A la veille des municipales, Hénin-Beaumont est redevenue "the place to be" pour les journalistes en quête d'éclairage sur le laboratoire idéologique et la vitrine médiatique du Front national qui entend faire de cette ville le symbole de ses mutations sémantiques et stratégiques. Mais à la recherche du sensationnalisme, les médias s'attendaient certainement à voir cette campagne électorale se transformer en une véritable bataille homérique au paroxysme de la violence, à l'image du duel qui avait opposé Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen en 2012. Ce n'en est rien. Face au calme relatif que connaît Hénin-Beaumont, les journalistes en reviennent à développer les mêmes poncifs et à brosser à l'infini le même portrait de Steeve Briois. En réalité, cet apaisement inhabituel met en perspective l'état d'esprit qu'est celui du Front national. Depuis le mois de janvier, Steeve Briois est parti à la conquête de l'Hôtel de ville tout en douceur en menant une campagne sereine et calme...
A Hénin-Beaumont, le Front national a décidé de conduire une véritable campagne de "force tranquille". Chose inédite: la formation d'extrême-droite mise sur la retenue et la réserve. Dans la mesure où l'électorat lui est déjà pleinement acquis (Marine Le Pen a réalisé 55,14% sur la commune d'Hénin-Beaumont au second tour des législatives), il serait dommageable pour le Front national de faire un faux pas qui risquerait de faire perdre Steeve Briois aux portes de l'Hôtel de Ville. Surtout, cette discrétion est impérative si le Front national veut apparaître comme crédible et ne plus être uniquement considéré comme un parti protestataire mais bel et bien de gouvernement. Finie l'agitation permanente. Finies les inutiles provocations. L'heure est désormais à la modération et au refus de tous les excès.
Mais si Steeve Briois peut se permettre d'en finir avec ses méthodes d'autrefois, c'est bien parce que le Front national déploie des moyens financiers et humains considérables au service de cette cause locale qui prend soudain une dimension nationale, devenant alors le symbole du nouveau visage que veut adopter la formation d'extrême droite. Steeve Briois poursuit la campagne de proximité qu'il a engagé depuis 1995 en restant omniprésent sur le terrain et en se rendant inlassablement aux marchés et manifestations populaires. Grâce à une armée pléthorique de militants, le Front national inonde les boîtes aux lettres de tracts, tant et si bien que ce sont plus d'une dizaine de documents de campagne qui ont été distribués depuis le mois de janvier. De la même façon, le Front national tapisse les murs de la ville d'affiches présentant Steeve Briois en gendre idéal. Le Front national est parvenu à remplir la salle des fêtes de la ville à un niveau jamais vu jusqu'à présent à l'occasion d'un meeting commun
La dimension locale étant complètement inexistante de l'ADN frontiste originelle, on était habitué à voir des projets municipaux des candidats du Front national quelque peu fantaisistes. D'ordinaire, les programmes se contentent de reprendre les propositions nationales du parti et de simplement les agrémenter à la sauce municipale et de leur donner une vraie fausse couleur locale. Pour les municipales, les projets des candidats frontistes font ainsi office de fourre-tout où les propositions se multiplient sans véritable cohérence et où la portée locale n'est pas clairement définie. C'est loin d'être le cas à Hénin-Beaumont où Steeve Briois et son équipe ont développé un projet qui semble a priori réaliste et crédible. Surtout, à l'exception de l'installation d'un système de vidéo-protection et de la mise en place d'une "unité d'intervention rapide de la Police municipale", rien ne laisse penser qu'il s'agit là d'un programme d'une formation politique d'extrême droite. En effet, Steeve Briois égraine les propositions et va même jusqu'à vouloir développer le bio dans les cantines ou à créer un skate-park pour les jeunes de la ville.
Ce programme si complet est sans doute là aussi pour répondre à une critique qu'adressent régulièrement les adversaires du Front national à Steeve Briois : celle de son manque de compétence. Même si Steeve Briois laboure inlassablement le terrain depuis le lycée et se présente sous l'étiquette frontiste à chaque élection depuis 1995, il n'a jamais été confronté directement à l'exercice du pouvoir. Dès lors, pour compenser cette faiblesse, le Front national est allé dénicher une perle rare : l'universitaire Jean-Richard Sulzer, expert en finances publiques. Parachuté très récemment à Hénin-Beaumont, la présence de l'ancien chef de cabinet d'Edgar Faure sur la liste frontiste est là pour témoigner du sérieux avec lequel le Front national compte bien gérer la municipalité une fois arrivé aux responsabilités.
Steeve Briois espère aussi profiter des errements de la gauche. Le maire sortant candidat à sa réélection, Eugène Binaisse, soutenu par le PS, EELV et le PCF, est largement critiqué pour son manque d'empathie, sa légère arrogance et ses maladresses. Surtout, c'est le ralliement de dernière minute du Parti Communiste à Eugène Binaisse, faisant au passage exploser le Front de gauche, qui a contribué à ajouter de la confusion dans des esprits politiques déjà perturbés. Il faut ajouter à ces imbroglios, la candidature de Gérard Dalongeville, l'ancien édile condamné pour ses pratiques clientélistes, jugée indécente et inappropriée par certains habitants.
Dimanche, Steeve Briois pourra aller voter sereinement. Le dernier sondage le donne gagnant au second tour dans tous les cas de figure. Surtout, 45% des électeurs seraient prêts à glisser un bulletin en sa faveur dans l'urne au premier tour. Sachant que les sondages sur Hénin-Beaumont ont tendance à minimiser le vote frontiste, cette enquête d'opinion qui place le FN à un haut score est encourageante pour Steeve Briois. Dès lors, il n'est pas complètement surréaliste de penser qu'il pourrait être élu dès le premier tour, ce qui aurait alors des conséquences sans précédents à l'échelle nationale. Partout en France, les électeurs constatant le succès de Steeve Briois seront prêts à voter de façon décomplexée pour les candidats du Front national qui auront réussi à se maintenir au second tour.
