SYNDICATS - Entre nuages et éclaircies, pas facile de mobiliser les travailleurs en ce 1er mai. De Paris à Marseille, de Lyon à Rennes et de Bordeaux à Lille, la CGT a tout de même mobilisé 210.000 personnes pour ces défilés organisés à l'occasion de la Fête du travail.
Ce chiffre annoncé par la centrale de Montreuil est certes gonflé par rapport à la police (qui n'en annonce que 100.000) mais il reste néanmoins supérieur au total donné l'an passé. Le 1er mai 2013, la CGT avait revendiqué à peine plus de 150.000 manifestants et la police 97.000. Comme si le mécontentement grandissant à l'encontre du pouvoir socialiste avait permis de passer outre la désunion syndicale.
Il n'y avait qu'à voir le nombre de personnes ayant voté Hollande à la présidentielle dans les cortèges pour se convaincre des motivations des manifestants. Plusieurs personnalités, dont d'anciens membres de la majorité, ont ainsi passé une tête dans le cortège, à l'image des écologistes Eva Joly et Pascal Durand. Leur présence était moins prévisible que celles de Jean-Luc Mélenchon ou Pierre Laurent du Front de gauche ou encore celles d'Olivier Besancenot (NPA) et Nathalie Arthaud (LO).
"Pas de différence entre Hollande et Sarkozy"
A la différence du Front national qui a ciblé principalement du doigt Bruxelles à trois semaines des européennes, c'est bien le gouvernement et lui seul qui était pointé du doigt dans les cortèges. "Unis contre l'austérité", était ainsi le grand mot d'ordre de la mobilisation parisienne qui a réuni 65.000 personnes, selon les organisateurs CGT et FO.
"La différence entre la politique de Nicolas Sarkozy et celle de François Hollande, on a du mal à la mesurer, nous avons le sentiment que c'est la poursuite de la précédente: non aux salaires, non à l'emploi, oui au déclin industriel de notre pays", a également déclaré Thierry Lepaon. Bernadette Groison, secrétaire général de la FSU (syndicat de fonctionnaires), a assuré qu'il fallait "arrêter de prendre l'argent dans le public pour aider les entreprises".
En région aussi, la défiance envers François Hollande était notable. Entre 3000 et 20.000 personnes ont ainsi manifesté à Marseille et plusieurs milliers se sont aussi rassemblées à Lyon.
La CFDT fait bande à part
Et même la CFDT qui faisait bande à part a reconnu que les deux années qui viennent de s'écouler étaient décevantes. "Il s'agit d'une première partie de quinquennat difficile pour les Français, qui succèdent à dix années difficiles", a ainsi commenté Laurent Berger, secrétaire général du syndicat. Pas question pour autant de se joindre aux cortèges anti-Hollande de la CGT et de FO. Comme l'an passé, la CFDT a décidé de faire bande à part.
Le mot d'ordre de la mobilisation était lui aussi différent: à moins d'un mois des municipales, c'est l'Europe qui était au centre des discussions lors d'un rassemblement organisé avec l'UNSA en fin de matinée, place Stalingrad. "Nous voulons dire que certes, les politiques menées en Europe posent problème, mais que l'Europe peut être une solution", a lancé Laurent Berger qui dit "craindre le rejet de l'Europe, comme le fait notamment l'extrême droite".
Comme souvent, dès que l'on parle d'Europe, il est difficile de mobiliser; à peine quelques centaines de personnes ont participé à ce moment d'échange. Très peu de monde a donc entendu Laurent Berger redire son soutien au pacte de responsabilité et défendre sa vision du dialogue social. "Nous portons un syndicalisme qui fait des propositions, dans un climat économique et social très dégradé", a-t-il insisté. Il a néanmoins appelé le patronat " à cesser de geindre" et à "prendre des engagements", notamment en termes d'embauches d'apprentis et d'emploi des jeunes et des seniors.
"L'objet ce n'est pas d'être d'accord ou pas d'accord (avec le pacte de responsabilité, ndlr), c'est de construire ensemble des solutions. Nous n'avons pas besoin d'un mur des lamentations, mais d'un mur des solutions", a renchéri son homologue de l'Unsa, Luc Bérille.
Répétition générale avant le 15 mai
"Désunion" ne signifie pas "guerre syndicale", a dit aussi Laurent Berger. "Je ne renonce pas à l'union syndicale", ajoute Thierry Lepaon de la CGT. En clair, ce 1er mai ne marque pas la fin d'un front syndical. L'ensemble des syndicats seront d'ailleurs réunis le 15 mai pour une journée de protestation des fonctionnaires. "Le gel du point d'indice des fonctionnaires, qui est un énorme problème et une injustice flagrante", a ainsi déclaré Laurent Berger.
Rien d'étonnant donc à ce que Force Ouvrière et la CGT aient préféré relativiser à l'avance la signification de la mobilisation de ce 1er mai. Thierry Lepaon espère d'ailleurs rassembler d'avantage lors des prochaines manifestations professionnelles, comme celle des fonctionnaires le 15 mai prochain.
"Le syndicalisme est capable de se rassembler dans les professions pour défendre des revendications précises communes. Ce sera le cas le 15 mai dans la fonction publique, le 22 mai avec les cheminots ou le 3 juin avec les retraités", prédit le patron de la CGT. "Le 15 mai, ce sera plus un baromètre que le 1er mai", a confirmé Jean-Claude Mailly sur France Inter, à la veille de la Fête du travail, estimant que le 1er mai n'était qu'un "rituel".
