1,6 million de morts par an, plus de 2 millions de nouvelles contaminations chaque année, 34 millions de personnes vivant avec le VIH et 16 millions de malades en besoin urgent et vital de traitement : à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, organisée ce dimanche 1er décembre, le bilan de la pandémie dans le monde nous rappelle notre devoir d'action contre une maladie que nous savons traiter depuis plus de 15 ans mais qui fait encore 5 000 morts par jour. L'état d'urgence s'impose avec une acuité singulière au moment même où l'Organisation mondiale de la santé nous apprend que le nombre d'adolescents porteurs du virus a progressé de 33 % entre 2001 et 2013.
Dans l'hexagone, la région Île-de-France en général, et la ville de Paris en particulier, sont confrontées plus qu'ailleurs à la recrudescence du VIH. Cette particularité épidémiologique est la conséquence d'un certain relâchement des moyens de protection, notamment au sein des jeunes générations. Elle nous oblige à promouvoir dans la capitale une politique de référence en matière de prévention, de dépistage, de traitement et de recherche sur le Sida.
10 dates marquantes depuis la découverte du sida en 1983
Notre responsabilité collective est d'améliorer l'accès à l'information des adolescents et des jeunes en systématisant chaque année, dans les collèges, les lycées et les établissements universitaires, des campagnes de santé publique menées conjointement par les associations et les acteurs sanitaires.
L'effort de prévention doit être parallèlement complété par le développement de nouvelles modalités de dépistage afin de réduire une épidémie cachée qui contribue jusqu'à présent de façon significative à la prolifération du virus. Entre 30 000 et 50 000 personnes vivent en France avec le VIH sans le savoir. Or, la connaissance par les séropositifs de leur infection favoriserait la diminution des comportements à risque. Je propose de multiplier les actions de dépistage rapide sur les principales places de Paris et aux abords des plus grandes gares RER et SNCF. La légalisation des autotests (qui sont déjà disponibles aux États-Unis) offrirait un moyen complémentaire et pertinent de proposer des tests rapides aux populations les plus exposées, vulnérables ou fragiles.
Le rôle de l'Assistance publique - hôpitaux de Paris (AP-HP) doit être soutenu dans sa capacité à offrir, dans ses 38 établissements, une prise en charge globale du Sida (consultations de dépistage anonyme et gratuit, services d'infectiologie-virologie, rétrocessions des médicaments...) mais également dans sa propension à réserver dans ses murs des locaux pour les associations. Renforcer le lien et les complémentarités entre la ville et l'hôpital, entre les bénévoles et les professionnels de la santé, est le moyen le plus direct de lutter contre les souffrances psychologiques, de prévenir les stigmatisations et d'intégrer les malades dans un parcours de soin adapté. A cet égard, les Corevih devraient élargir leurs missions autour des patients en aidant à la mobilisation des acteurs extra-hospitaliers et en ciblant encore davantage les populations les plus exposées. Je propose par exemple, en guise de priorité, de renforcer le financement et le rôle des Ucsa (unités de consultations et de soins ambulatoires) afin de mieux prendre en charge le dépistage et le traitement de la maladie en milieu carcéral (où l'accès aux soins est aujourd'hui très insuffisant).
Il y a trente ans, l'équipe du Professeur Luc Montagnier découvrait à Paris le VIH. Ce succès de la recherche française ne doit pas rester sans lendemain. L'Institut Pasteur, l'AP-HP et nos universités offrent des intelligences remarquables pour nouer des coopérations utiles et performantes à condition toutefois qu'elles soient encouragées et soutenues par les pouvoirs publics. Sur le modèle des cancéropôles, je défends depuis maintenant plusieurs années l'idée d'un "sidapôle" destiné à fédérer l'ensemble des forces de recherche franciliennes autour de projets innovants.
Cette ambition n'est pas seulement l'affirmation d'une responsabilité. Elle est une priorité politique. Elle est un devoir.
Dans l'hexagone, la région Île-de-France en général, et la ville de Paris en particulier, sont confrontées plus qu'ailleurs à la recrudescence du VIH. Cette particularité épidémiologique est la conséquence d'un certain relâchement des moyens de protection, notamment au sein des jeunes générations. Elle nous oblige à promouvoir dans la capitale une politique de référence en matière de prévention, de dépistage, de traitement et de recherche sur le Sida.
10 dates marquantes depuis la découverte du sida en 1983
Notre responsabilité collective est d'améliorer l'accès à l'information des adolescents et des jeunes en systématisant chaque année, dans les collèges, les lycées et les établissements universitaires, des campagnes de santé publique menées conjointement par les associations et les acteurs sanitaires.
L'effort de prévention doit être parallèlement complété par le développement de nouvelles modalités de dépistage afin de réduire une épidémie cachée qui contribue jusqu'à présent de façon significative à la prolifération du virus. Entre 30 000 et 50 000 personnes vivent en France avec le VIH sans le savoir. Or, la connaissance par les séropositifs de leur infection favoriserait la diminution des comportements à risque. Je propose de multiplier les actions de dépistage rapide sur les principales places de Paris et aux abords des plus grandes gares RER et SNCF. La légalisation des autotests (qui sont déjà disponibles aux États-Unis) offrirait un moyen complémentaire et pertinent de proposer des tests rapides aux populations les plus exposées, vulnérables ou fragiles.
Le rôle de l'Assistance publique - hôpitaux de Paris (AP-HP) doit être soutenu dans sa capacité à offrir, dans ses 38 établissements, une prise en charge globale du Sida (consultations de dépistage anonyme et gratuit, services d'infectiologie-virologie, rétrocessions des médicaments...) mais également dans sa propension à réserver dans ses murs des locaux pour les associations. Renforcer le lien et les complémentarités entre la ville et l'hôpital, entre les bénévoles et les professionnels de la santé, est le moyen le plus direct de lutter contre les souffrances psychologiques, de prévenir les stigmatisations et d'intégrer les malades dans un parcours de soin adapté. A cet égard, les Corevih devraient élargir leurs missions autour des patients en aidant à la mobilisation des acteurs extra-hospitaliers et en ciblant encore davantage les populations les plus exposées. Je propose par exemple, en guise de priorité, de renforcer le financement et le rôle des Ucsa (unités de consultations et de soins ambulatoires) afin de mieux prendre en charge le dépistage et le traitement de la maladie en milieu carcéral (où l'accès aux soins est aujourd'hui très insuffisant).
Il y a trente ans, l'équipe du Professeur Luc Montagnier découvrait à Paris le VIH. Ce succès de la recherche française ne doit pas rester sans lendemain. L'Institut Pasteur, l'AP-HP et nos universités offrent des intelligences remarquables pour nouer des coopérations utiles et performantes à condition toutefois qu'elles soient encouragées et soutenues par les pouvoirs publics. Sur le modèle des cancéropôles, je défends depuis maintenant plusieurs années l'idée d'un "sidapôle" destiné à fédérer l'ensemble des forces de recherche franciliennes autour de projets innovants.
Cette ambition n'est pas seulement l'affirmation d'une responsabilité. Elle est une priorité politique. Elle est un devoir.