Depuis l'arrivée au pouvoir de Nicolas Maduro, successeur d'Hugo Chavez au poste de président de la République, le Venezuela doit faire face à un important phénomène d'exode d'une partie de sa population vers l'un de ses pays voisins: le Panama.
Le Venezuela: un Etat en pleine crise politique, économique et sociale...
Depuis son arrivée au pouvoir, Nicolas Maduro s'est fixé comme objectif premier celui d'assurer une continuité dans la mise en œuvre des politiques socialistes de son prédécesseur. En dépit de cette stratégie, le Venezuela traverse actuellement une phase critique. Sa population doit en effet faire face à une pénurie de produits ainsi qu'à une augmentation continue de l'inflation, dans un contexte social difficile: depuis février, les manifestations antigouvernementales ont fait plus de 40 morts.
L'inflation a en effet explosé, pour atteindre le taux le plus élevé du monde: 59%. La pénurie de produits affecte également l'ensemble du pays: selon la Banque centrale vénézuélienne, en janvier dernier, un produit de première nécessité sur 4 n'était pas disponible dans les supermarchés de la capitale, Caracas. En conséquence, les importations ne cessent d'augmenter, affectant ainsi la balance commerciale du plus grand exportateur de pétrole de l'Amérique du sud.
...concurrencé par l'Etat attractif du Panama, en pleine expansion
Depuis 2008, le Panama enregistre quant à lui un taux de croissance annuel de 9%. Peuplé de 3,6 millions d'habitants, son taux de chômage ne s'élève qu'à 4,1% de la population active. Le pays a récemment investi 5,25 milliards de dollars dans l'extension du canal de Panama d'ici 2015, misant à terme sur une augmentation de l'offre d'emplois ainsi que des investissement. Avec des lois d'immigration plus ouvertes et de nombreux emplois à pourvoir, le Panama ne cesse d'attirer les habitants des pays voisins.
Face à la crise, cet Etat s'est progressivement converti en destination phare des Vénézuéliens: en 2013, 233.921 Vénézuéliens ont quitté leur pays pour s'y installer, contre 147.000 en 2010. La plupart d'entre eux sont jeunes, issus de la classe moyenne et demandeurs d'emplois.
Deux Etats culturellement proches
Les nouveaux arrivants vénézuéliens sont loin d'être dépaysés une fois installés chez leur voisin. Des liens culturels très étroits unissent Vénézuéliens et Panaméens: Panama City, la capitale, regorgent de restaurants vénézuéliens, de centres de yoga ainsi que de boulangeries vendant des produits typiques. La télévision locale comprend également Globovision, le canal vénézuélien antigouvernemental!
Un territoire attractif aux yeux de l'ensemble du continent américain
L'agence de l'immigration du Panama a annoncé avoir légalisé plus de 50.000 travailleurs étrangers en 2010. En avril dernier, 5072 travailleurs étrangers ont été accueilli, dont 603 Vénézuéliens. Mais nombreux sont les arrivants en provenance de Colombie, de République Dominicaine ainsi que du Nicaragua.
Le gouvernement de Panama a progressivement assoupli les conditions de résidence des immigrés en provenance de 40 nations avec qui il entretient de bonnes relations. Les habitants des Etats sélectionnés peuvent ainsi venir travailler au Panama ou encore ouvrir leur propre entreprise grâce à un compte bancaire local crédité de 5000 dollars. Si les Etats-Unis font partie de cette liste, le Venezuela en est exclu. Pour autant, les investissements vénézuéliens au Panama n'ont cessé de croître au cours des deux dernières années.
Un marché du travail caractérisé par un fort turn-over
Le marché du travail panaméen se caractérise par un fort turn-over. En conséquence, les entrepreneurs locaux n'hésitent pas à se plier aux règles leur permettant d'embaucher des travailleurs étrangers. A compétences égales, un travailleur vénézuélien risque toutefois d'être affecté à un poste moins qualifié, et de voir sa rémunération réduite en conséquence. Comme l'affirme Alberto Alesi, directeur de l'entreprise de recrutement Manpower au Panama: "Vous ne pouvez pas embaucher un ingénieur civil du Venezuela parce que c'est un travail protégé pour les Panaméens. Ainsi, certaines entreprises embauchent un ingénieur du Venezuela, mais en tant que technicien. C'est le même travail, mais moins bien payé."
