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Israël-Palestine: deux soldats israéliens tués, des milliers de Palestiniens fuient les bombardements

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GAZA - Des milliers de Palestiniens ont fui dimanche 20 juillet au matin le quartier de Chajaya, à l'est de la ville de Gaza, ont rapporté des journalistes de l'AFP qui ont vu de nombreuses victimes étendues dans les rues après de violents bombardements israéliens. Les ambulances ne pouvaient pas se rendre dans cette zone proche de la frontière avec Israël en raison d'intenses tirs de chars israéliens.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole des services d'urgences, Achra al-Qoudra a indiqué dans un premier temps qu'au moins 20 cadavres avaient déjà été retirés des décombres à Chajaya. La chaîne de télévision locale al-Ketab montrait des images insoutenables de cadavres brûlés et déchiquetés, y compris d'enfants, filmées à Chajaya.

Le Hamas pour un cessez-le-feu humanitaire

Les ambulances ne pouvaient pas se rendre dans cette zone proche de la frontière avec Israël en raison de l'intensité du pilonnage. Parmi les victimes, on a appris qu'un ambulancier et un caméraman palestiniens avaient notamment été tués. Le bilan du pilonnage s'élèverait à au moins quarante personnes tuées, portant à 388 le nombre de morts palestiniens au 13e jour de l'offensive militaire israélienne, selon les secours.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, s'est dit favorable à une trêve humanitaire de trois heures à la demande du Comité International de la Croix-Rouge (CICR). "Le CICR a contacté le mouvement Hamas et proposé de négocier une trêve humanitaire de trois heures (...) Le Hamas l'a acceptée", a déclaré dans un communiqué Sami Abou Zouhri, porte-parole du mouvement. Vers midi, Israël a annoncé une trêve de deux heures à Chajaya. Une trêve qui aurait été négociée par la Croix Rouge.





Deux soldats israéliens tués, le bilan approche les 400 morts Palestiniens

Toujours dimanche matin, l'armée israélienne a annoncé que deux nouveaux soldats avaient été tués dans des combats dans la bande Gaza, portant le total des Israéliens tués à sept. Les soldats Bar Rahav, 21 ans, et Bnaya Rubel, 20 ans, ont été tués respectivement par un missile anti-char et dans un échange de tir à l'arme légère.

L'armée israélienne a déclaré dimanche qu'elle allait intensifier son offensive terrestre sur la bande de Gaza au 13e jour de ses opérations dont le bilan se rapproche des 400 morts Palestiniens, ce qui en fait le conflit le plus sanglant depuis 2009. "Ce soir, la phase terrestre de l'opération Bordure protectrice s'étend avec des forces supplémentaires pour combattre le terrorisme dans la bande de Gaza et établir une réalité qui garantit aux Israéliens de vivre en sécurité", a déclaré l'armée dans un communiqué.

"Derrière les lignes ennemies"

Au total, Tsahal a reconnu la mort de cinq soldats, notamment en repoussant samedi un commando palestinien qui s'était infiltré en Israël via un tunnel. La destruction de ces souterrains est la priorité des militaires, car ils peuvent servir à mener des attaques sur les civils. La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a revendiqué des opérations "derrière les lignes ennemies", en territoire israélien, affirmant avoir tué 11 soldats.

Deux civils israéliens ont également été tués depuis le 8 juillet, dont l'un, un bédouin, par le tir d'une roquette samedi qui a atteint le sud israélien. Selon le porte-parole de l'armée israélienne, 70 "terroristes" ont été tués depuis jeudi et 13 Palestiniens ont été arrêtés. Par ailleurs, près de 60 roquettes ont frappé Israël samedi, soit 1.333 impacts depuis le début de l'offensive israélienne destinée à faire cesser ces tirs depuis Gaza, sous blocus depuis des années. Les troupes israéliennes ont aussi dit avoir mis au jour 13 tunnels et 34 points d'accès.

"Il y a une menace de voir à tout moment (les combattants palestiniens) sortir d'un tunnel près d'une localité israélienne et de commettre un massacre", a souligné à l'AFP le porte-parole militaire Arye Shalicar. Israël a mobilisé 53.200 hommes sur les 65.000 réservistes autorisés par le gouvernement. L'armée avait demandé samedi aux habitants des quartiers d'Al-Boureij et Al-Maghazi (centre), Tourkman (nord), Al-Jadida et Chajaya d'évacuer leurs domiciles, dans cette petite bande de terre de 362 km2 où s'entassent dans la misère 1,8 million d'âmes.