Ce chiffre annoncé par la centrale de Montreuil est certes gonflé par rapport à la police (qui n'en annonce que 100.000) mais il reste néanmoins supérieur au total donné l'an passé. Le 1er mai 2013, la CGT avait revendiqué à peine plus de 150.000 manifestants et la police 97.000. Comme si le mécontentement grandissant à l'encontre du pouvoir socialiste avait permis de passer outre la désunion syndicale.
Il n'y avait qu'à voir le nombre de personnes ayant voté Hollande à la présidentielle dans les cortèges pour se convaincre des motivations des manifestants. Plusieurs personnalités, dont d'anciens membres de la majorité, ont ainsi passé une tête dans le cortège, à l'image des écologistes Eva Joly et Pascal Durand. Leur présence était moins prévisible que celles de Jean-Luc Mélenchon ou Pierre Laurent du Front de gauche ou encore celles d'Olivier Besancenot (NPA) et Nathalie Arthaud (LO).
.@DurandEELV et @EvaJoly sont à la manifestation du #1Mai ! #EE2014 #JeVoteEcolo pic.twitter.com/SygKsb6Tbj
— EE2014 IdF (@EE2014idf) 1 Mai 2014
.@plaurent_pcf et @JLMelenchon au point fixe du #FDG. #1erMai pic.twitter.com/Je3M0c8AFN
— Parti de Gauche (PG) (@LePG) 1 Mai 2014
"Pas de différence entre Hollande et Sarkozy"
A la différence du Front national qui a ciblé principalement du doigt Bruxelles à trois semaines des européennes, c'est bien le gouvernement et lui seul qui était pointé du doigt dans les cortèges. "Unis contre l'austérité", était ainsi le grand mot d'ordre de la mobilisation parisienne qui a réuni 65.000 personnes, selon les organisateurs CGT et FO.
Photo du jour : Manifestation du 1er mai, place de la Bastille a Paris. pic.twitter.com/c4G1ISK923
— SYBARTS (@SYBARTS) 1 Mai 2014
"La différence entre la politique de Nicolas Sarkozy et celle de François Hollande, on a du mal à la mesurer, nous avons le sentiment que c'est la poursuite de la précédente: non aux salaires, non à l'emploi, oui au déclin industriel de notre pays", a également déclaré Thierry Lepaon. Bernadette Groison, secrétaire général de la FSU (syndicat de fonctionnaires), a assuré qu'il fallait "arrêter de prendre l'argent dans le public pour aider les entreprises".
En région aussi, la défiance envers François Hollande était notable. Entre 3000 et 20.000 personnes ont ainsi manifesté à Marseille et plusieurs milliers se sont aussi rassemblées à Lyon.
La CFDT fait bande à part
Et même la CFDT qui faisait bande à part a reconnu que les deux années qui viennent de s'écouler étaient décevantes. "Il s'agit d'une première partie de quinquennat difficile pour les Français, qui succèdent à dix années difficiles", a ainsi commenté Laurent Berger, secrétaire général du syndicat. Pas question pour autant de se joindre aux cortèges anti-Hollande de la CGT et de FO. Comme l'an passé, la CFDT a décidé de faire bande à part.
Le mot d'ordre de la mobilisation était lui aussi différent: à moins d'un mois des municipales, c'est l'Europe qui était au centre des discussions lors d'un rassemblement organisé avec l'UNSA en fin de matinée, place Stalingrad. "Nous voulons dire que certes, les politiques menées en Europe posent problème, mais que l'Europe peut être une solution", a lancé Laurent Berger qui dit "craindre le rejet de l'Europe, comme le fait notamment l'extrême droite".
Comme souvent, dès que l'on parle d'Europe, il est difficile de mobiliser; à peine quelques centaines de personnes ont participé à ce moment d'échange. Très peu de monde a donc entendu Laurent Berger redire son soutien au pacte de responsabilité et défendre sa vision du dialogue social. "Nous portons un syndicalisme qui fait des propositions, dans un climat économique et social très dégradé", a-t-il insisté. Il a néanmoins appelé le patronat " à cesser de geindre" et à "prendre des engagements", notamment en termes d'embauches d'apprentis et d'emploi des jeunes et des seniors.
"L'objet ce n'est pas d'être d'accord ou pas d'accord (avec le pacte de responsabilité, ndlr), c'est de construire ensemble des solutions. Nous n'avons pas besoin d'un mur des lamentations, mais d'un mur des solutions", a renchéri son homologue de l'Unsa, Luc Bérille.
Répétition générale avant le 15 mai
"Désunion" ne signifie pas "guerre syndicale", a dit aussi Laurent Berger. "Je ne renonce pas à l'union syndicale", ajoute Thierry Lepaon de la CGT. En clair, ce 1er mai ne marque pas la fin d'un front syndical. L'ensemble des syndicats seront d'ailleurs réunis le 15 mai pour une journée de protestation des fonctionnaires. "Le gel du point d'indice des fonctionnaires, qui est un énorme problème et une injustice flagrante", a ainsi déclaré Laurent Berger.
Rien d'étonnant donc à ce que Force Ouvrière et la CGT aient préféré relativiser à l'avance la signification de la mobilisation de ce 1er mai. Thierry Lepaon espère d'ailleurs rassembler d'avantage lors des prochaines manifestations professionnelles, comme celle des fonctionnaires le 15 mai prochain.
"Le syndicalisme est capable de se rassembler dans les professions pour défendre des revendications précises communes. Ce sera le cas le 15 mai dans la fonction publique, le 22 mai avec les cheminots ou le 3 juin avec les retraités", prédit le patron de la CGT. "Le 15 mai, ce sera plus un baromètre que le 1er mai", a confirmé Jean-Claude Mailly sur France Inter, à la veille de la Fête du travail, estimant que le 1er mai n'était qu'un "rituel".
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