Ce phénomène migratoire n'est pas sans accroître les tensions entre les chefs d'Etat panaméen et vénézuélien. En mars dernier, Maduro a fini par rompre ses relations diplomatiques avec son homologue panaméen, Ricardo Martinelli.
Le Venezuela: un Etat en pleine crise politique, économique et sociale...
Depuis son arrivée au pouvoir, Nicolas Maduro s'est fixé comme objectif premier celui d'assurer une continuité dans la mise en œuvre des politiques socialistes de son prédécesseur. En dépit de cette stratégie, le Venezuela traverse actuellement une phase critique. Sa population doit en effet faire face à une pénurie de produits ainsi qu'à une augmentation continue de l'inflation, dans un contexte social difficile: depuis février, les manifestations antigouvernementales ont fait plus de 40 morts.
L'inflation a en effet explosé, pour atteindre le taux le plus élevé du monde: 59%. La pénurie de produits affecte également l'ensemble du pays: selon la Banque centrale vénézuélienne, en janvier dernier, un produit de première nécessité sur 4 n'était pas disponible dans les supermarchés de la capitale, Caracas. En conséquence, les importations ne cessent d'augmenter, affectant ainsi la balance commerciale du plus grand exportateur de pétrole de l'Amérique du sud.
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Depuis 2008, le Panama enregistre quant à lui un taux de croissance annuel de 9%. Peuplé de 3,6 millions d'habitants, son taux de chômage ne s'élève qu'à 4,1% de la population active. Le pays a récemment investi 5,25 milliards de dollars dans l'extension du canal de Panama d'ici 2015, misant à terme sur une augmentation de l'offre d'emplois ainsi que des investissement. Avec des lois d'immigration plus ouvertes et de nombreux emplois à pourvoir, le Panama ne cesse d'attirer les habitants des pays voisins.
Face à la crise, cet Etat s'est progressivement converti en destination phare des Vénézuéliens: en 2013, 233.921 Vénézuéliens ont quitté leur pays pour s'y installer, contre 147.000 en 2010. La plupart d'entre eux sont jeunes, issus de la classe moyenne et demandeurs d'emplois.
Deux Etats culturellement proches
Les nouveaux arrivants vénézuéliens sont loin d'être dépaysés une fois installés chez leur voisin. Des liens culturels très étroits unissent Vénézuéliens et Panaméens: Panama City, la capitale, regorgent de restaurants vénézuéliens, de centres de yoga ainsi que de boulangeries vendant des produits typiques. La télévision locale comprend également Globovision, le canal vénézuélien antigouvernemental!
Un territoire attractif aux yeux de l'ensemble du continent américain
L'agence de l'immigration du Panama a annoncé avoir légalisé plus de 50.000 travailleurs étrangers en 2010. En avril dernier, 5072 travailleurs étrangers ont été accueilli, dont 603 Vénézuéliens. Mais nombreux sont les arrivants en provenance de Colombie, de République Dominicaine ainsi que du Nicaragua.
Le gouvernement de Panama a progressivement assoupli les conditions de résidence des immigrés en provenance de 40 nations avec qui il entretient de bonnes relations. Les habitants des Etats sélectionnés peuvent ainsi venir travailler au Panama ou encore ouvrir leur propre entreprise grâce à un compte bancaire local crédité de 5000 dollars. Si les Etats-Unis font partie de cette liste, le Venezuela en est exclu. Pour autant, les investissements vénézuéliens au Panama n'ont cessé de croître au cours des deux dernières années.
Un marché du travail caractérisé par un fort turn-over
Le marché du travail panaméen se caractérise par un fort turn-over. En conséquence, les entrepreneurs locaux n'hésitent pas à se plier aux règles leur permettant d'embaucher des travailleurs étrangers. A compétences égales, un travailleur vénézuélien risque toutefois d'être affecté à un poste moins qualifié, et de voir sa rémunération réduite en conséquence. Comme l'affirme Alberto Alesi, directeur de l'entreprise de recrutement Manpower au Panama: "Vous ne pouvez pas embaucher un ingénieur civil du Venezuela parce que c'est un travail protégé pour les Panaméens. Ainsi, certaines entreprises embauchent un ingénieur du Venezuela, mais en tant que technicien. C'est le même travail, mais moins bien payé."
Ce phénomène migratoire n'est pas sans accroître les tensions entre les chefs d'Etat panaméen et vénézuélien. En mars dernier, Maduro a fini par rompre ses relations diplomatiques avec son homologue panaméen, Ricardo Martinelli.
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