ZOO - Ce samedi 12 avril, le zoo de Vincennes, rebaptisé "Parc zoologique de Paris", ouvre ses portes après 6 ans de rénovation. Une longue absence qui laisse penser que le célèbre rocher a fait sa mue, se dotant de tous les atours nécessaires pour devenir le grand zoo qui manquait à la métropole parisienne.
Loin de l'organisation traditionnelle de la ménagerie du Jardin des Plantes (une visite qui s'avère complémentaire pour ce qui est de la faune), le nouveau parc a repensé la relation entre l'humain et l'animal en invitant le visiteur à se plonger au sein d'une biodiversité reconstituée.
Lire aussi : Pourquoi les zoos envahissent les réseaux sociaux
Même si, dans l'hexagone, les zoos de Beauval et de Mulhouse dépassent les 15 hectares de Vincennes, la modernisation des lieux pourrait enfin placer Paris sur la carte des grandes capitales au zoo emblématique que sont New York, Singapour ou Berlin.
Présentation du nouveau zoo:
Interrogé par Le HuffPost Thomas Grenon directeur général du Muséum national d'histoire naturelle, explique avoir voulu inventer "un nouveau zoo":
Une mue tardive
![zoo de vincennes]()
Peu de zoos parviennent aujourd'hui à combiner la promotion de la conservation de l'animal et de certaines espèces en voie d’extinction et l'éducation du public sur l'importance de cette préservation. Pourtant, sa mission principale a évolué en ce sens.
Les barreaux qui traduisaient le spectacle de la domination de l'humain sur l'animal et rappelaient son statut de monstre de foire ou de curiosité exotique, ont disparu. L'animal est aujourd'hui considéré comme un objet scientifique, un être vivant sensible, doué de subjectivité, ayant de moins en moins de différences avec les humains.
L'historien Pascal Jacob revient sur cette métamorphose du zoo dans les colonnes du Figaro:
"Paravents"
Le chantier du zoo de Vincennes s’imposait en raison de l’obsolescence du parc et de ce changement de mission d'où découlaient certaines questions. Comment participer à la conservation des espèces menacées d’extinction? Comment s’impliquer dans les programmes scientifiques d’élevage et contribuer à une meilleure connaissance de la biodiversité?
Eric Baratay dans un entretien donné au Monde en 2012 notait néanmoins que "la vraie mission des zoos, qui est permanente et au premier rang depuis leur naissance, est celle de la distraction de la population. Mais face aux critiques des associations, qui refusaient de sacrifier les animaux pour amuser les hommes, les zoos ont réagi en établissant d'autres buts, qui sont à la fois des réalités et des paravents: la conservation et protection des bêtes et leur réintroduction."
Efforts consentis dans l'élaboration d'un habitat naturel. Développement du secteur médical et de la clinique composée des derniers outils -notamment pour immobiliser les girafes sans qu'elles ne stressent. Progrès en matière de nutrition, le parc zoologique veut se montrer à la hauteur de ses majestueux homologues.
Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), estimait à l'AFP que "le zoo de Paris a sa place dans notre société avec ses programmes de sauvegarde des espèces". "Il se distingue de beaucoup d'autres zoos par le fait que l'on n'exhibe plus les animaux, mais le public doit les découvrir, se montrer patient et faire un effort pour les apercevoir."
Pédago
![zoo de vincennes]()
Comme le soulignait Thomas Grenon, le contexte actuel est à "l’effraction la moins dérangeante possible". Le visiteur est un "invité" au sein d’un biotope reconstitué de toutes pièces. L'enjeu pour le zoo? Parvenir à juxtaposer ce concept et celui d'une immersion du public la plus grande possible.
Le parc n'a pas hésité à se priver de certaines espèces symboliques -ours ou éléphants- pour ne pas augmenter la densité de population et respecter les surfaces d'habitation nécessaires à l'épanouissement des animaux. Une manière aussi d'embrasser le rôle pédagogique du zoo:
Tout au long des 15 hectares sont répartis les pensionnaires -74 espèces d'oiseaux, 42 de mammifères, 21 de reptiles, 17 d'amphibiens et 15 de poissons- qui n'ont pas été prélevés dans la nature, mais viennent d'autres zoos dans le cadre d'échanges aux niveaux européen et mondial pour conserver une diversité génétique.
Les visiteurs pourront notamment parcourir la grande serre Guyane/Madagascar de 4000 m2 et Tinus, son lamantin qui s'annonce déjà comme la nouvelle star de Vincennes.
Lire aussi:
» Meurtres en série au Zoo de Copenhague
» Le flamant rose le plus vieux du monde s'éteint à l'âge de 83 ans
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Loin de l'organisation traditionnelle de la ménagerie du Jardin des Plantes (une visite qui s'avère complémentaire pour ce qui est de la faune), le nouveau parc a repensé la relation entre l'humain et l'animal en invitant le visiteur à se plonger au sein d'une biodiversité reconstituée.
