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SNCF: la grève s'étiole mais est reconduite vendredi, malgré les amendements à la réforme

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TRANSPORTS - Au neuvième jour de grève à la SNCF, les amendements au projet de réforme ferroviaire ont été salués comme une avancée par le patron de la CGT et le Front de gauche mais n'ont pas suffi à arrêter jeudi le mouvement, qui s'étiole cependant.

En plus des amendements votés mercredi soir, les députés ont adopté jeudi "une règle d'or" pour freiner la dérive de l'endettement du système ferroviaire, une mesure au coeur de la réforme.

La CGT et SUD-Rail, à l'origine de la grève, ont jugé les amendements votés mercredi soir insuffisants. Ils représentent "beaucoup d'enfumage", a déclaré Gilbert Garrel, le secrétaire général de la CGT-Cheminots, premier syndicat. Le projet reste "loin de la revendication des grévistes" de créer "une seule entreprise publique", a renchéri SUD-Rail, qui appelle à "poursuivre le mouvement de grève".

Plus tôt, le patron de la confédération CGT, Thierry Lepaon avait été beaucoup plus positif. "Il y a effectivement des amendements (...) pris en compte", une "différence majeure" entre "ce qui était proposé" initialement par le gouvernement et ce qui a été "voté", a-t-il déclaré sur RTL. L'action des cheminots "commence à payer" (...) "sans doute qu'on arrive à un tournant dans la manière dont les cheminots vont s'exprimer", avait-il dit.

LIRE AUSSI: La CGT combat-elle aujourd'hui ce qu'elle défendait en 1997?

Le chef de file des députés Front de Gauche, André Chassaigne (PCF), porte-voix des grévistes au sein de l'hémicycle, a lui-même estimé que les députés avaient "beaucoup avancé la nuit dernière" et que les grévistes pouvaient considérer qu'ils n'avaient "pas fait grève pour rien".

Pour autant, de nombreuses assemblées générales de cheminots grévistes ont reconduit le mouvement. Selon les informations recueillies par l'AFP, les résultats sont toutefois plus partagés que les jours précédents.

Certaines assemblées générales ont même pour la première fois décidé de reprendre le travail, comme à Toulouse, Périgueux, à Rennes et sur six autres sites bretons, ainsi que dans trois sites du Nord-Pas-de-Calais (Hellemmes, Somain et Lens).

A Lille, Lyon, Nancy, Strasbourg, Mulhouse ou Grenoble, la grève a été reconduite, ainsi qu'en Aquitaine et Poitou-Charentes. Elle l'a aussi été à Marseille, à l'exception d'un site de contrôleurs qui a voté la reprise du travail. A Toulon un site a également voté en ce sens.

Selon Guillaume Pepy, le président de la SNCF, la grève a déjà coûté 153 millions d'euros. "il est temps de se remettre au travail", a-t-il demandé.

De jour en jour, le taux de grévistes diminue. La direction a fait état jeudi de 10,48% pour l'ensemble du personnel, contre près de 28% au premier jour.

Nouvelle amélioration du trafic vendredi

De ce fait, le trafic va encore s'améliorer vendredi avec 8 trains sur 10 en moyenne sur les grands axes, selon les prévisions de la direction. Huit TGV sur 10 en moyenne circuleront sur l'axe Nord, 2 sur 3 sur l'axe Atlantique, 6 sur 10 sur l'axe Sud-Est et 6 sur 10 sur les relations province-province.

La circulation des Intercités sera de 6 trains sur 10 en moyenne et celle des TER de 7 sur 10 en moyenne. Deux tiers des trains rouleront en Ile-de-France et la SNCF maintient son dispositif pour permettre aux candidats au baccalauréat de rejoindre les centres d'examen.

Pour soutenir les grévistes, plusieurs milliers de salariés ont défilé en fin de matinée à Paris, à l'appel de la CGT, FO, SUD et Solidaires, à proximité de l'Assemblée nationale (voir la vidéo ci-dessous), où les députés devaient terminer de débattre du projet de loi jeudi. Le vote solennel est prévu mardi.



Le projet du gouvernement vise à stabiliser la dette du secteur ferroviaire (44 milliards d'euros) et à préparer son ouverture totale à la concurrence. Il prévoit de regrouper dans une holding publique la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau. Les deux entreprises avaient été séparées en 1997.

Pour apaiser les craintes des grévistes, le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, a soutenu mercredi des amendements destinés à prévenir un éclatement du groupe, qui sera constitué de trois établissements publics. Il s'y était engagé dans un accord signé la semaine dernière avec la CFDT et l'Unsa.

Les députés ont ainsi adopté un amendement écologiste soulignant "le caractère indissociable et solidaire" des trois entités. Ainsi qu'un amendement Front de gauche confirmant que le groupe SNCF était "l'employeur des agents et des salariés des trois" établissements publics.

Selon "la règle d'or" votée jeudi, le futur gestionnaire d'infrastructures SNCF Réseau continuera à financer la maintenance du réseau, mais sur les lignes nouvelles les financements proviendront de l'Etat, des collectivités territoriales ou de tout autre demandeur.


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