1. Le virage vers le smartwater, un impératif pour mieux gérer la ressource
Les réseaux d'eau intelligents s'appuient sur les technologies de l'information pour optimiser la gestion de l'eau, aussi bien au niveau de sa distribution que de sa consommation. L'objectif, à terme, est de rendre le système plus efficient grâce à des relevés de données permettant de connaître la répartition des flux et stocks d'eau en quasi temps-réel. La limitation du gaspillage et l'optimisation de l'allocation de la ressource bénéficieraient finalement à l'ensemble des parties prenantes de la gestion de l'eau : opérateurs de réseaux, services publics et distributeurs, mais également consommateurs.
Ces technologies apportent des solutions aux défis de la gestion de l'eau dans les pays en développement. Souvent confrontés à des infrastructures manquantes ou déficientes, ces États ont l'opportunité d'investir dans des réseaux qui répondent tout à la fois à leurs objectifs de croissance rapide, d'économie de coûts et de développement durable.
Les acteurs du smart grid et les opérateurs de services s'allient déjà pour innover sur le secteur porteur du smartwater. Smart Water Networks réunit ainsi autour de Schneider Electric une quinzaine d'entreprises (Derceto, i2O Water, TaKaDu ou encore Itron) spécialisées dans la distribution d'eau potable et le traitement des eaux usées. Autre exemple, via la joint-venture Sino French Water, SUEZ ENVIRONNEMENT implémente sur le réseau d'eau de Macao l'offre PREVOIR. Ce service propose des modèles de prédiction d'usure et de casse des canalisations facilitant la conception d'un plan de renouvellement des conduites d'eau.
2. Les challenges chinois, des opportunités pour innover à grande échelle
Le marché chinois de l'eau offre un fort potentiel de développement. Il se caractérise tout d'abord par son échelle : 1,3 milliard d'habitants consommant chacun 2.100 m3 d'eau par an en moyenne. Dans ce contexte, les défis à une gestion raisonnée sont nombreux : gaspillage lié à des systèmes d'irrigation archaïques, risque de pénurie, inégalités territoriales dans la distribution, vétusté des infrastructures, etc. En Chine, le taux de perte au cours du transport de l'eau atteint ainsi une moyenne de 60%1, alors qu'il est par exemple de 21%2 en France.
La demande en eau se trouve par ailleurs accélérée par l'urbanisation rapide : selon Novethic, la Chine compte désormais plus de 50% d'urbains, contre encore 36% en 2000. Pour Giulio Boccaletti, en charge de l'eau pour l'ONG Nature Conservancy, les « megacities » chinoises constituent des aires de peuplement idéales pour trouver les meilleures solutions à l'optimisation des réseaux d'eau. À Pékin par exemple, la pollution des eaux de surface et le surpompage des eaux souterraines nécessitent l'ouverture d'une voie d'approvisionnement alternative qui, en conséquence, appelle à reconsidérer l'empreinte eau des zones agricoles en amont du Yangtse.
Nature Conservancy, en coopération avec le Natural Capital Project de l'Université de Stanford, a ainsi développé un programme destiné à optimiser les investissements liés à la gestion de la ressource en eau. L'efficacité d'un tel outil de modélisation repose toutefois sur la densité des données disponibles et sur la possibilité d'en observer l'évolution en temps réel. C'est précisément cette captation de données qui représente un marché considérable pour les entreprises en charge de l'ingénierie des réseaux d'eau.
Une étude du Northeast Group, cabinet de conseil spécialisé dans les « infrastructures intelligentes », estime que le marché chinois de la gestion intelligente de l'eau, qui représente aujourd'hui moins de 500 millions de dollars, devrait atteindre 46,5 milliards de dollars d'ici 2023. Devant ce potentiel, un mix entre des plans d'envergure nationale et des partenariats internationaux devrait faire de la Chine un marché déterminant pour le smartwater.
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1. Institut des relations internationales et stratégiques, La Chine, son eau et ses voisins, mai 2010
2. Sénat, Projet de loi portant engagement national pour l'environnement
Sources :
The world's new megacities must be the drivers of the 'smart' water revolution, Theguardian.com, 12.11.2013
Smart water equipment and technologie [pdf], Northeast-group.com, 16.10.2013
La gestion de l'eau et des déchets en Chine : une vaste entreprise, emag.Suez-Environnement.com, 20.08.2013
Vers une gestion intelligente des réseaux de gaz et d'eau, Actu-environnement.com, 15.06.2011
Combien d'eau consommée en Chine ?, Planetoscope.com
Les réseaux d'eau intelligents s'appuient sur les technologies de l'information pour optimiser la gestion de l'eau, aussi bien au niveau de sa distribution que de sa consommation. L'objectif, à terme, est de rendre le système plus efficient grâce à des relevés de données permettant de connaître la répartition des flux et stocks d'eau en quasi temps-réel. La limitation du gaspillage et l'optimisation de l'allocation de la ressource bénéficieraient finalement à l'ensemble des parties prenantes de la gestion de l'eau : opérateurs de réseaux, services publics et distributeurs, mais également consommateurs.