Lire aussi : Pourquoi les zoos envahissent les réseaux sociaux
Même si, dans l'hexagone, les zoos de Beauval et de Mulhouse dépassent les 15 hectares de Vincennes, la modernisation des lieux pourrait enfin placer Paris sur la carte des grandes capitales au zoo emblématique que sont New York, Singapour ou Berlin.
Présentation du nouveau zoo:
Interrogé par Le HuffPost Thomas Grenon directeur général du Muséum national d'histoire naturelle, explique avoir voulu inventer "un nouveau zoo":
"C'est une résurrection. Il fallait se démarquer de la méthode héritée du XXème siècle, où les animaux étaient exhibés comme une attraction enfermées. Ce zoo du XXIème montre comment les bêtes vivent ensemble dans leur milieu naturel."
"Nous sommes un zoo urbain à l'étendue réduite, un véritable jardin japonais. Aujourd'hui, nous n'avons pas à rougir de la comparaison avec un parc comme le Smithsonian's National Zoological Park de Washington. Nous en sommes au moins l'équivalent. Je dirais même que le parc zoologique a une longueur d'avance en matière d'appareil pédagogique et de signalétique mis en place."
Une mue tardive

Peu de zoos parviennent aujourd'hui à combiner la promotion de la conservation de l'animal et de certaines espèces en voie d’extinction et l'éducation du public sur l'importance de cette préservation. Pourtant, sa mission principale a évolué en ce sens.
Les barreaux qui traduisaient le spectacle de la domination de l'humain sur l'animal et rappelaient son statut de monstre de foire ou de curiosité exotique, ont disparu. L'animal est aujourd'hui considéré comme un objet scientifique, un être vivant sensible, doué de subjectivité, ayant de moins en moins de différences avec les humains.
L'historien Pascal Jacob revient sur cette métamorphose du zoo dans les colonnes du Figaro:
"À partir des années 1970, les grands parcs animaliers ont rendu désuète l'idée de cage, si chère aux zoos de ville. À Palmyre (zoo près de Royan), on les a gommés pour mettre des animaux sur des îles qui sont des cages sans les barreaux. Surtout, les parcs ont amené la notion de distance."
"Paravents"
Le chantier du zoo de Vincennes s’imposait en raison de l’obsolescence du parc et de ce changement de mission d'où découlaient certaines questions. Comment participer à la conservation des espèces menacées d’extinction? Comment s’impliquer dans les programmes scientifiques d’élevage et contribuer à une meilleure connaissance de la biodiversité?
"Nous avons visité tous les parcs possibles avant sa conception et nous avons fait un amalgame de choses qui existent déjà mais qui ne sont pas encore développées", poursuit Thomas Grenon. "Il faut parvenir à allier plan de conservation, confort animalier ainsi qu'un concept d'immersion totale. Cela nous permettra de sensibiliser le public aux conséquences de l'action humaine."
Eric Baratay dans un entretien donné au Monde en 2012 notait néanmoins que "la vraie mission des zoos, qui est permanente et au premier rang depuis leur naissance, est celle de la distraction de la population. Mais face aux critiques des associations, qui refusaient de sacrifier les animaux pour amuser les hommes, les zoos ont réagi en établissant d'autres buts, qui sont à la fois des réalités et des paravents: la conservation et protection des bêtes et leur réintroduction."
Efforts consentis dans l'élaboration d'un habitat naturel. Développement du secteur médical et de la clinique composée des derniers outils -notamment pour immobiliser les girafes sans qu'elles ne stressent. Progrès en matière de nutrition, le parc zoologique veut se montrer à la hauteur de ses majestueux homologues.
Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), estimait à l'AFP que "le zoo de Paris a sa place dans notre société avec ses programmes de sauvegarde des espèces". "Il se distingue de beaucoup d'autres zoos par le fait que l'on n'exhibe plus les animaux, mais le public doit les découvrir, se montrer patient et faire un effort pour les apercevoir."
Pédago

Comme le soulignait Thomas Grenon, le contexte actuel est à "l’effraction la moins dérangeante possible". Le visiteur est un "invité" au sein d’un biotope reconstitué de toutes pièces. L'enjeu pour le zoo? Parvenir à juxtaposer ce concept et celui d'une immersion du public la plus grande possible.
Le parc n'a pas hésité à se priver de certaines espèces symboliques -ours ou éléphants- pour ne pas augmenter la densité de population et respecter les surfaces d'habitation nécessaires à l'épanouissement des animaux. Une manière aussi d'embrasser le rôle pédagogique du zoo:
Tout au long des 15 hectares sont répartis les pensionnaires -74 espèces d'oiseaux, 42 de mammifères, 21 de reptiles, 17 d'amphibiens et 15 de poissons- qui n'ont pas été prélevés dans la nature, mais viennent d'autres zoos dans le cadre d'échanges aux niveaux européen et mondial pour conserver une diversité génétique.
Les visiteurs pourront notamment parcourir la grande serre Guyane/Madagascar de 4000 m2 et Tinus, son lamantin qui s'annonce déjà comme la nouvelle star de Vincennes.
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