Les crises à répétition que connait une part croissante de nos territoires en matière de pollution atmosphérique nous confrontent une fois de plus aux défis de santé que recèle la dégradation de notre environnement de vie. La qualité de l'air que nous respirons est un déterminant direct du déclenchement de nombreuses maladies et d'aggravation de l'état de santé des malades chroniques, des personnes en situation de handicap et des personnes âgées.
C'est bien ce que démontrent, année après année, les diverses expertises menées sur cette question: la pollution atmosphérique (air extérieur et intérieur) augmente les risques de contracter des maladies respiratoires et cardiaques et elle a été récemment reconnue comme cancérigène par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), au même titre que le gazole et les particules fines. Selon des données de la Commission européenne, ces dernières seraient responsables, en France, de plus de 40.000 morts prématurées. En 2010, dans le monde, 223.000 personnes sont mortes d'un cancer du poumon en lien avec la pollution de l'air.
La maison brûle, et nous regardons ailleurs. Pourtant, les causes de cette situation sont connues. Les gaz d'échappement des moteurs diesel, les activités industrielles et agricoles, la production d'énergie liée au chauffage constituent les principales sources de la pollution extérieure. Les émissions de particules fines proviennent du chauffage domestique (34%), de l'industrie (31%) de l'agriculture (21%), enfin des transports (14%); en ville, la part de responsabilité des transports augmente considérablement pour atteindre plus de la moitié, et parfois les trois-quarts des sources d'exposition aux risques.
La situation se dégrade de décennie en décennie, et nous observons sans réagir cette progression des pathologies environnementales, qui sont directement liées aux activités des êtres humains et à leur implication sur l'écosystème. Des mesures d'urgence sont ponctuellement prises - souvent de manière tardive! - pour limiter ces "pics" de pollution (gratuité des transports publics, circulation alternée des véhicules individuels...); elles ne peuvent que traiter le symptôme. Car si nous en sommes là, c'est bien que nos modes de vie et de production de richesses nous mettent structurellement en péril. On sourirait presque au pléonasme: le seuil de déclenchement de l'alerte n'aurait pas été atteint si la situation n'était pas grave!
Pourtant, nous savons quelles mesures de long terme doivent être prises pour limiter l'impact négatif de nos activités sur la santé des populations et des individus. De nombreux acteurs, scientifiques, institutionnels ou de la société civile ont depuis longtemps formulé des recommandations aux pouvoirs publics. La perspective de disposer, enfin (!), d'une stratégie nationale de santé est une formidable opportunité pour relever ces défis. Ce plan d'action pour les dix prochaines années, annoncé par la ministre de la Santé en septembre 2013 et non remis en cause par le nouveau gouvernement, doit mettre la prévention au cœur du système de santé. Cependant, il ne s'agit pas que de fixer un objectif, il faut aussi bouleverser la logique d'intervention publique.
C'est de promotion de la santé dont il faut maintenant parler. Au cœur de cette stratégie, il doit y avoir une action résolue sur les déterminants environnementaux de la santé, portée par la puissance publique au plus haut niveau de l'Etat. Car elle concerne tous les secteurs de la société: les politiques économiques, industrielles, du logement, des transports, de l'énergie, de l'agriculture, de la recherche, et bien entendu de la santé.
La loi de santé publique annoncée pour 2014 ne pourra manquer de contenir des mesures structurantes dans le domaine de la prévention des risques sanitaires liés à l'environnement. L'asthme est la principale conséquence délétère de la pollution de l'air sur la santé, avec 400.000 à 1,4 million de nouveaux cas par an et un coût total estimé à plus de 1 milliard d'euros. Sans compter les 950.000 nouveaux cas de bronchites aiguës, les 134.000 cas de bronchites chroniques et les 30.000 cas de broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO).
Selon un document gouvernemental récent, la pollution de l'air coûte de 0,7 à 1,7 milliard d'euros par an au système de soins en France. Il est donc grand temps d'opérer la nécessaire révolution de la prévention, et en particulier d'agir contre cette pollution, et contre celle des sols et des eaux! Nous devons aller plus loin que les mesures ponctuelles qui sont actuellement envisagées et agir sur les déterminants environnementaux de santé. Il en va autant de la sauvegarde de notre patrimoine collectif qu'est l'écosystème terrestre que de la préservation de la santé et de la qualité de vie des citoyens.
