MÉDIAS - Mediapart peut se vanter d'avoir fait tomber Aquilino Morelle, deuxième personnalité à démissionner à la suite de ses révélations, après l'ancien ministre du budget Jérôme Cahuzac, en 2013, même si le site d'information se défend de vouloir "tuer" quiconque.
Tapie, Karachi, Bettencourt, Libye...: depuis sa création en 2008, Mediapart s'est, à coup de scoops et révélations, forgé l'image d'un pourfendeur anticorruption de la droite et de la gauche malgré les critiques des politiques et d'une partie de la presse.
LIRE AUSSI : Aquilino Morelle a démissionné
L'annonce de la démission d'Aquilino Morelle, vendredi, vient conforter la réputation de ce média, vilipendé pendant la présidence de Nicolas Sarkozy pour sa proximité supposée avec la gauche, et qui a toujours défendu son image de contre-pouvoir indépendant.
Déjà, l'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac avait été contraint à la démission, le 19 mars 2013, après avoir menti pendant des mois sur l'existence d'un compte bancaire lui appartenant à l'étranger. "L'affaire" avait également été lancée par des révélations de Mediapart.
"Mediapart était indépendant sous la droite, il l'est aussi sous la gauche", avait déclaré en mars 2013 Edwy Plenel pour les cinq ans de ce site payant. Ancien directeur de la rédaction du quotidien Le Monde, Edwy Plenel s'est fait une spécialité depuis trente ans de publier des enquêtes qui ont ébranlé le sommet de l'Etat.
Peu après sa création, à l'été 2008, le site Mediapart avait révélé les possibles illégalités d'un jugement arbitral favorable à l'ancien homme d'affaires Bernard Tapie et l'implication de l'ex-ministre de l'Économie et actuelle patronne du FMI, Christine Lagarde, accusée d'avoir trouvé un arrangement à l'amiable avec lui dans ce dossier.
Près d'un million d'euros de bénéfice en 2013
Suivent, en septembre 2008, des révélations sur plusieurs affaires dont celle de Karachi, un éventuel détournement de commissions sur des contrats d'armement avec l'Arabie Saoudite et le Pakistan.
A partir de juin 2010, le site s'attaque à l'affaire Bettencourt, du nom de la milliardaire Liliane Bettencourt, un dossier d'abus de faiblesse présumé devenu affaire d'État.
En juillet 2011, c'est encore Mediapart qui publie des documents tirés des archives de l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, inculpé dans le volet financier du dossier Karachi, mettant peu à peu au jour les relations occultes liant ce marchand d'armes au premier cercle de Nicolas Sarkozy.
Entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2012, le premier ministre François Fillon en était venu à accuser le site, qui affirmait que la Libye avait participé au financement de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, d'être une "officine financée par de riches amis" de François Hollande. Dans la foulée, Nicolas Sarkozy avait annoncé une plainte contre Mediapart, tandis que François Hollande s'en remettait à la justice pour dénouer l'affaire.
Mediapart, qui compte 50 salariés en CDI dont une trentaine de journalistes, avec aussi une vingtaine de pigistes, a réalisé en 2013 un bénéfice de 903.000 euros sur un chiffre d'affaires de 6,8 millions, selon le site, qui s'estime l'un des seuls rentables chez les "pure players" de l'information, en panne de capitaux.
Fort de 84.000 abonnés individuels, avec pour objectif les 100.000, le site qui fête cette année ses 6 ans espère créer d'ici 2015 une "société à but non lucratif", qui détiendrait le site et ferait appel aux donateurs en échange d'avantages fiscaux.
LIRE AUSSI :
» Affaire Morelle : l'UMP "ne veut pas faire de publicité à Mediapart"
» BLOG - Le dressing d'Aquilino Morelle : la gauche à côté de ses pompes
Tapie, Karachi, Bettencourt, Libye...: depuis sa création en 2008, Mediapart s'est, à coup de scoops et révélations, forgé l'image d'un pourfendeur anticorruption de la droite et de la gauche malgré les critiques des politiques et d'une partie de la presse.
