REMANIEMENT - "Ce sont des chicayas de journalistes", disait encore Cécile Duflot jeudi dernier. On prêtait alors à la ministre du Logement des propos qu'elle aurait tenus lors d'un déjeuner avec Manuel Valls: "Je ne participerai pas à un gouvernement que tu dirigeras", lui aurait-elle dit avant même la débâcle du second tour. Depuis, elle avait fait mine de ne pas avoir prononcé ces quelques mots.
Mais nous y voilà. Maintenant que l'ancien ministre de l'Intérieur a succédé à Jean-Marc Ayrault, la question se pose vraiment à l'ancienne patronne des écologistes. Et sa réponse n'a pas tardé. Dans un communiqué commun signé avec Pascal Canfin, l'autre ministre écologiste, elle indique "ne pas avoir l'intention de participer à ce gouvernement". "Cette nomination n'est pas la réponse adéquate aux problèmes des Français", écrivent les deux écologistes qui entraînent dans leur sillage tous les écologistes.
Un différent qui ne date pas d'aujourd'hui
Pour justifier leur départ, Cécile Duflot et Pascal Canfin en appellent au passé de celui qui aurait pu devenir leur chef: "Les idées portées par le nouveau Premier ministre depuis plusieurs années, notamment lors de la primaire du Parti socialiste ou comme ministre de l'Intérieur, ne constituent pas la réponse adéquate aux problèmes des Françaises et des Français", déclarent-ils.
Les problèmes de compatibilité entre Manuel Valls et les écologistes ne datent en effet pas d'aujourd'hui. Au sein même du gouvernement le ton était monté à plusieurs reprises entre eux, sur les questions de cannabis, de sécurité et de nucléaire. Illustration avec la gestion, l'an passé, du dossier Rom par le ministre de l'Intérieur. A la rentrée 2013, Cécile Duflot avait eu des mots très durs à l'encontre de son collègue: "Il va au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain", avait-elle déclaré.
Cécile Duflot : Valls est allé "au-delà de ce... par LCP
Un mois plus tôt, Pascal Canfin adressait carrément une mise en garde dans le JDD. "Sincèrement, je ne vois pas comment, si Manuel Valls était Premier ministre, nous pourrions participer au gouvernement", disait le ministre délégué au Développement. On était alors en pleine guerre Valls-Taubira sur la réforme pénale et juste après le séminaire gouvernemental lors duquel le ministre de l'Intérieur aurait posé la question du regroupement familial. "Pour quelqu'un qui veut incarner l'ordre, c'est lui qui déclenche le désordre", ajoutait Pascal Canfin.
La rupture est désormais consommée entre les deux parties. Cécile Duflot va redevenir députée de Paris -dans un mois- en reprenant le fauteuil laissé à la socialiste Danièle Hoffman-Rispal tandis que Pascal Canfin pourrait être tenté de briguer une nouvelle fois un poste de député européen.
Tous les écolos font de même
Réunis en bureau exécutif téléphonique, après l'intervention de François Hollande, la direction d'EELV a pris la décision, selon nos informations, de ne pas participer au futur gouvernement. Aucun membre ne rentrera donc dans la nouvelle équipe, autant à cause de Manuel Valls que du chef de l'Etat. "Dans la Ve République, c'est le président qui fixe la ligne. Il a dit, on ne change pas et même on accélère. Ce n'est pas possible pour nous après l'avertissement adressé dimanche", confie au HuffPost le porte-parole du parti Julien Bayou.
Avant d'être officialisé par la secrétaire nationale Emmanuelle Cosse, ce choix avait filtré dans les messages postés par plusieurs responsables. Le député Sergio Corronado et Julien Bayou s'étaient fendus de tweets explicites.
Pour François Hollande, cette décision n'est pas anecdotique. Même s'il a sans doute prévenu Cécile Duflot avant de nommer Manuel Valls et qu'elle a dû l'informer de son choix, ce coup est rude. Il va en effet fragiliser une majorité qui manquait déjà de solidité. En prenant la place d'une députée PS, l'ex-secrétaire national d'EELV va faire passer la majorité du groupe socialiste à une seule voix (290 sièges). Et rien ne dit -bien au contraire- qu'elle sera aussi appliquée que sa suppléante dans le vote des textes gouvernementaux.
"Notre plus haute vigilance"
Sur ce point, la deuxième partie du message des deux ex-ministres est révélateur: "Nous assurons ce nouveau gouvernement de notre vigilance la plus haute mais aussi de notre solidarité, chaque fois que le cap choisi sera le bon", préviennent-ils.
Pas question donc de signer un chèque en blanc à la nouvelle équipe car c'est bien un problème politique qui est soulevé par l'arrivée de Manuel Valls. "Ce qui a été sanctionné lors des deux tours des élections municipales, c'est la distance prise par la majorité actuelle vis-à-vis de son pacte fondateur, et le peu d'allant écologique et social de la politique conduite", estiment les deux ex-ministres qui reprennent à leur compte toutes les critiques de la gauche de la gauche.
C'est pour tenter de les apaiser que François Hollande a pris soin de s'adresser, lundi soir à tout le peuple de gauche. "Je suis et resterai fidèle à mes engagements. Je n’oublie pas qui m’a fait confiance, qui m’a élu, ni pourquoi", a déclaré le chef de l'Etat. Les écologistes ne demandent qu'à être convaincus par les actes de la future équipe.
