Le mandat qui s'ouvre à Paris devra être celui du changement. Le 1er changement concerne la gouvernance politique de la capitale. L'échelon de proximité, qui est assuré par les mairies d'arrondissement, devra être renforcé tant en termes de compétences que de moyens. La mairie de Paris, quant à elle, doit focaliser son action sur la stratégie économique, sociale et urbanistique de la capitale.
Elle doit être un outil de promotion efficace de Paris à l'échelle internationale, mais aussi métropolitaine. La création de la Métropole du Grand Paris, qui verra le jour en janvier 2016, ne peut pas se faire sans Paris, comme le projet du Grand Paris s'est, en son temps, fait en partie sans la capitale. Pour y parvenir, il faudra avant tout mettre fin au mode de scrutin propre à Paris qui, en plus de constituer une véritable anomalie démocratique, nuit à la lisibilité des institutions parisiennes et donc à l'efficacité des politiques menées.
En se penchant sérieusement sur les résultats des élections municipales, on s'aperçoit, en effet, que les listes soutenues par Nathalie Kosciusko-Morizet ont recueilli un total de voix supérieur (337.826) à celles portées par Anne Hidalgo (336.292). Pourtant, le rapport de forces au conseil de Paris demeure en faveur de la gauche (92 élus contre 71) -même s'il est en recul par rapport aux élections de 2008. La représentation politique ne traduit donc pas fidèlement l'expression démocratique. Cette distorsion tient au fait que les conseillers de Paris -qui, in fine, choisissent en leur sein le nouveau maire de Paris- sont élus à la proportionnelle (avec prime majoritaire au 2nd tour, pour les spécialistes) dans les arrondissements et non à l'échelle de Paris.
C'est donc arrondissement par arrondissement que se dessine la victoire du maire de Paris, et non par le suffrage direct des Parisiens. On comprend mieux, dès lors, la focalisation qui s'opère systématiquement sur les 12e et 14e arrondissements, dont la sociologie réputée plus mouvante sur le plan politique est susceptible de faire basculer Paris d'un côté ou de l'autre. Qu'importe donc que les listes de NKM aient progressé partout. Qu'importe que le 9e ait basculé à droite et que 4 arrondissements (1er, 6e, 16e et 17e) aient été remportés par l'UMP au 1er tour. Qu'importe encore qu'Anne Hidalgo ait réalisé son pire score dans le 15e (36,63%) depuis qu'elle s'y présente. Pas de victoire possible à Paris sans victoires dans les 12e et 14e. Cela restreint considérablement le débat politique et la stratégie qui va avec.
Le plus étonnant avec ce mode de scrutin, c'est qu'il n'incite même pas le maire de Paris à s'investir davantage dans la vie des arrondissements. Je n'ai été reçue par Bertrand Delanoë qu'à deux reprises entre 2008 et 2014, et encore les entrevues se sont déroulées dans son bureau à l'Hôtel de Ville.
En définitive, tout plaide pour un changement qui, même s'il ne peut être que d'origine législative, doit être avant tout porté par le maire de Paris. Un changement qui pourrait intervenir de la manière suivante : les électeurs disposeront le jour des élections de 2 bulletins, le 1er pour élire directement le maire de Paris et le 2nd pour élire leur maire d'arrondissement. L'un n'allant pas automatiquement avec l'autre. Voilà qui laisserait aux électeurs un véritable choix : celui d'une ambition pour Paris d'une part, et celui de la proximité d'autre part. Et sans doute qu'alors l'abstention traditionnellement si forte à Paris reculera enfin.
Elle doit être un outil de promotion efficace de Paris à l'échelle internationale, mais aussi métropolitaine. La création de la Métropole du Grand Paris, qui verra le jour en janvier 2016, ne peut pas se faire sans Paris, comme le projet du Grand Paris s'est, en son temps, fait en partie sans la capitale. Pour y parvenir, il faudra avant tout mettre fin au mode de scrutin propre à Paris qui, en plus de constituer une véritable anomalie démocratique, nuit à la lisibilité des institutions parisiennes et donc à l'efficacité des politiques menées.
En se penchant sérieusement sur les résultats des élections municipales, on s'aperçoit, en effet, que les listes soutenues par Nathalie Kosciusko-Morizet ont recueilli un total de voix supérieur (337.826) à celles portées par Anne Hidalgo (336.292). Pourtant, le rapport de forces au conseil de Paris demeure en faveur de la gauche (92 élus contre 71) -même s'il est en recul par rapport aux élections de 2008. La représentation politique ne traduit donc pas fidèlement l'expression démocratique. Cette distorsion tient au fait que les conseillers de Paris -qui, in fine, choisissent en leur sein le nouveau maire de Paris- sont élus à la proportionnelle (avec prime majoritaire au 2nd tour, pour les spécialistes) dans les arrondissements et non à l'échelle de Paris.
C'est donc arrondissement par arrondissement que se dessine la victoire du maire de Paris, et non par le suffrage direct des Parisiens. On comprend mieux, dès lors, la focalisation qui s'opère systématiquement sur les 12e et 14e arrondissements, dont la sociologie réputée plus mouvante sur le plan politique est susceptible de faire basculer Paris d'un côté ou de l'autre. Qu'importe donc que les listes de NKM aient progressé partout. Qu'importe que le 9e ait basculé à droite et que 4 arrondissements (1er, 6e, 16e et 17e) aient été remportés par l'UMP au 1er tour. Qu'importe encore qu'Anne Hidalgo ait réalisé son pire score dans le 15e (36,63%) depuis qu'elle s'y présente. Pas de victoire possible à Paris sans victoires dans les 12e et 14e. Cela restreint considérablement le débat politique et la stratégie qui va avec.
Le plus étonnant avec ce mode de scrutin, c'est qu'il n'incite même pas le maire de Paris à s'investir davantage dans la vie des arrondissements. Je n'ai été reçue par Bertrand Delanoë qu'à deux reprises entre 2008 et 2014, et encore les entrevues se sont déroulées dans son bureau à l'Hôtel de Ville.
En définitive, tout plaide pour un changement qui, même s'il ne peut être que d'origine législative, doit être avant tout porté par le maire de Paris. Un changement qui pourrait intervenir de la manière suivante : les électeurs disposeront le jour des élections de 2 bulletins, le 1er pour élire directement le maire de Paris et le 2nd pour élire leur maire d'arrondissement. L'un n'allant pas automatiquement avec l'autre. Voilà qui laisserait aux électeurs un véritable choix : celui d'une ambition pour Paris d'une part, et celui de la proximité d'autre part. Et sans doute qu'alors l'abstention traditionnellement si forte à Paris reculera enfin.
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