![2014-01-17-NEWCOUVERTUREFNd167CDA8.jpg]()
A Hénin-Beaumont, le Front national a décidé de conduire une véritable campagne de "force tranquille". Chose inédite: la formation d'extrême-droite mise sur la retenue et la réserve. Dans la mesure où l'électorat lui est déjà pleinement acquis (Marine Le Pen a réalisé 55,14% sur la commune d'Hénin-Beaumont au second tour des législatives), il serait dommageable pour le Front national de faire un faux pas qui risquerait de faire perdre Steeve Briois aux portes de l'Hôtel de Ville. Surtout, cette discrétion est impérative si le Front national veut apparaître comme crédible et ne plus être uniquement considéré comme un parti protestataire mais bel et bien de gouvernement. Finie l'agitation permanente. Finies les inutiles provocations. L'heure est désormais à la modération et au refus de tous les excès.
Mais si Steeve Briois peut se permettre d'en finir avec ses méthodes d'autrefois, c'est bien parce que le Front national déploie des moyens financiers et humains considérables au service de cette cause locale qui prend soudain une dimension nationale, devenant alors le symbole du nouveau visage que veut adopter la formation d'extrême droite. Steeve Briois poursuit la campagne de proximité qu'il a engagé depuis 1995 en restant omniprésent sur le terrain et en se rendant inlassablement aux marchés et manifestations populaires. Grâce à une armée pléthorique de militants, le Front national inonde les boîtes aux lettres de tracts, tant et si bien que ce sont plus d'une dizaine de documents de campagne qui ont été distribués depuis le mois de janvier. De la même façon, le Front national tapisse les murs de la ville d'affiches présentant Steeve Briois en gendre idéal. Le Front national est parvenu à remplir la salle des fêtes de la ville à un niveau jamais vu jusqu'à présent à l'occasion d'un meeting commun
La dimension locale étant complètement inexistante de l'ADN frontiste originelle, on était habitué à voir des projets municipaux des candidats du Front national quelque peu fantaisistes. D'ordinaire, les programmes se contentent de reprendre les propositions nationales du parti et de simplement les agrémenter à la sauce municipale et de leur donner une vraie fausse couleur locale. Pour les municipales, les projets des candidats frontistes font ainsi office de fourre-tout où les propositions se multiplient sans véritable cohérence et où la portée locale n'est pas clairement définie. C'est loin d'être le cas à Hénin-Beaumont où Steeve Briois et son équipe ont développé un projet qui semble a priori réaliste et crédible. Surtout, à l'exception de l'installation d'un système de vidéo-protection et de la mise en place d'une "unité d'intervention rapide de la Police municipale", rien ne laisse penser qu'il s'agit là d'un programme d'une formation politique d'extrême droite. En effet, Steeve Briois égraine les propositions et va même jusqu'à vouloir développer le bio dans les cantines ou à créer un skate-park pour les jeunes de la ville.
Ce programme si complet est sans doute là aussi pour répondre à une critique qu'adressent régulièrement les adversaires du Front national à Steeve Briois : celle de son manque de compétence. Même si Steeve Briois laboure inlassablement le terrain depuis le lycée et se présente sous l'étiquette frontiste à chaque élection depuis 1995, il n'a jamais été confronté directement à l'exercice du pouvoir. Dès lors, pour compenser cette faiblesse, le Front national est allé dénicher une perle rare : l'universitaire Jean-Richard Sulzer, expert en finances publiques. Parachuté très récemment à Hénin-Beaumont, la présence de l'ancien chef de cabinet d'Edgar Faure sur la liste frontiste est là pour témoigner du sérieux avec lequel le Front national compte bien gérer la municipalité une fois arrivé aux responsabilités.
Steeve Briois espère aussi profiter des errements de la gauche. Le maire sortant candidat à sa réélection, Eugène Binaisse, soutenu par le PS, EELV et le PCF, est largement critiqué pour son manque d'empathie, sa légère arrogance et ses maladresses. Surtout, c'est le ralliement de dernière minute du Parti Communiste à Eugène Binaisse, faisant au passage exploser le Front de gauche, qui a contribué à ajouter de la confusion dans des esprits politiques déjà perturbés. Il faut ajouter à ces imbroglios, la candidature de Gérard Dalongeville, l'ancien édile condamné pour ses pratiques clientélistes, jugée indécente et inappropriée par certains habitants.
Dimanche, Steeve Briois pourra aller voter sereinement. Le dernier sondage le donne gagnant au second tour dans tous les cas de figure. Surtout, 45% des électeurs seraient prêts à glisser un bulletin en sa faveur dans l'urne au premier tour. Sachant que les sondages sur Hénin-Beaumont ont tendance à minimiser le vote frontiste, cette enquête d'opinion qui place le FN à un haut score est encourageante pour Steeve Briois. Dès lors, il n'est pas complètement surréaliste de penser qu'il pourrait être élu dès le premier tour, ce qui aurait alors des conséquences sans précédents à l'échelle nationale. Partout en France, les électeurs constatant le succès de Steeve Briois seront prêts à voter de façon décomplexée pour les candidats du Front national qui auront réussi à se maintenir au second tour.

Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.
Pour suivre les dernières actualités en direct, cliquez ici.