ASLTOM - Quel est ce patron qui estime que son offre est "bonne" pour Alstom et la France? Visiblement Jeff Immelt, pur capitaine d'industrie à l'ancienne, semble mieux savoir que tout le monde ce qu'il faut pour le fleuron français. Dans son offre, valorisée à 12,35 milliards d'euros pour la partie énergétique d'Alstom, tout est "bon". "Elle est bonne pour GE, elle est bonne pour le pays", où "nous pensons que l'emploi net augmentera autour des actifs d'Alstom", a-t-il ajouté sans donner de chiffre précis. Il aura l'occasion de se dévoiler mercredi au JT de 20h de France 2.
Faut-il pour autant croire ce grand admirateur de Ronald Reagan sans se méfier? À la tête de General Electric depuis 13 ans, Jeff Immelt est ce qu'on appelle un pragmatique. Un dur en affaires, qui n'hésite pas à conseiller l'achat d'un chien plutôt que chercher des bons sentiments de sa part. Sous son règne, GE a atteint un chiffre d'affaires de 146 milliards de dollars en 2013 et emploie 305.000 personnes dans le monde. Un mastodonte mondial.
Il faut dire qu'il sait y faire pour dans ses affaires. Convoqué lundi à l'Elysée par François Hollande et Arnaud Montebourg, il a parlé d'une discussion "ouverte, chaleureuse et constructive". "Il était important pour nous d'entendre le point de vue du président, ainsi que de discuter de nos projets, de notre histoire réussie d'investissements en France et de notre engagement de long terme dans le pays", a-t-il ajouté.
Et les pressions d'Arnaud Montebourg pour favoriser Siemens? "Nous avons entendu et comprenons son point de vue", a encore assuré le dirigeant. Mais à l'arrivée, "Jeff" fera bien ce qu'il voudra.
Il a absolument tout connu chez General Electric
Fils d'un cadre de GE (40 ans dans les moteurs d'avion), il incarne la classe moyenne nourrie à l'American dream. Il est entré chez GE en 1982 a tout connu. À peine nommé grand manitou en 2001, il a dû affronter les turbulences de l'attentat des tours du World Trade Center (4 jours après sa nomination), puis la crise des subprimes. Cette dernière a durement frappé la division financière, GE Capital, longtemps considérée comme la 5ème banque des Etats-Unis, et fait vaciller l'ensemble du groupe. Des 40 dollars enregistrés pour son arrivée, l'action vaut aujourd'hui 27 dollars, avec un plus bas atteint en 2009 à 8,51 dollars.
De quoi durcir le cuir de ce grand bonhomme de 1,90 m, que Forbes a classé en 2012 4ème pire patron des grandes entreprises américaines. Il est néanmoins très "tradi": Immelt adore faire le VRP de sa boîte, arpenter les usines, discuter des produits.
En cause, un manque d'innovation sous sa direction et une capacité à gérer plutôt qu'inventer. Selon le journal financier, General Electric ne doit son salut qu'à Warren Buffett qui a investi 3 milliards de dollars pour soutenir l'entreprise fin 2008. Début 2009, GE a même perdu sa note AAA et divisé le dividende par trois (du jamais-vu depuis la création de la société en 1934).
Sous sa direction, l'entreprise a intensifié le recentrage industriel de GE, tournant la page des médias avec la vente de NBC Universal au câblo-opérateur Comcast, ou réduisant très nettement la voilure dans la finance avec la sortie en cours de la banque de détail pour se limiter au seul financement industriel.
Il accroît en revanche les investissements dans l'énergie, un certain retour aux sources que semble confirmer le projet non formalisé pour Alstom: il porterait justement sur les seuls actifs du groupe français dans ce secteur (équipements pour centrales thermiques, lignes à haute tension ou énergies renouvelables) mais pas sur sa branche transport et ses célèbres TGV.
31 usines fermées et 19.000 licenciements entre 2008 et 2011
Un recentrage qui ne se fait pas sans heurts. Entre 2008 et 2011, General Electric a fermé 31 usines aux Etats-Unis, laissant 19.000 personnes sur le carreau. Mais cette "performance" lui a valu une rémunération de 15,2 millions de dollars en 2010. L'an passé, il gagné 20 millions de dollars. Fin 2007, il confiait dans le mensuel Fast Company: "Dans une autre vie, j'aimerais faire quelque chose pour rendre un peu de ce que la société m'a donné."
Ce qui le rend exceptionnel, c'est qu'en dépit de ses piètres résultats, Jeff Immelt a été nommé à la tête du Comité consultatif sur l'économie. Bien que le patron soit un républicain bon teint, Barack Obama estime qu'Immelt a les capacités d'aider l'Amérique à se reconstruire.
Le New York Times souligne toutefois que ce geste sert surtout à offrir un signal fort aux entreprises américaines. Voici la conclusion de son groupe: embaucher plus de stagiaires, faire des prêts aux petites entreprises, réduire la bureaucratie, embaucher des ouvriers dans le BTP et stimuler l'emploi dans le tourisme.
