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Festival de Cannes: la guerre entre les taxis et Uber (et les autres VTC) a déjà commencé

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CANNES - Les festivaliers qui viennent assister à l'échange de coups de feu dans le western de Tommy Lee Jones The Homesman, pourraient bien se retrouver par la même occasion au beau milieu d'un règlement de comptes entre taxis aux VTC (véhicules de tourisme avec chauffeurs). Uber et Chauffeur-Privé ont prévu de faire des étincelles, quelques semaines après la remise d'un rapport gouvernemental défavorable à leur égard.

De leur côté, dès mercredi, les chauffeurs de taxis de la région ont commencé à manifester leur mécontentement. Plusieurs véhicules bloquaient la sortie de l'aéroport de Nice. En ligne de mire, "ces VTC qui se croient tout permis".








Il faut dire que l'Américain Uber a fait les choses en grand. Pour toute la durée du Festival, Uber s'est octroyé le luxe d'ajouter des jets privés à sa flotte de véhicules. Moyennant 6490 euros, vous pouvez commander un vol Paris-Cannes, comprenant également les trajets entre les aéroports et les hôtels. Si l'on se doute que peu de clients profiteront de l'offre (même si Uber vous offre une réduction de 25 euros!), c'est la garantie d'un coup de pub mondial.

Chez Chauffeur-Privé, on reste encore discret mais la start-up française compte aussi faire parler d'elle (notamment avec des réductions agressives). L'entreprise a prévenu dès le 2 mai qu'elle se lancerait sur la Côte d'Azur pour l'ouverture du Festival de Cannes. Jusqu'à présent réservé à la région parisienne, le service couvrira les zones de Cannes, bien sûr, mais aussi Nice et Sophia-Antipolis. Une centaine de véhicules seraient déjà disponibles dans ces villes très profitables. Pourquoi profitables? Car la clientèle y est haut de gamme, particulièrement au mois de mai.

Le Festival, mais aussi le Grand Prix de Monaco en mai

Car il n'y a pas que le Festival de Cannes. Le Grand Prix de F1 à Monaco aura lieu le week-end du 22-25 mai, amenant aussi avec lui des touristes au portefeuille bien garni. Cette clientèle internationale ne regarde pas à la dépense et se trouve être coutumière des service de VTC. Uber est présent dans 35 pays et dans la plupart des grandes capitales. Si les habitués de l'application peuvent l'utiliser aussi bien à New York, Londres ou Tokyo, autant dire qu'ils ne se priveront pas à Cannes.

Uber profite par ailleurs d'une grosse présence sur les réseaux sociaux. Il n'est pas rare que des célébrités tweetent quelques mots depuis leur Uber, ce que l'entreprise ne se gêne pas pour relayer. Regardez par exemple ce tweet de l'année dernière, avec Paris Hilton dans le rôle de la célébrité.




Le patron d'Uber France, Pierre-Dimitry Gore-Coty, en a profité pour interpeller l'héritière le 12 mai, afin de lui proposer son service de jets privés.






Les taxis et VTC locaux craignent les mastodontes parisiens

656 chauffeurs indépendants sont dotés de la licence VTC dans le département, d'après Atout France. Cela veut dire que c'est autant de professionnels libres de rejoindre les réseaux Uber, Chauffeur-Privé ou Drive. On ne devrait toutefois pas voir une inflation de ce nombre, car le gouvernement a ordonné le gel des immatriculation pour 3 mois supplémentaires. Mais l'arrivée des mastodontes fait déjà grincer des dents, même dans les rangs des VTC déjà installés.

"Actuellement, les choses se passent bien avec les taxis. On ne tourne pas autour des hôtels... Nous jouons notre rôle, c'est à dire un rôle palliatif", commente à 20 Minutes Nice Cédric Savary, vice-président de la Fédération française des exploitants de Voiture de tourisme avec chauffeur (FFEVTC), établi sur la Côte d'Azur. "Mais, on peut craindre que ça finisse comme à Paris, avec l'arrivée de ces entreprises, et de leurs applications."

En effet, les VTC locaux fonctionnent sur réservation téléphonique. Le client doit passer un coup de fil pour commander un chauffeur. Point d'application géolocalisant le chauffeur et le client, comme c'est le cas à Paris (et aussi à Lyon pour Uber). C'est cette fonction qui cristallise la plupart des reproches des taxis. "Cette forme de maraude électronique est une concurrence déloyale. Alors, on ne saute pas de joie, forcément", confirme au quotidien Patrice Trapani, président du syndicat de la profession à Nice. "Tout le monde a le droit de travailler. On demande juste que ce ne soit pas n'importe comment."

À Metro Nice, il explique que "la mairie est à fond derrière nous. Même les VTC, ceux qui travaillent correctement en ne faisant pas de petites courses mais des courses de tourisme sur réserve de clientèle, veulent s’unir avec nous!"

Le réseau Allocab, fonctionnant via appel téléphonique et une application smartphone (mais sans géolocalisation), s'est d'ores et déjà protégé en achetant des mots clés sur Google. Au hasard, "Uber".





La Côte d'Azur, record national du prix de la plaque de taxi

Comme à Paris, les chauffeurs de taxis peuvent craindre un effondrement du prix de leurs plaques. Considérées comme une retraite quand ils les revendent, elles ont chuté de 25% depuis janvier 2013 dans la capitale, à 200.000 euros en moyenne. Sur le seul mois de février, le tarif de la licence a baissé de 11% par rapport à janvier. "La crise économique mais aussi la concurrence des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) explique cette situation", se désolait début mai Yann Ricordel, directeur général de la plate-forme des Taxis Bleus.

Sur la Côte d'Azur, les plaques affichaient jusqu'à présent le record national. Il y est si dur de s'installer que les compteurs tarifaires explosent. "À Nice ou à Cannes, les transactions peuvent atteindre 350.000 euros", assure au Figaro Jean-Pierre Sobrero, président d'Allo Taxis niçois. "Ici tout est plus cher qu'ailleurs, le taxi comme l'immobilier". Et le faible nombre de plaques de taxis (437 enregistrées) ne tire pas les prix à la baisse sur la Riviera. De quoi craindre, pour les taxis, l'arrivée en force des VTC dotées d'applications, dont le succès n'est plus à prouver.

Et si le stéréotype du taxi parisien antipathique a été utilisé, les taxis de la Côte d'Azur souffrent aussi d'idées reçues. Ils sont notamment décriés pour pratiquer une tarification élevée et fantaisiste face à une clientèle étrangère, peu informée des prix et des itinéraires. Un terreau extrêmement propice aux VTC, dont l'alternative a déjà séduit près de 400.000 clients en France.



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