Boucliers humains

La communauté internationale n'a cessé d'appeler Israël à préserver la vie des habitants, alors que selon l'ONU plus des trois-quarts des victimes sont civiles. Mais pour l'Etat hébreu, le Hamas est responsable de ce bilan très lourd, l'accusant de se servir des habitants de l'enclave comme de boucliers humains.

L'ONU à Gaza a pour sa part indiqué accueillir désormais près de 62.000 personnes déplacées, un nombre "supérieur a celui du conflit de 2008-2009" qui avait fait 1.400 morts palestiniens. Lors d'une brève visite en Israël, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a dénoncé un "bilan humain extrêmement lourd" et insisté sur l'"absolue priorité" de parvenir à une trêve.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a souligné ne pas pouvoir garantir le succès de l'opération militaire, la quatrième depuis qu'Israël s'est retiré unilatéralement de Gaza en 2005.

Hamas et OLP tentent de négocier

Le Hamas a remis les conditions d'une trêve avec Israël à l'Egypte, au Qatar, à la Turquie, à la Ligue arabe et au président palestinien Mahmoud Abbas, a indiqué samedi le mouvement islamiste.

"Le Hamas a donné les revendications de la Résistance (palestinienne) à toutes les parties intéressées, y compris le Qatar, la Turquie, la Ligue arabe ainsi que Mahmoud Abbas", a déclaré à l'AFP un porte-parole du Hamas à Gaza, Fawzi Barhoum. Ce dernier Barhoum a précisé que l'Egypte, précédemment médiatrice entre Israël et le Hamas, avait été aussi informée.

C'est la première fois que le président Abbas, chef de l'Autorité palestinienne qui administre les zones autonomes de Cisjordanie, est publiquement cité comme partie prenante du processus par le Hamas, de facto au pouvoir à Gaza. Le président Abbas, en retrait depuis le début de la crise, doit rencontrer dimanche à Doha le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, dans l'espoir d'obtenir un cessez-le-feu, selon un proche de Mahmoud Abbas.

A Ramallah, Yasser Abed Rabbo, le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dirigée par Mahmoud Abbas, a entériné les demandes du Hamas au nom du programme national palestinien pour aboutir à un Etat souverain. "Les demandes de la Résistance sont aussi nos demandes", a dit Yasser Abed Rabbo dans une interview à la télévision palestinienne. "Si Gaza est brisée, tous les Palestiniens seront brisés", a-t-il ajouté.

Un haut responsable palestinien à Gaza a rappelé samedi les conditions nécessaires à un cessez-le-feu:

- "La fin de l'agression contre le peuple palestinien".

- La levée complète du blocus de Gaza, en place depuis 2006.

- L'ouverture du poste-frontalier de Rafah avec l'Egypte.

- La liberté de mouvement pour les habitants de Gaza dans la zone frontalière avec Israël.

- La suppression de la "zone tampon", interdite aux habitants de Gaza, à la frontière.

- L'autorisation de pêcher jusqu'à 12 milles marins des côtes de Gaza.

- La libération des prisonniers arrêtés de nouveau avoir été relâchés dans le cadre de l'accord d'échange avec le soldat israélien Gilad Shalit en 2011.

Invitation de l’Égypte à négocier

L'Egypte a présenté cette semaine une initiative de cessez-le-feu, acceptée par Israël mais rejetée par le Hamas, exigeant une levée du blocus de Gaza, l'ouverture de la frontière avec l'Egypte et la libération de dizaines de détenus.

Le Hamas a affirmé ne pas avoir été mis au courant de cette proposition et l'avoir apprise par les médias, ce qui l'a rendu furieux. Le mouvement islamiste veut impliquer ses alliés turc et qatariote dans toute initiative de trêve. Dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche, le mouvement islamiste a indiqué qu'il avait reçu une invitation de l'Egypte, via des médiateurs, pour qu'une délégation dirigée par son chef Khaled Mechaal aille au Caire discuter de l'initiative égyptienne.

Dans ce texte, le Hamas a fait savoir que sa position sur la proposition égyptienne était "connue", à savoir qu'il l'écartait, mais il s'est déclaré en même temps "disposé à coopérer avec toute initiative de n'importe quelle partie qui répondra aux demandes spécifiques palestiniennes déjà présentées". Un responsable du ministère égyptien des Affaires étrangères s'est refusé à démentir ou confirmer l'invitation envoyée au Hamas. De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, est attendu dimanche dans la région.

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