Un avis qui n'a pas encore donné ses fruits. Bien que les entreprises affichent une santé de fer, la croissance américaine peine à s'affirmer. Pour le New York Times, "ce sont les pires moments pour les travailleurs, mais les meilleurs pour les entreprises". Mais pour la France et Alstom il promet les deux...
Faut-il pour autant croire ce grand admirateur de Ronald Reagan sans se méfier? À la tête de General Electric depuis 13 ans, Jeff Immelt est ce qu'on appelle un pragmatique. Un dur en affaires, qui n'hésite pas à conseiller l'achat d'un chien plutôt que chercher des bons sentiments de sa part. Sous son règne, GE a atteint un chiffre d'affaires de 146 milliards de dollars en 2013 et emploie 305.000 personnes dans le monde. Un mastodonte mondial.
Il faut dire qu'il sait y faire pour dans ses affaires. Convoqué lundi à l'Elysée par François Hollande et Arnaud Montebourg, il a parlé d'une discussion "ouverte, chaleureuse et constructive". "Il était important pour nous d'entendre le point de vue du président, ainsi que de discuter de nos projets, de notre histoire réussie d'investissements en France et de notre engagement de long terme dans le pays", a-t-il ajouté.
Et les pressions d'Arnaud Montebourg pour favoriser Siemens? "Nous avons entendu et comprenons son point de vue", a encore assuré le dirigeant. Mais à l'arrivée, "Jeff" fera bien ce qu'il voudra.
Invité du 20 heures de France 2 mercredi
Jeff Immelt a répondu aux questions de David Pujadas mercredi soir. "Nous avons l’intention d’accroître le nombre des salariés" et "nous serons un bon investisseur (en France, ndlr) comme nous l'avons été pendant des décennies", a notamment promis le PDG.
Il a absolument tout connu chez General Electric
Fils d'un cadre de GE (40 ans dans les moteurs d'avion), il incarne la classe moyenne nourrie à l'American dream. Il est entré chez GE en 1982 a tout connu. À peine nommé grand manitou en 2001, il a dû affronter les turbulences de l'attentat des tours du World Trade Center (4 jours après sa nomination), puis la crise des subprimes. Cette dernière a durement frappé la division financière, GE Capital, longtemps considérée comme la 5ème banque des Etats-Unis, et fait vaciller l'ensemble du groupe. Des 40 dollars enregistrés pour son arrivée, l'action vaut aujourd'hui 27 dollars, avec un plus bas atteint en 2009 à 8,51 dollars.
De quoi durcir le cuir de ce grand bonhomme de 1,90 m, que Forbes a classé en 2012 4ème pire patron des grandes entreprises américaines. Il est néanmoins très "tradi": Immelt adore faire le VRP de sa boîte, arpenter les usines, discuter des produits.
En cause, un manque d'innovation sous sa direction et une capacité à gérer plutôt qu'inventer. Selon le journal financier, General Electric ne doit son salut qu'à Warren Buffett qui a investi 3 milliards de dollars pour soutenir l'entreprise fin 2008. Début 2009, GE a même perdu sa note AAA et divisé le dividende par trois (du jamais-vu depuis la création de la société en 1934).
Sous sa direction, l'entreprise a intensifié le recentrage industriel de GE, tournant la page des médias avec la vente de NBC Universal au câblo-opérateur Comcast, ou réduisant très nettement la voilure dans la finance avec la sortie en cours de la banque de détail pour se limiter au seul financement industriel.
Il accroît en revanche les investissements dans l'énergie, un certain retour aux sources que semble confirmer le projet non formalisé pour Alstom: il porterait justement sur les seuls actifs du groupe français dans ce secteur (équipements pour centrales thermiques, lignes à haute tension ou énergies renouvelables) mais pas sur sa branche transport et ses célèbres TGV.
31 usines fermées et 19.000 licenciements entre 2008 et 2011
Un recentrage qui ne se fait pas sans heurts. Entre 2008 et 2011, General Electric a fermé 31 usines aux Etats-Unis, laissant 19.000 personnes sur le carreau. Mais cette "performance" lui a valu une rémunération de 15,2 millions de dollars en 2010. L'an passé, il gagné 20 millions de dollars. Fin 2007, il confiait dans le mensuel Fast Company: "Dans une autre vie, j'aimerais faire quelque chose pour rendre un peu de ce que la société m'a donné."
Ce qui le rend exceptionnel, c'est qu'en dépit de ses piètres résultats, Jeff Immelt a été nommé à la tête du Comité consultatif sur l'économie. Bien que le patron soit un républicain bon teint, Barack Obama estime qu'Immelt a les capacités d'aider l'Amérique à se reconstruire.
Le New York Times souligne toutefois que ce geste sert surtout à offrir un signal fort aux entreprises américaines. Voici la conclusion de son groupe: embaucher plus de stagiaires, faire des prêts aux petites entreprises, réduire la bureaucratie, embaucher des ouvriers dans le BTP et stimuler l'emploi dans le tourisme.
Un avis qui n'a pas encore donné ses fruits. Bien que les entreprises affichent une santé de fer, la croissance américaine peine à s'affirmer. Pour le New York Times, "ce sont les pires moments pour les travailleurs, mais les meilleurs pour les entreprises". Mais pour la France et Alstom il promet les deux...
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