadre diplomatique permet de garantir une politique de sens, impliquant la mobilisation de représentations collectives et de symboles mais aussi le façonnement des opinions publiques, intérieures comme étrangères (Soft power). A l'échelle des Etats du Golfe, ce pouvoir devient l'outil d'une différenciation qui ouvre la voie à "une entreprise de séduction plus large", dans laquelle la dynastie Al Thânî cherche à puiser. Or, si notre époque donne une place particulière à cette forme alternative de pouvoir, force est de constater qu'elle peut se retourner sur les intérêts de l'Etat qu'elle était censée promouvoir.
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Irrésistibles, les gains de cet instrument peuvent être aléatoires. Ainsi, les investissements fulgurants du Qatar dans le domaine du sport ont pu à l'échelle de la géographie quotidienne française établir un conflit de représentation, cristallisant passions et mobilisation de l'opinion publique. Ces représentations se trouvant temporairement piégées par une approche désarticulée et polémique, nuisant à l'image de l'émirat du Golfe. Ces ambiguïtés sont également présentes au Brésil, au travers du questionnement sur les inégalités sociales ou la gestion des investissements.
Au final, c'est sur cette maîtrise des multiples mécanismes de l'influence que le Brésil et le Qatar pourront peut être, à l'avenir (les JO au Brésil auront lien dans moins deux ans, et la Coupe du monde au Qatar dans moins de huit ans), prétendre réussir là où d'autres ont échoué. Les enjeux ne sont pas minces. Du rayonnement à l'influence, il n'y a qu'un pas... difficile à réaliser.
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