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Manifestation pro-Palestine interdite à Paris: les organisateurs veulent saisir le Conseil d'Etat

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GAZA - Les autorités ont interdit vendredi 18 juillet des manifestations de soutien aux Palestiniens, prévues ce week-end à Paris et à Sarcelles (Val-d'Oise), suscitant la colère d'organisateurs. Ils ont saisi la justice pour obtenir gain de cause, en vain puisque le tribunal administratif a confirmé l'interdiction.

D'autres manifestations sont prévues ce week-end dans plusieurs grandes villes, alors qu'Israël intensifie son offensive sur Gaza avec un assaut terrestre qui a coûté la vie à plus de 50 Palestiniens depuis jeudi soir.

"Contexte de tension accrue"

Comme elle l'avait laissé entendre depuis plusieurs jours, la préfecture de police de Paris, faisant valoir "le contexte de tension accrue", a interdit la manifestation pro-palestinienne prévue samedi dans la capitale, après les heurts survenus dimanche dernier devant deux synagogues en marge d'une manifestation pro-Gaza.

Elle a aussi invoqué "des risques graves de troubles à l'ordre public", à l'instar de François Hollande qui, depuis le Niger où il est en déplacement, a également mis en garde contre une "importation du conflit en France".

Un autre défilé pro-palestinien, prévu dimanche à Sarcelles (Val-d'Oise), et un rassemblement pro-israélien organisé simultanément au même endroit par la Ligue de défense juive (LDJ), ont été interdits.

"Une décision politique extrêmement grave"

Les organisateurs de la manifestation parisienne ont immédiatement introduit un recours en urgence devant la justice administrative, dans l'espoir de pouvoir la maintenir. Mais le tribunal administratif de Paris l'a rejeté dans la soirée, invoquant un climat de "vive tension exacerbée par la recrudescence du conflit israélo-palestinien".

L'avocat des organisateurs, Me Hosni Maati, a affirmé à l'AFP que ses clients avaient l'intention de saisir le Conseil d'Etat. Lors d'une conférence de presse, ils avaient dénoncé une décision "qui s'oppose à une liberté fondamentale", selon Me Maati, et qui risque selon eux de provoquer des troubles.

"Je suis scandalisé, c'est une décision politique extrêmement grave de la part d'un gouvernement qui devra en payer le prix politique", a réagi Youssef Boussoumah du parti des Indigènes de la République.

Le NPA maintient son appel à manifester

Pour la Ligue des droits de l'Homme (LDH), cette interdiction constitue "une entrave manifeste à une liberté constitutionnelle et un déni de la réalité". Six députés socialistes, ainsi que EELV, ont protesté contre cette interdiction, appelant le gouvernement à revenir sur cette décision. "Le seul camp que la France doit choisir, c'est celui de la paix. Aujourd'hui, nous refusons la décision trop hâtive du ministère de l'Intérieur", ont-ils écrit.

Le NPA (Nouveau parti anticapitaliste), "indigné" par cette décision, avait prévenu vendredi qu'il appellerait tout de même à un rassemblement si l'interdiction étaient maintenue. Le parti d'extrême-gauche a maintenu samedi son appel au rassemblement à Paris. "On maintient l'appel à cette manifestation, car la solidarité avec les Palestiniens doit pouvoir s'exprimer à Paris", a affirmé à l'AFP Sandra Demarcq, membre de la direction, qui juge l'interdiction "illégitime et scandaleuse".

Le préfet de police de Paris, Bernard Boucault a appelé samedi matin à ne pas se rendre au rassemblement, sous peine d'être interpellé. Le parquet a rappelé de son côté que le fait d'organiser un rassemblement interdit est passible d'une peine de six mois de prison. L'article 431-9 du code pénal prévoit également 7.500 euros d'amende pour "le fait d'avoir organisé une manifestation sur la voie publique ayant été interdite dans les conditions fixées par la loi".

Nombreux cortèges en province

D'autres manifestations devaient être organisées samedi à Lille, Nantes, Lyon, Saint-Etienne, Marseille, Montpellier, Toulouse. En revanche, une manifestation prévue à Nice, organisée via des réseaux sociaux sans déclaration préalable, a été interdite par le préfet.

Vendredi soir, une centaine de manifestants se sont rassemblés sur la Grand'Place de Lille, scandant notamment "Occuper est un crime, résister est un droit". A Toulouse, près de 150 personnes, selon un journaliste de l'AFP, ont brandi des banderoles "Arrêt des bombardements" tandis qu'à Nice quelque 350 personnes se sont écriées "Israël assassin", s'allongeant plusieurs fois dans la rue pour symboliser les pertes humaines à Gaza.

Dans la matinée, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, s'était prononcé pour l'interdiction de la manifestation à Paris, jugeant "intolérables" les "actes violents" du week-end dernier. Des incidents avaient éclaté devant deux synagogues, dont l'une située rue de la Roquette près de la Bastille, à la fin d'une manifestation pro-palestinienne ayant rassemblé 7.000 personnes selon la police, 30.000 selon les organisateurs.

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