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L'annonce de la démission d'Aquilino Morelle, vendredi, vient conforter la réputation de ce média, vilipendé pendant la présidence de Nicolas Sarkozy pour sa proximité supposée avec la gauche, et qui a toujours défendu son image de contre-pouvoir indépendant.
Déjà, l'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac avait été contraint à la démission, le 19 mars 2013, après avoir menti pendant des mois sur l'existence d'un compte bancaire lui appartenant à l'étranger. "L'affaire" avait également été lancée par des révélations de Mediapart.
"Mediapart était indépendant sous la droite, il l'est aussi sous la gauche", avait déclaré en mars 2013 Edwy Plenel pour les cinq ans de ce site payant. Ancien directeur de la rédaction du quotidien Le Monde, Edwy Plenel s'est fait une spécialité depuis trente ans de publier des enquêtes qui ont ébranlé le sommet de l'Etat.
Peu après sa création, à l'été 2008, le site Mediapart avait révélé les possibles illégalités d'un jugement arbitral favorable à l'ancien homme d'affaires Bernard Tapie et l'implication de l'ex-ministre de l'Économie et actuelle patronne du FMI, Christine Lagarde, accusée d'avoir trouvé un arrangement à l'amiable avec lui dans ce dossier.
Près d'un million d'euros de bénéfice en 2013
Suivent, en septembre 2008, des révélations sur plusieurs affaires dont celle de Karachi, un éventuel détournement de commissions sur des contrats d'armement avec l'Arabie Saoudite et le Pakistan.
A partir de juin 2010, le site s'attaque à l'affaire Bettencourt, du nom de la milliardaire Liliane Bettencourt, un dossier d'abus de faiblesse présumé devenu affaire d'État.
En juillet 2011, c'est encore Mediapart qui publie des documents tirés des archives de l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, inculpé dans le volet financier du dossier Karachi, mettant peu à peu au jour les relations occultes liant ce marchand d'armes au premier cercle de Nicolas Sarkozy.
Entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2012, le premier ministre François Fillon en était venu à accuser le site, qui affirmait que la Libye avait participé au financement de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, d'être une "officine financée par de riches amis" de François Hollande. Dans la foulée, Nicolas Sarkozy avait annoncé une plainte contre Mediapart, tandis que François Hollande s'en remettait à la justice pour dénouer l'affaire.
Mediapart, qui compte 50 salariés en CDI dont une trentaine de journalistes, avec aussi une vingtaine de pigistes, a réalisé en 2013 un bénéfice de 903.000 euros sur un chiffre d'affaires de 6,8 millions, selon le site, qui s'estime l'un des seuls rentables chez les "pure players" de l'information, en panne de capitaux.
Fort de 84.000 abonnés individuels, avec pour objectif les 100.000, le site qui fête cette année ses 6 ans espère créer d'ici 2015 une "société à but non lucratif", qui détiendrait le site et ferait appel aux donateurs en échange d'avantages fiscaux.
"Nous, on enquête, on ne cherche pas à tuer untel ou untel"
Michaël Hajdenberg, le journaliste de Mediapart auteur de l'article dénonçant le conflit d'intérêt d'Aquilino Morelle, a assuré vendredi que le site d'information ne cherchait pas à "tuer untel ou untel". "Nous on enquête, on ne cherche pas à tuer untel ou untel. Après, les conséquences politiques leur appartiennent", commente Michaël Hajdenberg, 35 ans.
"On était estomaqués de découvrir qu'il (Aquilino Morelle, ndlr) avait travaillé pour l'industrie pharmaceutique alors qu'il était inspecteur à l'Igas (Inspection générale des Affaires sociales). Il était juge et partie, c'est le paroxysme du conflit d'intérêt. Il a menti alors qu'il prônait la transparence sur les plateaux de télévision. Il y a du Cahuzac là-dedans", a-t-il ajouté. Selon lui, sa démission parait "une conséquence logique de ses omissions", a encore dit Michaël Hajdenberg.
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