Les images qui défilent sur nos écrans sont choquantes. Ce sont les images d'une guerre. Ce sont des images terribles, qui justifient l'émotion et l'indignation. Ce sont des images qui soulèvent le cœur mais ne doivent pas embrumer l'esprit. Toute prise de position politique, toute réaction et toute action politique doit prendre racine dans l'analyse et la raison. C'est la seule façon de ne pas succomber au règne de l'émotion qui fait des citoyens des sujets passifs de l'histoire au lieu d'en faire des acteurs.
Ce qui se passe au Proche-Orient est complexe. Et cet Orient compliqué, comme hier, nécessite qu'on garde quelques idées simples en tête. Ces idées simples ce sont le droit d'Israël à vivre en sécurité et le droit du peuple palestinien à se constituer en Etat souverain et démocratique.
Il faut observer ce qui s'est déroulé depuis les Accords d'Oslo. La droite israélienne, prisonnière ou alliée des colons, a tout fait pour tuer ces accords. Quant aux dirigeants palestiniens, ils n'ont pas fait grand-chose pour les faire vivre. La droite israélienne a considéré cyniquement que miser sur la division des Palestiniens en jouant le Hamas contre le Fatah n'était pas une mauvaise opération. Tirant ainsi une torpille dans le frêle esquif de l'Autorité Palestinienne, elle permettait du même coup au Hamas de s'imposer comme la force montante portant les espoirs de la rue palestinienne. Cette erreur de jugement de la droite israélienne a coûté cher en vies humaines et en temps. La Realpolitik s'est retournée contre Israël. Le Hamas, loin d'être une alternative, s'est enferré, au fil des mois, de la chute de ses soutiens internationaux, dans une attitude de plus en plus agressive. Prisonnier de sa propre radicalité, il a multiplié les actions visant à accentuer la tension avec Israël, misant sur la radicalisation du peuple palestinien pour asseoir son pouvoir.
Dans une région en proie au chaos, il devient évident qu'Israël joue sa survie comme nombre d'Etats autour de lui. Depuis 2003, un effet domino s'est propagé. La chute du régime baasiste en Irak n'a pas converti ce pays en démocratie mais en un terrain de jeu géopolitique entre Iran et Etats du Golfe et en camp d'entraînement pour djihadistes. La guerre en Syrie, partie d'une révolte démocratique, a été djihadisée à la barbe des démocrates et des Etats-Unis, pris dans les jeux troubles du Qatar ou de l'Arabie saoudite.
Les Etats-Unis ont actuellement échoué dans leur stratégie régionale. En pensant miser sur certains réseaux régionaux, comme celui des Frères musulmans, ils n'ont pas contribué à la stabilité mais au chaos. La communauté internationale n'a pas, globalement, réussi à imposer des solutions politiques démocratiques après la chute des dictatures comme celle de Saddam Hussein (2003) ou de Mouammar Kadhafi (2011). L'Egypte, elle-même, vit dans un état de quasi guerre civile dans certaines de ses régions, comme le Sinaï. Du Caire à Mossoul, en passant par Gaza City et Alep, c'est un échiquier diplomatique nouveau pour des pays comme le Qatar, la Turquie, ou l'Iran.
La France doit maintenant jouer sa politique propre et indépendante de tel ou tel bloc. Si elle le fait, elle doit associer l'Europe à sa démarche et lui donner une autre dimension que compassionnelle. Dans cette démarche il faut associer les pays arabes. La démilitarisation de Gaza, le retour de l'autorité de Mahmoud Abbas et l'aide internationale doivent contribuer à la stabiliser. Une conférence internationale accompagnée d'un plan de développement économique étroitement contrôlé pour éviter les détournements doivent voir le jour. Ce sont les facteurs d'une solution politique durable de ce conflit.
Ce qui se passe au Proche-Orient est complexe. Et cet Orient compliqué, comme hier, nécessite qu'on garde quelques idées simples en tête. Ces idées simples ce sont le droit d'Israël à vivre en sécurité et le droit du peuple palestinien à se constituer en Etat souverain et démocratique.
Il faut observer ce qui s'est déroulé depuis les Accords d'Oslo. La droite israélienne, prisonnière ou alliée des colons, a tout fait pour tuer ces accords. Quant aux dirigeants palestiniens, ils n'ont pas fait grand-chose pour les faire vivre. La droite israélienne a considéré cyniquement que miser sur la division des Palestiniens en jouant le Hamas contre le Fatah n'était pas une mauvaise opération. Tirant ainsi une torpille dans le frêle esquif de l'Autorité Palestinienne, elle permettait du même coup au Hamas de s'imposer comme la force montante portant les espoirs de la rue palestinienne. Cette erreur de jugement de la droite israélienne a coûté cher en vies humaines et en temps. La Realpolitik s'est retournée contre Israël. Le Hamas, loin d'être une alternative, s'est enferré, au fil des mois, de la chute de ses soutiens internationaux, dans une attitude de plus en plus agressive. Prisonnier de sa propre radicalité, il a multiplié les actions visant à accentuer la tension avec Israël, misant sur la radicalisation du peuple palestinien pour asseoir son pouvoir.
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Dans une région en proie au chaos, il devient évident qu'Israël joue sa survie comme nombre d'Etats autour de lui. Depuis 2003, un effet domino s'est propagé. La chute du régime baasiste en Irak n'a pas converti ce pays en démocratie mais en un terrain de jeu géopolitique entre Iran et Etats du Golfe et en camp d'entraînement pour djihadistes. La guerre en Syrie, partie d'une révolte démocratique, a été djihadisée à la barbe des démocrates et des Etats-Unis, pris dans les jeux troubles du Qatar ou de l'Arabie saoudite.
Les Etats-Unis ont actuellement échoué dans leur stratégie régionale. En pensant miser sur certains réseaux régionaux, comme celui des Frères musulmans, ils n'ont pas contribué à la stabilité mais au chaos. La communauté internationale n'a pas, globalement, réussi à imposer des solutions politiques démocratiques après la chute des dictatures comme celle de Saddam Hussein (2003) ou de Mouammar Kadhafi (2011). L'Egypte, elle-même, vit dans un état de quasi guerre civile dans certaines de ses régions, comme le Sinaï. Du Caire à Mossoul, en passant par Gaza City et Alep, c'est un échiquier diplomatique nouveau pour des pays comme le Qatar, la Turquie, ou l'Iran.
La France doit maintenant jouer sa politique propre et indépendante de tel ou tel bloc. Si elle le fait, elle doit associer l'Europe à sa démarche et lui donner une autre dimension que compassionnelle. Dans cette démarche il faut associer les pays arabes. La démilitarisation de Gaza, le retour de l'autorité de Mahmoud Abbas et l'aide internationale doivent contribuer à la stabiliser. Une conférence internationale accompagnée d'un plan de développement économique étroitement contrôlé pour éviter les détournements doivent voir le jour. Ce sont les facteurs d'une solution politique durable de ce conflit.
Billet également publié sur www.juliendray.fr
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