Ces technologies apportent des solutions aux défis de la gestion de l'eau dans les pays en développement. Souvent confrontés à des infrastructures manquantes ou déficientes, ces États ont l'opportunité d'investir dans des réseaux qui répondent tout à la fois à leurs objectifs de croissance rapide, d'économie de coûts et de développement durable.
Les acteurs du smart grid et les opérateurs de services s'allient déjà pour innover sur le secteur porteur du smartwater. Smart Water Networks réunit ainsi autour de Schneider Electric une quinzaine d'entreprises (Derceto, i2O Water, TaKaDu ou encore Itron) spécialisées dans la distribution d'eau potable et le traitement des eaux usées. Autre exemple, via la joint-venture Sino French Water, SUEZ ENVIRONNEMENT implémente sur le réseau d'eau de Macao l'offre PREVOIR. Ce service propose des modèles de prédiction d'usure et de casse des canalisations facilitant la conception d'un plan de renouvellement des conduites d'eau.
2. Les challenges chinois, des opportunités pour innover à grande échelle
Le marché chinois de l'eau offre un fort potentiel de développement. Il se caractérise tout d'abord par son échelle : 1,3 milliard d'habitants consommant chacun 2.100 m3 d'eau par an en moyenne. Dans ce contexte, les défis à une gestion raisonnée sont nombreux : gaspillage lié à des systèmes d'irrigation archaïques, risque de pénurie, inégalités territoriales dans la distribution, vétusté des infrastructures, etc. En Chine, le taux de perte au cours du transport de l'eau atteint ainsi une moyenne de 60%1, alors qu'il est par exemple de 21%2 en France.
La demande en eau se trouve par ailleurs accélérée par l'urbanisation rapide : selon Novethic, la Chine compte désormais plus de 50% d'urbains, contre encore 36% en 2000. Pour Giulio Boccaletti, en charge de l'eau pour l'ONG Nature Conservancy, les « megacities » chinoises constituent des aires de peuplement idéales pour trouver les meilleures solutions à l'optimisation des réseaux d'eau. À Pékin par exemple, la pollution des eaux de surface et le surpompage des eaux souterraines nécessitent l'ouverture d'une voie d'approvisionnement alternative qui, en conséquence, appelle à reconsidérer l'empreinte eau des zones agricoles en amont du Yangtse.
Nature Conservancy, en coopération avec le Natural Capital Project de l'Université de Stanford, a ainsi développé un programme destiné à optimiser les investissements liés à la gestion de la ressource en eau. L'efficacité d'un tel outil de modélisation repose toutefois sur la densité des données disponibles et sur la possibilité d'en observer l'évolution en temps réel. C'est précisément cette captation de données qui représente un marché considérable pour les entreprises en charge de l'ingénierie des réseaux d'eau.
Une étude du Northeast Group, cabinet de conseil spécialisé dans les « infrastructures intelligentes », estime que le marché chinois de la gestion intelligente de l'eau, qui représente aujourd'hui moins de 500 millions de dollars, devrait atteindre 46,5 milliards de dollars d'ici 2023. Devant ce potentiel, un mix entre des plans d'envergure nationale et des partenariats internationaux devrait faire de la Chine un marché déterminant pour le smartwater.
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1. Institut des relations internationales et stratégiques, La Chine, son eau et ses voisins, mai 2010
2. Sénat, Projet de loi portant engagement national pour l'environnement
Sources :
The world's new megacities must be the drivers of the 'smart' water revolution, Theguardian.com, 12.11.2013
Smart water equipment and technologie [pdf], Northeast-group.com, 16.10.2013
La gestion de l'eau et des déchets en Chine : une vaste entreprise, emag.Suez-Environnement.com, 20.08.2013
Vers une gestion intelligente des réseaux de gaz et d'eau, Actu-environnement.com, 15.06.2011
Combien d'eau consommée en Chine ?, Planetoscope.com