Mais nous y voilà. Maintenant que l'ancien ministre de l'Intérieur a succédé à Jean-Marc Ayrault, la question se pose vraiment à l'ancienne patronne des écologistes. Et sa réponse n'a pas tardé. Dans un communiqué commun signé avec Pascal Canfin, l'autre ministre écologiste, elle indique "ne pas avoir l'intention de participer à ce gouvernement". "Cette nomination n'est pas la réponse adéquate aux problèmes des Français", écrivent les deux écologistes qui entraînent dans leur sillage tous les écologistes.
Un différent qui ne date pas d'aujourd'hui
Pour justifier leur départ, Cécile Duflot et Pascal Canfin en appellent au passé de celui qui aurait pu devenir leur chef: "Les idées portées par le nouveau Premier ministre depuis plusieurs années, notamment lors de la primaire du Parti socialiste ou comme ministre de l'Intérieur, ne constituent pas la réponse adéquate aux problèmes des Françaises et des Français", déclarent-ils.
Les problèmes de compatibilité entre Manuel Valls et les écologistes ne datent en effet pas d'aujourd'hui. Au sein même du gouvernement le ton était monté à plusieurs reprises entre eux, sur les questions de cannabis, de sécurité et de nucléaire. Illustration avec la gestion, l'an passé, du dossier Rom par le ministre de l'Intérieur. A la rentrée 2013, Cécile Duflot avait eu des mots très durs à l'encontre de son collègue: "Il va au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain", avait-elle déclaré.
Cécile Duflot : Valls est allé "au-delà de ce... par LCP
Un mois plus tôt, Pascal Canfin adressait carrément une mise en garde dans le JDD. "Sincèrement, je ne vois pas comment, si Manuel Valls était Premier ministre, nous pourrions participer au gouvernement", disait le ministre délégué au Développement. On était alors en pleine guerre Valls-Taubira sur la réforme pénale et juste après le séminaire gouvernemental lors duquel le ministre de l'Intérieur aurait posé la question du regroupement familial. "Pour quelqu'un qui veut incarner l'ordre, c'est lui qui déclenche le désordre", ajoutait Pascal Canfin.
La rupture est désormais consommée entre les deux parties. Cécile Duflot va redevenir députée de Paris -dans un mois- en reprenant le fauteuil laissé à la socialiste Danièle Hoffman-Rispal tandis que Pascal Canfin pourrait être tenté de briguer une nouvelle fois un poste de député européen.
Tous les écolos font de même
Réunis en bureau exécutif téléphonique, après l'intervention de François Hollande, la direction d'EELV a pris la décision, selon nos informations, de ne pas participer au futur gouvernement. Aucun membre ne rentrera donc dans la nouvelle équipe, autant à cause de Manuel Valls que du chef de l'Etat. "Dans la Ve République, c'est le président qui fixe la ligne. Il a dit, on ne change pas et même on accélère. Ce n'est pas possible pour nous après l'avertissement adressé dimanche", confie au HuffPost le porte-parole du parti Julien Bayou.
Avant d'être officialisé par la secrétaire nationale Emmanuelle Cosse, ce choix avait filtré dans les messages postés par plusieurs responsables. Le député Sergio Corronado et Julien Bayou s'étaient fendus de tweets explicites.
Satisfait de la déclaration des deux ministres écolos. De la cohérence #eelv #Vallspremierministre
— sergio coronado (@sergiocoronado) 31 Mars 2014
Valls à Matignon, mauvais poisson d'avril?
— Julien Bayou (@julienbayou) 31 Mars 2014
Valls a Matignon, ou comment rester sourd aux votes des derniers dimanches. Impressionnant.
— Julien Bayou (@julienbayou) 31 Mars 2014
Valls: au secours Sarkozy déjà de retour?
— Julien Bayou (@julienbayou) 31 Mars 2014
Pour François Hollande, cette décision n'est pas anecdotique. Même s'il a sans doute prévenu Cécile Duflot avant de nommer Manuel Valls et qu'elle a dû l'informer de son choix, ce coup est rude. Il va en effet fragiliser une majorité qui manquait déjà de solidité. En prenant la place d'une députée PS, l'ex-secrétaire national d'EELV va faire passer la majorité du groupe socialiste à une seule voix (290 sièges). Et rien ne dit -bien au contraire- qu'elle sera aussi appliquée que sa suppléante dans le vote des textes gouvernementaux.
"Notre plus haute vigilance"
Sur ce point, la deuxième partie du message des deux ex-ministres est révélateur: "Nous assurons ce nouveau gouvernement de notre vigilance la plus haute mais aussi de notre solidarité, chaque fois que le cap choisi sera le bon", préviennent-ils.
Pas question donc de signer un chèque en blanc à la nouvelle équipe car c'est bien un problème politique qui est soulevé par l'arrivée de Manuel Valls. "Ce qui a été sanctionné lors des deux tours des élections municipales, c'est la distance prise par la majorité actuelle vis-à-vis de son pacte fondateur, et le peu d'allant écologique et social de la politique conduite", estiment les deux ex-ministres qui reprennent à leur compte toutes les critiques de la gauche de la gauche.
C'est pour tenter de les apaiser que François Hollande a pris soin de s'adresser, lundi soir à tout le peuple de gauche. "Je suis et resterai fidèle à mes engagements. Je n’oublie pas qui m’a fait confiance, qui m’a élu, ni pourquoi", a déclaré le chef de l'Etat. Les écologistes ne demandent qu'à être convaincus par les actes de la future équipe.
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