Pour changer d'air, il faudra aussi savoir changer d'ère. Nous n'avons que trop attendu.
C'est bien ce que démontrent, année après année, les diverses expertises menées sur cette question: la pollution atmosphérique (air extérieur et intérieur) augmente les risques de contracter des maladies respiratoires et cardiaques et elle a été récemment reconnue comme cancérigène par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), au même titre que le gazole et les particules fines. Selon des données de la Commission européenne, ces dernières seraient responsables, en France, de plus de 40.000 morts prématurées. En 2010, dans le monde, 223.000 personnes sont mortes d'un cancer du poumon en lien avec la pollution de l'air.
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La maison brûle, et nous regardons ailleurs. Pourtant, les causes de cette situation sont connues. Les gaz d'échappement des moteurs diesel, les activités industrielles et agricoles, la production d'énergie liée au chauffage constituent les principales sources de la pollution extérieure. Les émissions de particules fines proviennent du chauffage domestique (34%), de l'industrie (31%) de l'agriculture (21%), enfin des transports (14%); en ville, la part de responsabilité des transports augmente considérablement pour atteindre plus de la moitié, et parfois les trois-quarts des sources d'exposition aux risques.
La situation se dégrade de décennie en décennie, et nous observons sans réagir cette progression des pathologies environnementales, qui sont directement liées aux activités des êtres humains et à leur implication sur l'écosystème. Des mesures d'urgence sont ponctuellement prises - souvent de manière tardive! - pour limiter ces "pics" de pollution (gratuité des transports publics, circulation alternée des véhicules individuels...); elles ne peuvent que traiter le symptôme. Car si nous en sommes là, c'est bien que nos modes de vie et de production de richesses nous mettent structurellement en péril. On sourirait presque au pléonasme: le seuil de déclenchement de l'alerte n'aurait pas été atteint si la situation n'était pas grave!
Pourtant, nous savons quelles mesures de long terme doivent être prises pour limiter l'impact négatif de nos activités sur la santé des populations et des individus. De nombreux acteurs, scientifiques, institutionnels ou de la société civile ont depuis longtemps formulé des recommandations aux pouvoirs publics. La perspective de disposer, enfin (!), d'une stratégie nationale de santé est une formidable opportunité pour relever ces défis. Ce plan d'action pour les dix prochaines années, annoncé par la ministre de la Santé en septembre 2013 et non remis en cause par le nouveau gouvernement, doit mettre la prévention au cœur du système de santé. Cependant, il ne s'agit pas que de fixer un objectif, il faut aussi bouleverser la logique d'intervention publique.
C'est de promotion de la santé dont il faut maintenant parler. Au cœur de cette stratégie, il doit y avoir une action résolue sur les déterminants environnementaux de la santé, portée par la puissance publique au plus haut niveau de l'Etat. Car elle concerne tous les secteurs de la société: les politiques économiques, industrielles, du logement, des transports, de l'énergie, de l'agriculture, de la recherche, et bien entendu de la santé.
La loi de santé publique annoncée pour 2014 ne pourra manquer de contenir des mesures structurantes dans le domaine de la prévention des risques sanitaires liés à l'environnement. L'asthme est la principale conséquence délétère de la pollution de l'air sur la santé, avec 400.000 à 1,4 million de nouveaux cas par an et un coût total estimé à plus de 1 milliard d'euros. Sans compter les 950.000 nouveaux cas de bronchites aiguës, les 134.000 cas de bronchites chroniques et les 30.000 cas de broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO).
Selon un document gouvernemental récent, la pollution de l'air coûte de 0,7 à 1,7 milliard d'euros par an au système de soins en France. Il est donc grand temps d'opérer la nécessaire révolution de la prévention, et en particulier d'agir contre cette pollution, et contre celle des sols et des eaux! Nous devons aller plus loin que les mesures ponctuelles qui sont actuellement envisagées et agir sur les déterminants environnementaux de santé. Il en va autant de la sauvegarde de notre patrimoine collectif qu'est l'écosystème terrestre que de la préservation de la santé et de la qualité de vie des citoyens.
Pour changer d'air, il faudra aussi savoir changer d'ère. Nous n'avons que trop attendu.
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